ALTERNANCE ET PROFESSIONNALISATION NOS ETUDIANTS EN CONTRAT D’APPRENTISSAGE

Géric Subornat – en contrat d’apprentissage chez Betclic
« Betclic est une entreprise de paris sportifs, poker en ligne et de sport hippique fondée en 2005 à Londres et depuis 2018 basée à Bordeaux.
Poste et missions
En alternance jusqu’en août 2022, j’occupe le poste de Community Manager. J’élabore la stratégie Social Media, met en place les différentes actions et mesure leur efficacité. Je manage et anime les réseaux sociaux de la marque.
Compétences développées
J’ai développé des compétences liées au marché des paris sportifs en ligne, la maîtrise de l’anglais puisque c’est la langue utilisée en interne. Le métier est passionnant avec une réelle liberté d’actions. L’entreprise étant très ambitieuse, il y a de gros investissements sur le Social Media, nous permettant d’être créatif et d’avoir en permanence de nouveaux contenus à partager. »

Vincent Viallefont - En contrat d’apprentissage chez Kaciop
« Je suis en contrat d’apprentissage au sein de la structure KCIOP qui produit différents évènements sportifs outdoor sur la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’agence gère notamment deux évènements de marche nordique, un trail, et La Grande Odyssée Savoie Mont Blanc qui est la plus grande course de chiens de traineau du monde. Nous sommes propriétaire des évènements et les produisons de A à Z.
Poste et missions
J’occupe le poste d’assistant chargé des partenariats et mes missions sont nombreuses et variées. Lorsque nous planifions nos évènements en amont, les missions sont les suivantes :
- Enrichissement et gestion des bases de données prospects
- Elaboration et mise en œuvre de la stratégie de prospection commerciale
- Elaboration des propositions de partenariat en collaboration avec les différents services
- Suivi de la négociation et de la finalisation contractuelle
Lorsque nous débutons le volet opérationnel des événements, ma mission principale est d'être avec les différents partenaires, de l'installation de la zone VIP à leur accueil. Malheureusement, sur la Grande Odyssée Savoie Mont Blanc, l'évènement était à huis clos, il a donc fallu trouver d'autres moyens de communiquer avec nos partenaires : nous avons mis en place des webinars pour chacun d'eux afin de leur faire vivre l'évènement de l'intérieur malgré le contexte.
Ma mission était donc de les planifier, trouver les emplacements, travailler sur le contenu puis cadrer ces webinars. J'étais également en charge des podiums chaque soir avec le respect du protocole et du scénario établis (visibilité partenaires, invités et sponsors).
Enfin, sur chaque départ, j’avais la responsabilité des Facebook Live.
Compétences développées
J'ai pu développer des compétences autour de la négociation commerciale et des techniques d'approche des prospects. Enfin, j'ai pu travailler mon savoir-être en développant des soft skills telles que l'empathie, l'esprit d'équipe et l'adaptabilité.
J'ai la chance d'évoluer en apprentissage et dans un secteur d'activité qui me passionne !"

Adrien Anila – En contrat d’apprentissage chez Web Stratégies
« Web Stratégies est une agence de communication spécialisée dans la stratégie digitale. L’agence apporte des solutions innovantes et personnalisées en matière de communication web.
Poste et missions
En alternance jusqu’en septembre 2021, j’occupe le poste d’assistant chef de projet. Mes missions principales sont la création de contenu (visuels, activations, etc.), la gestion des réseaux sociaux d'entreprises partenaires d'évènements sportifs. Enfin, j'interviens également dans la gestion quotidienne de notre site e-commerce.
Compétences développées
Travaillant pour la première fois en agence, j’ai pu développer des compétences techniques avec notamment la maitrise des logiciels de PAO, notamment Photoshop. Le fait d’être impliqué sur de nombreux projets me permet aussi de découvrir de nouveaux secteurs d’activité, de rencontrer des professionnels passionnants et ainsi développer mon réseau !
Si je devais donner un conseil pour les futurs étudiants ? Ne lâchez rien, soyez obstinés et proactifs ! »

Yoann Febvay – en contrat d’apprentissage chez Private Sport Shop
« Private Sport Shop est une plateforme e-commerce proposant du matériel sportif de qualité négocié au meilleur tarif. Nous rassemblons les stocks excédentaires des équipementiers pour offrir jusqu’à -80% sur plus de 3000 marques de sport réparties sur une centaine de disciplines.
Poste et missions
En alternance jusqu’en septembre 2022, j’occupe le poste de Junior Business Planner. Je référence les différents stocks et flux, je monte les opérations commerciales et m’assure du bon déroulement des ventes. Enfin, j’évalue et exploite les résultats commerciaux.
Compétences développées
J’ai développé des compétences liées au retail avec la logistique, la supply chain et la gestion des stocks. Je maîtrise également les outils de gestion et de suivi ! Cette expérience m’offre l’occasion d’accroître ma connaissance des produits sportifs et des différentes marques actives sur le marché. »

Article rédigé par Laurent TIRE, chargé de communication AMOS Bordeaux.
Arnaud RIETSCH Directeur Basket Center
A 31 ans cet homme du rebond ce qui est naturel pour ce basketteur se rêvait à 5 ans au plus haut niveau comme tous les garçons de son âge. Joueur en championnat de France dans les catégories jeunes, membre du Pôle Espoirs dans la Bas Rhin notre alsacien se résout au choix cornélien de privilégier sa formation avec un BTS en management puis un Master en commerce et marketing au CNAM. A défaut de réaliser un Dunk mémorable Arnaud choisira le côté business du panier pour en faire commerce. D’abord en alternance dans une zone de loisirs proche de Strasbourg où il a conjugué très tôt sports et commercialisation, tels le mini-golf version fluo synonyme de loisirs ou encore le Laser Games pour au final devenir le responsable de ce parc. Parcours sans faute auquel il ajoute une aventure inédite dans le pilotage d’un nouveau concept d’équipement sportif, le 1er en France appelé à se multiplier quel que soit le sport : mais ici c’est le Basket qu’on se le dise !
Quel est le moteur de votre carrière ?
« Sans hésitation aucune, le sport et le commerce sont les deux passions dont je constate avec plaisir qu’elles sont au cœur de votre Ecole. C’est ce qui me guide depuis le début et dont les acquis me servent aujourd’hui dans le management sportif. Les années passées à ProwebCE où j’ai travaillé avec les Comités d’Entreprises que ce soit dans le Grand Est ou à Aix en Provence m’ont permis de développer une culture du partenariat qui est également la force du concept Basket Center. A partir de mon expérience professionnelle au « Soccer Park » à Strasbourg (groupe LE FIVE) je me suis familiarisé avec ces pratiques nouvelles en plein essor qu’il s’agisse du sport en entreprise, du Padel-Tennis ou encore du foot à 5, l’exemple pionnier né hors de l’univers fédéral. Autant de pratiques en vogue chez les jeunes mais pas que dont il faut faciliter l’accès tout en assurant une performance économique. »Comment êtes-vous devenu Directeur du « Basket Center » ?
« J’ai toujours gardé dans un coin de ma tête l’envie de travailler dans le basket, mais sans savoir précisément comment. Curieusement la période de confinement m’a été utile pour donner des contours précis à ce qui était flou quand j’ai découvert qu’un projet de centre de basket pour tous avait mûri il y a 5 ans sous la houlette de son initiateur, Denis Oehler le président du Comité Départemental (CD67) du basket du Bas Rhin. Après mon expérience de gestion du centre Soccer Park, j’ai été recruté en septembre 2020 comme Directeur du Développement du basket au sein du CD67 ayant une expérience en commerce, marketing et management jugée intéressante par les élus. Après réflexion, c’était une décision presque naturelle et c’est un plaisir de retrouver le monde de la balle orange. »
Quel est le business model de ce « Basket Center »?
« A la fois simple et audacieux ! Simple parce qu’il est né de la réponse à apporter aux amateurs de basket comme aux professionnels et audacieux parce qu’il en fallait pour que le monde fédéral prenne acte de la nouvelle ère dans laquelle le sport était entré et sans se renier. Ce nouveau business model de l’équipement sportif est donc le fruit de deux éléments décisifs : la prise de conscience fédérale des évolutions qui affectent son sport sous toutes ses formes comme le « 3 contre 3 » qui sera olympique à Tokyo et Paris. Et qu’il faut pouvoir accueillir, sans le restreindre aux seuls licenciés. En second lieu, il fallait reconnaître la nécessité d’un partenariat ouvert pour assurer le financement (investissement et fonctionnement) au-delà des seules subventions publiques en régression durablement. Le projet s’élève à 5 millions € HT répartis entre 3 banques, la Région Grand Est, le Département, la ville de Strasbourg et 500.000 € venant de l’Agence Nationale du Sport. Le Département, la Ville et la Région recourent à la location pour leurs publics. Les bénéfices de la gestion permettront au CD67 de continuer à mener des actions et à développer le basket Bas-Rhinois sous toutes ses formes. Dans le même temps le complexe bénéficie d’un sponsoring de la société Eberhardt à Strasbourg, premier sponsor officiel. Auquel s’ajoute un mécénat américain de la fondation Timken de 80.000 dollars et un financement participatif. De nombreuses autres entreprises proches de nos valeurs devraient rejoindre l’aventure d’ici l’ouverture prévue à la rentrée 2021. »Quels sont ses atouts ?
« Le Basket Center est un projet innovant qui permet de proposer une offre sur mesure où tout le monde y trouvera son compte. L’objectif est d’en faire un véritable lieu de vie sur Strasbourg. D’une surface de 3000 m2 situé sur une artère très passante de l’Eurométropole de Strasbourg et en face du stade de la Meinau, ce complexe sportif est destiné à ceux qui veulent pratiquer le basket bien sûr, mais aussi l’escalade, le badminton, le volley tant pour les scolaires, les clubs, les entreprises ou le grand public. Le principe de l’accès passe par une location des terrains à l’heure. Un restaurant géré par le CD67 complète une offre très diversifiée avec une salle de préparation physique, un espace bien-être, un Proshop et un espace anniversaires pour les enfants. Les modules de préparation physique sont ceux de la célèbre TP Academy à Lyon (société Zainok de Stéphane Risacher). Nous venons également de signer avec la société NGTV Expérience qui permettra aux joueurs de retrouver la vidéo de leur match directement au restaurant mais aussi en ligne. Un partenariat avec Ekinsport et Nike va également être annoncé dans les prochains jours, ces choix permettront, on l’espère, d’offrir une expérience unique aux utilisateurs.
Quelle est la place du Comité et de la Ligue de Basket ?
« Le Basket Center accueillera également le personnel du CD67 et l’antenne Alsace de la Ligue Grand Est au nombre de 15 salariés. Le comité du Bas Rhin est le 5ème de France avec 94 clubs et 15.000 licenciés : il est soutenu par la FFBB particulièrement ouverte aux évolutions de son sport et désireuse de s’engager dans de nouvelles pratiques comme l’e-sport. Enfin parmi ses innovations le Basket Center privilégie le Développement Durable avec une toiture végétalisée, des panneaux photovoltaïques et un projet de potager destiné au restaurant du complexe. Tous ces atouts du premier équipement sportif de ce type en France sont le fruit du mouvement sportif et des acteurs territoriaux publics comme privés. Ce nouveau modèle d’équipement présente des opportunités pour vos étudiants ayant déjà commencé à travailler avec Mathilde Foesser la directrice du campus alsacien. Des projets communs de développement avec un partenariat avec AMOS contribuerait au renouveau du modèle sportif et économique avec l’accès à de nouveaux métiers issus de ces équipements d’avenir »
Articlé rédigé par Alain ARVIN-BEROD, directeur du Conseil de Perfectionnement et des Publications AMOS Group. Parution dans Sport Stratégies n°661 du 15 au 21 février 2021.
Arnaud RIETSCH Directeur Basket Center
A 31 ans cet homme du rebond ce qui est naturel pour ce basketteur se rêvait à 5 ans au plus haut niveau comme tous les garçons de son âge. Joueur en championnat de France dans les catégories jeunes, membre du Pôle Espoirs dans la Bas Rhin notre alsacien se résout au choix cornélien de privilégier sa formation avec un BTS en management puis un Master en commerce et marketing au CNAM. A défaut de réaliser un Dunk mémorable Arnaud choisira le côté business du panier pour en faire commerce. D’abord en alternance dans une zone de loisirs proche de Strasbourg où il a conjugué très tôt sports et commercialisation, tels le mini-golf version fluo synonyme de loisirs ou encore le Laser Games pour au final devenir le responsable de ce parc. Parcours sans faute auquel il ajoute une aventure inédite dans le pilotage d’un nouveau concept d’équipement sportif, le 1er en France appelé à se multiplier quel que soit le sport : mais ici c’est le Basket qu’on se le dise !
Quel est le moteur de votre carrière ?
« Sans hésitation aucune, le sport et le commerce sont les deux passions dont je constate avec plaisir qu’elles sont au cœur de votre Ecole. C’est ce qui me guide depuis le début et dont les acquis me servent aujourd’hui dans le management sportif. Les années passées à ProwebCE où j’ai travaillé avec les Comités d’Entreprises que ce soit dans le Grand Est ou à Aix en Provence m’ont permis de développer une culture du partenariat qui est également la force du concept Basket Center. A partir de mon expérience professionnelle au « Soccer Park » à Strasbourg (groupe LE FIVE) je me suis familiarisé avec ces pratiques nouvelles en plein essor qu’il s’agisse du sport en entreprise, du Padel-Tennis ou encore du foot à 5, l’exemple pionnier né hors de l’univers fédéral. Autant de pratiques en vogue chez les jeunes mais pas que dont il faut faciliter l’accès tout en assurant une performance économique. »Comment êtes-vous devenu Directeur du « Basket Center » ?
« J’ai toujours gardé dans un coin de ma tête l’envie de travailler dans le basket, mais sans savoir précisément comment. Curieusement la période de confinement m’a été utile pour donner des contours précis à ce qui était flou quand j’ai découvert qu’un projet de centre de basket pour tous avait mûri il y a 5 ans sous la houlette de son initiateur, Denis Oehler le président du Comité Départemental (CD67) du basket du Bas Rhin. Après mon expérience de gestion du centre Soccer Park, j’ai été recruté en septembre 2020 comme Directeur du Développement du basket au sein du CD67 ayant une expérience en commerce, marketing et management jugée intéressante par les élus. Après réflexion, c’était une décision presque naturelle et c’est un plaisir de retrouver le monde de la balle orange. »
Quel est le business model de ce « Basket Center »?
« A la fois simple et audacieux ! Simple parce qu’il est né de la réponse à apporter aux amateurs de basket comme aux professionnels et audacieux parce qu’il en fallait pour que le monde fédéral prenne acte de la nouvelle ère dans laquelle le sport était entré et sans se renier. Ce nouveau business model de l’équipement sportif est donc le fruit de deux éléments décisifs : la prise de conscience fédérale des évolutions qui affectent son sport sous toutes ses formes comme le « 3 contre 3 » qui sera olympique à Tokyo et Paris. Et qu’il faut pouvoir accueillir, sans le restreindre aux seuls licenciés. En second lieu, il fallait reconnaître la nécessité d’un partenariat ouvert pour assurer le financement (investissement et fonctionnement) au-delà des seules subventions publiques en régression durablement. Le projet s’élève à 5 millions € HT répartis entre 3 banques, la Région Grand Est, le Département, la ville de Strasbourg et 500.000 € venant de l’Agence Nationale du Sport. Le Département, la Ville et la Région recourent à la location pour leurs publics. Les bénéfices de la gestion permettront au CD67 de continuer à mener des actions et à développer le basket Bas-Rhinois sous toutes ses formes. Dans le même temps le complexe bénéficie d’un sponsoring de la société Eberhardt à Strasbourg, premier sponsor officiel. Auquel s’ajoute un mécénat américain de la fondation Timken de 80.000 dollars et un financement participatif. De nombreuses autres entreprises proches de nos valeurs devraient rejoindre l’aventure d’ici l’ouverture prévue à la rentrée 2021. »Quels sont ses atouts ?
« Le Basket Center est un projet innovant qui permet de proposer une offre sur mesure où tout le monde y trouvera son compte. L’objectif est d’en faire un véritable lieu de vie sur Strasbourg. D’une surface de 3000 m2 situé sur une artère très passante de l’Eurométropole de Strasbourg et en face du stade de la Meinau, ce complexe sportif est destiné à ceux qui veulent pratiquer le basket bien sûr, mais aussi l’escalade, le badminton, le volley tant pour les scolaires, les clubs, les entreprises ou le grand public. Le principe de l’accès passe par une location des terrains à l’heure. Un restaurant géré par le CD67 complète une offre très diversifiée avec une salle de préparation physique, un espace bien-être, un Proshop et un espace anniversaires pour les enfants. Les modules de préparation physique sont ceux de la célèbre TP Academy à Lyon (société Zainok de Stéphane Risacher). Nous venons également de signer avec la société NGTV Expérience qui permettra aux joueurs de retrouver la vidéo de leur match directement au restaurant mais aussi en ligne. Un partenariat avec Ekinsport et Nike va également être annoncé dans les prochains jours, ces choix permettront, on l’espère, d’offrir une expérience unique aux utilisateurs.
Quelle est la place du Comité et de la Ligue de Basket ?
« Le Basket Center accueillera également le personnel du CD67 et l’antenne Alsace de la Ligue Grand Est au nombre de 15 salariés. Le comité du Bas Rhin est le 5ème de France avec 94 clubs et 15.000 licenciés : il est soutenu par la FFBB particulièrement ouverte aux évolutions de son sport et désireuse de s’engager dans de nouvelles pratiques comme l’e-sport. Enfin parmi ses innovations le Basket Center privilégie le Développement Durable avec une toiture végétalisée, des panneaux photovoltaïques et un projet de potager destiné au restaurant du complexe. Tous ces atouts du premier équipement sportif de ce type en France sont le fruit du mouvement sportif et des acteurs territoriaux publics comme privés. Ce nouveau modèle d’équipement présente des opportunités pour vos étudiants ayant déjà commencé à travailler avec Mathilde Foesser la directrice du campus alsacien. Des projets communs de développement avec un partenariat avec AMOS contribuerait au renouveau du modèle sportif et économique avec l’accès à de nouveaux métiers issus de ces équipements d’avenir »
Articlé rédigé par Alain ARVIN-BEROD, directeur du Conseil de Perfectionnement et des Publications AMOS Group. Parution dans Sport Stratégies n°661 du 15 au 21 février 2021.
RUGBY DEL SOL, LE DEPLOIEMENT DU RUGBY EN COLOMBIE
La Colombie est un pays doté d’une grande diversité culturelle et touristique ; ses habitants sont quant à eux réputés être grands amateurs de café, d’art et de sport. Si le pays tourne autour de deux sports majeurs (le football et le cyclisme), le rugby essaie de s’intégrer dans le quotidien de la population colombienne. Maxime Devoucoux et Paul Lasserre, étudiants à AMOS Bordeaux, nous présentent leur association, Rugby Del Sol, qui a pour but de développer l’ovalie en Colombie ! Dans ce pays qui tire son nom du célèbre navigateur Christophe Colomb, le sport draine la vie quotidienne des habitants, animés par la passion du football et du cyclisme. Réputé pour son expérience et son atmosphère unique, de nombreux professionnels ont réussi à mettre en avant leur pays par leurs exploits sportifs (Quintana et Bernal pour le cyclisme ou encore James Rodriguez en football).
Du rugby en Colombie !
Le rugby essaie de se faire une place dans cette tendance sportive ; en témoigne notamment l’arrivée du joueur colombien, Andres Zafra, dans le Top 14 au Sporting Union Agen Lot-et-Garonne, qui a donné une nouvelle dimension pour le pays. Afin de promouvoir encore plus le rugby, une réelle gouvernance s’est mise en place. La FeCoRugby, fédération nationale, fait maintenant partie intégrante de la Confederación Sudamericana de Rugby (la déclinaison régionale affiliée au World Rugby - auparavant IRB). Cet organisme international gère le rugby à XV et à VII dans le monde entier. La fédération colombienne de rugby, créée en 2010, compte à ce jour 9 787 licenciés, dont un tiers de femmes. Elle s’organise autour des 10 ligues régionales qui suivent le découpage administratif des départements. La ligue d’Antioquia, le département où se situe la ville de Medellin, compte le plus de licenciés avec 2 000 membres. Manquant encore de clubs structurés, la Fédération poursuit néanmoins ses efforts avec l’implantation de centres de performances en région, véritable support pour détecter les futurs talents qui rejoindront « Les Tucanes », surnom donné aux joueurs et joueuses de la sélection colombienne. De même, le pays a accueilli en 2018 l’Americas Rugby Challenge, permettant d’apporter une forte visibilité en Colombie.Rugby Del Sol, une association au service du rugby colombien.
C’est dans ce contexte que nous retrouvons Maxime Devoucoux et Paul Lasserre, étudiants d’AMOS Bordeaux et fondateurs de l’association Rugby Del Sol. Tous deux amoureux du rugby, Maxime s’est formé à l’US DAX, puis à l’US Salles au poste de talonneur (n°2) tandis que Paul a évolué en tant que demi d’ouverture (n° 10) à l’UA Libourne. Au cours de leur voyage en Colombie, ils ont remarqué une absence d’infrastructures (terrains et équipements) : « Nous n’avons pas croisé un ballon de rugby ». Le potentiel de développement de cette discipline étant plus que présent, nos deux AMOSciens se sont lancés dans l’aventure et ont créé l’association Rugby Del Sol en Juillet 2019.
Retour sur l’entretien avec nos 2 étudiants.
Pourquoi avez-vous choisi la Colombie et la région du Quindio en particulier ? Cette région est certes moins développée mais elle connait aussi une grande richesse d’un point de vue culturel. Nous avions nos contacts français qui ont un pied à terre à Armenia. C’est nettement plus facile pour développer notre association. Forcément, avec le côté délaissé par le chef-lieu, les mairies sont donc avares de projets et nous arrivons avec une idée totalement gratuite pour elles. Nous sommes alors mieux reçus que dans des zones très dynamiques où ils ont moins besoin de notre aide. Comment s’est passée votre installation en Colombie ? En Colombie, ils n’ont d’yeux que pour le football et le cyclisme. Pour l’organisation à Armenia, c’est assez compliqué pour nous car il n’y a pas vraiment de terrain officiel ni homologué. On fait avec les moyens du bord… on utilise des cages de football et on essaie de rajouter des perches avec ce qu’on trouve (du bambou par exemple). Nous avons un gros problème là-dessus car il y a beaucoup de terrains de football ou terrains vagues disponibles mais le fait de s’y installer pour jouer au rugby, c’est dérangeant car ils n’ont pas cette culture. Pour les entrainements, nous jouons dans des parcs. Quand on fait des séances de « toucher », ça se passe sur du bitume, ce n’est pas le mieux pour la sécurité des joueurs. Cependant, la mentalité rugby plaît. Les personnes qui mettent un pied dans cet univers et dans l’ambiance que nous souhaitons créer, n’hésitent pas à s’y intéresser. En Colombie et notamment dans la région où nous sommes actuellement, la population a un goût certain pour le contact. Ce qu’ils aiment dans le rugby c’est ce contact permanent, ce sentiment de défi et la solidarité que l’on retrouve sur un terrain de rugby. Une fois ce cadre mis en place, nous avons constaté que ceux qui adhèrent ne veulent plus s’en détacher. Ils ont la mentalité et l’envie de football car on ne leur propose que ça ici, mais nous sommes là pour leur montrer qu’il y a aussi autre chose et ça par le biais du rugby. Quelles actions proposez-vous pour structurer le rugby dans la région ? Nous organisons tous types d’événements autour du rugby. Les entrainements et les initiations sont nos activités quotidiennes. Nous encadrons une trentaine de joueurs séniors et lorsque les écoles pourront à nouveau ouvrir leurs portes, nous déterminerons le nombre d’enfants que nous pouvons accompagner. Nous organisons également les matchs. Notre processus de création de club sénior vient s’intégrer dans l’organisation des compétitions proposées par la fédération colombienne. Dans un premier temps, nous allons jouer dans la région, c’est une coupe locale. Nous espérons terminer celle-ci en haut du classement pour disputer des matchs à l’échelle nationale, soit le championnat colombien. Ce sont des poules de quatre équipes et nous allons sans doute jouer à Bogota ou Medellin, avec Cali et une autre équipe. Toutes les compétitions sont officielles. Cependant, il faut payer un droit d’entrée pour chacune d’entre elles. Aujourd’hui, notre souhait est de proposer aux écoles une nouvelle activité gratuite et leur enseigner les valeurs du rugby. Sur le long terme, le projet s’inscrit pleinement dans la région du Quindío mais pour des événements en « one-shot », pourquoi ne pas aller dans d’autres régions ? Pour les habitants, le fait que des joueurs étrangers comme nous, viennent jouer en Colombie représente un événement. Avez-vous pu lever des fonds ou collecter du matériel via votre association ? En 2020, nos collectes de matériels et d’équipements pour les terrains et pour nos joueurs ont été nos plus grandes ressources : au total, 400kg ont été récupérés grâce à de généreux donateurs dont le Rugby Store de Mont de Marsan. Nous allons lancer la production de matériel pour pouvoir assurer nos actions auprès des jeunes. Nous allons donc faire des ballons personnalisés, 30 ballons de taille normale et 300 mini ballons que nous offrirons aux bénéficiaires de nos actions. Nous avons quelques entreprises qui nous accompagnent, notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Ce sont les entreprises qui nous aident le plus. Nous comptons également sur des apports extérieurs sachant que Rugby Del Sol est une association loi 1901. Il y a également des financements du secteur privé voire des personnes qui font des dons. Cela peut varier de 50 à 200€ facilement. Cette technique est intéressante pour l’association car nous pouvons générer de l’argent mais aussi pour les donateurs puisqu’ils ont le moyen de défiscaliser. Quels sont les acteurs avec qui vous travaillez pour développer le rugby sur place ? Nous sommes évidemment en contact avec la fédération et les instances locales via la Ligue et les clubs. A l’échelle locale, il y a également les entreprises : nous avons pu contacter la Chambre de Commerce franco-colombienne pour trouver des sociétés qui pourraient nous être utiles dans l’émergence du rugby et le développement de l’association. Nous avons la possibilité de rentrer dans leur politique de RSO/RSE et nous voulons qu’ils soient touchés par cette initiative française sur ce territoire. Pour l’évolution du rugby en Colombie, les médias sont des acteurs très importants. Notre association poursuit ses efforts de médiatisation en France : des articles sur notre association sont parus dans la presse locale et nous avons fait des interviews avec ActuRugby et Le Rugbynister notamment. C’est depuis l’hexagone que nous pourrons aider ; ici les actions seront plus marginales. Enfin, l’association souhaite faire fonctionner les producteurs et les magasins locaux. Si nous avons amené du matériel dans nos valises jusqu’à Armenia, notre objectif principal est de développer l’économie locale. La marque colombienne Kiwi, réputée dans l’univers du rugby, restera notre solution locale pour cette croissance. Votre association s’inscrit parfaitement dans les valeurs du développement durable du sport, donc. Exactement, notre structure porte plutôt bien les valeurs du développement durable du sport, notamment sur le volet éducation et sport comme vecteur de cohésion sociale. C’est surtout l’aspect social qui est mis en avant dans notre stratégie. A partir du moment où nous axons nos efforts sur l’intégration des jeunes, nous rentrons dans cette stratégie du développement durable. En dehors du rugby, nous accompagnons les joueurs dans leur insertion professionnelle... Nous faisons appel à des parrainages et partenaires pour les clubs et notre association. Aussi, nous nous attachons à produire et consommer locale : tout ce que nous voulons créer comme matériel ici, nous le faisons avec les entreprises locales évitons ainsi les importations provenant du monde entier. Nous souhaitons que le matériel soit fabriqué en Colombie et acheté sur place ; cette politique peut permettre la création d’emplois et de richesses. C’est ce que notre association peut faire, avec ses moyens… Il est préférable pour nous de faire fabriquer les équipements comme les ballons ou les maillots dans le pays ; surtout qu’il y a la marque colombienne, Kiwi, bien connue dans le monde du rugby !

Article rédigé par Manon GIMET, étudiante en 3ème année Bachelor Métiers du Sport AMOS Bordeaux.
RUGBY DEL SOL, LE DEPLOIEMENT DU RUGBY EN COLOMBIE
La Colombie est un pays doté d’une grande diversité culturelle et touristique ; ses habitants sont quant à eux réputés être grands amateurs de café, d’art et de sport. Si le pays tourne autour de deux sports majeurs (le football et le cyclisme), le rugby essaie de s’intégrer dans le quotidien de la population colombienne. Maxime Devoucoux et Paul Lasserre, étudiants à AMOS Bordeaux, nous présentent leur association, Rugby Del Sol, qui a pour but de développer l’ovalie en Colombie ! Dans ce pays qui tire son nom du célèbre navigateur Christophe Colomb, le sport draine la vie quotidienne des habitants, animés par la passion du football et du cyclisme. Réputé pour son expérience et son atmosphère unique, de nombreux professionnels ont réussi à mettre en avant leur pays par leurs exploits sportifs (Quintana et Bernal pour le cyclisme ou encore James Rodriguez en football).
Du rugby en Colombie !
Le rugby essaie de se faire une place dans cette tendance sportive ; en témoigne notamment l’arrivée du joueur colombien, Andres Zafra, dans le Top 14 au Sporting Union Agen Lot-et-Garonne, qui a donné une nouvelle dimension pour le pays. Afin de promouvoir encore plus le rugby, une réelle gouvernance s’est mise en place. La FeCoRugby, fédération nationale, fait maintenant partie intégrante de la Confederación Sudamericana de Rugby (la déclinaison régionale affiliée au World Rugby - auparavant IRB). Cet organisme international gère le rugby à XV et à VII dans le monde entier. La fédération colombienne de rugby, créée en 2010, compte à ce jour 9 787 licenciés, dont un tiers de femmes. Elle s’organise autour des 10 ligues régionales qui suivent le découpage administratif des départements. La ligue d’Antioquia, le département où se situe la ville de Medellin, compte le plus de licenciés avec 2 000 membres. Manquant encore de clubs structurés, la Fédération poursuit néanmoins ses efforts avec l’implantation de centres de performances en région, véritable support pour détecter les futurs talents qui rejoindront « Les Tucanes », surnom donné aux joueurs et joueuses de la sélection colombienne. De même, le pays a accueilli en 2018 l’Americas Rugby Challenge, permettant d’apporter une forte visibilité en Colombie.Rugby Del Sol, une association au service du rugby colombien.
C’est dans ce contexte que nous retrouvons Maxime Devoucoux et Paul Lasserre, étudiants d’AMOS Bordeaux et fondateurs de l’association Rugby Del Sol. Tous deux amoureux du rugby, Maxime s’est formé à l’US DAX, puis à l’US Salles au poste de talonneur (n°2) tandis que Paul a évolué en tant que demi d’ouverture (n° 10) à l’UA Libourne. Au cours de leur voyage en Colombie, ils ont remarqué une absence d’infrastructures (terrains et équipements) : « Nous n’avons pas croisé un ballon de rugby ». Le potentiel de développement de cette discipline étant plus que présent, nos deux AMOSciens se sont lancés dans l’aventure et ont créé l’association Rugby Del Sol en Juillet 2019.
Retour sur l’entretien avec nos 2 étudiants.
Pourquoi avez-vous choisi la Colombie et la région du Quindio en particulier ? Cette région est certes moins développée mais elle connait aussi une grande richesse d’un point de vue culturel. Nous avions nos contacts français qui ont un pied à terre à Armenia. C’est nettement plus facile pour développer notre association. Forcément, avec le côté délaissé par le chef-lieu, les mairies sont donc avares de projets et nous arrivons avec une idée totalement gratuite pour elles. Nous sommes alors mieux reçus que dans des zones très dynamiques où ils ont moins besoin de notre aide. Comment s’est passée votre installation en Colombie ? En Colombie, ils n’ont d’yeux que pour le football et le cyclisme. Pour l’organisation à Armenia, c’est assez compliqué pour nous car il n’y a pas vraiment de terrain officiel ni homologué. On fait avec les moyens du bord… on utilise des cages de football et on essaie de rajouter des perches avec ce qu’on trouve (du bambou par exemple). Nous avons un gros problème là-dessus car il y a beaucoup de terrains de football ou terrains vagues disponibles mais le fait de s’y installer pour jouer au rugby, c’est dérangeant car ils n’ont pas cette culture. Pour les entrainements, nous jouons dans des parcs. Quand on fait des séances de « toucher », ça se passe sur du bitume, ce n’est pas le mieux pour la sécurité des joueurs. Cependant, la mentalité rugby plaît. Les personnes qui mettent un pied dans cet univers et dans l’ambiance que nous souhaitons créer, n’hésitent pas à s’y intéresser. En Colombie et notamment dans la région où nous sommes actuellement, la population a un goût certain pour le contact. Ce qu’ils aiment dans le rugby c’est ce contact permanent, ce sentiment de défi et la solidarité que l’on retrouve sur un terrain de rugby. Une fois ce cadre mis en place, nous avons constaté que ceux qui adhèrent ne veulent plus s’en détacher. Ils ont la mentalité et l’envie de football car on ne leur propose que ça ici, mais nous sommes là pour leur montrer qu’il y a aussi autre chose et ça par le biais du rugby. Quelles actions proposez-vous pour structurer le rugby dans la région ? Nous organisons tous types d’événements autour du rugby. Les entrainements et les initiations sont nos activités quotidiennes. Nous encadrons une trentaine de joueurs séniors et lorsque les écoles pourront à nouveau ouvrir leurs portes, nous déterminerons le nombre d’enfants que nous pouvons accompagner. Nous organisons également les matchs. Notre processus de création de club sénior vient s’intégrer dans l’organisation des compétitions proposées par la fédération colombienne. Dans un premier temps, nous allons jouer dans la région, c’est une coupe locale. Nous espérons terminer celle-ci en haut du classement pour disputer des matchs à l’échelle nationale, soit le championnat colombien. Ce sont des poules de quatre équipes et nous allons sans doute jouer à Bogota ou Medellin, avec Cali et une autre équipe. Toutes les compétitions sont officielles. Cependant, il faut payer un droit d’entrée pour chacune d’entre elles. Aujourd’hui, notre souhait est de proposer aux écoles une nouvelle activité gratuite et leur enseigner les valeurs du rugby. Sur le long terme, le projet s’inscrit pleinement dans la région du Quindío mais pour des événements en « one-shot », pourquoi ne pas aller dans d’autres régions ? Pour les habitants, le fait que des joueurs étrangers comme nous, viennent jouer en Colombie représente un événement. Avez-vous pu lever des fonds ou collecter du matériel via votre association ? En 2020, nos collectes de matériels et d’équipements pour les terrains et pour nos joueurs ont été nos plus grandes ressources : au total, 400kg ont été récupérés grâce à de généreux donateurs dont le Rugby Store de Mont de Marsan. Nous allons lancer la production de matériel pour pouvoir assurer nos actions auprès des jeunes. Nous allons donc faire des ballons personnalisés, 30 ballons de taille normale et 300 mini ballons que nous offrirons aux bénéficiaires de nos actions. Nous avons quelques entreprises qui nous accompagnent, notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Ce sont les entreprises qui nous aident le plus. Nous comptons également sur des apports extérieurs sachant que Rugby Del Sol est une association loi 1901. Il y a également des financements du secteur privé voire des personnes qui font des dons. Cela peut varier de 50 à 200€ facilement. Cette technique est intéressante pour l’association car nous pouvons générer de l’argent mais aussi pour les donateurs puisqu’ils ont le moyen de défiscaliser. Quels sont les acteurs avec qui vous travaillez pour développer le rugby sur place ? Nous sommes évidemment en contact avec la fédération et les instances locales via la Ligue et les clubs. A l’échelle locale, il y a également les entreprises : nous avons pu contacter la Chambre de Commerce franco-colombienne pour trouver des sociétés qui pourraient nous être utiles dans l’émergence du rugby et le développement de l’association. Nous avons la possibilité de rentrer dans leur politique de RSO/RSE et nous voulons qu’ils soient touchés par cette initiative française sur ce territoire. Pour l’évolution du rugby en Colombie, les médias sont des acteurs très importants. Notre association poursuit ses efforts de médiatisation en France : des articles sur notre association sont parus dans la presse locale et nous avons fait des interviews avec ActuRugby et Le Rugbynister notamment. C’est depuis l’hexagone que nous pourrons aider ; ici les actions seront plus marginales. Enfin, l’association souhaite faire fonctionner les producteurs et les magasins locaux. Si nous avons amené du matériel dans nos valises jusqu’à Armenia, notre objectif principal est de développer l’économie locale. La marque colombienne Kiwi, réputée dans l’univers du rugby, restera notre solution locale pour cette croissance. Votre association s’inscrit parfaitement dans les valeurs du développement durable du sport, donc. Exactement, notre structure porte plutôt bien les valeurs du développement durable du sport, notamment sur le volet éducation et sport comme vecteur de cohésion sociale. C’est surtout l’aspect social qui est mis en avant dans notre stratégie. A partir du moment où nous axons nos efforts sur l’intégration des jeunes, nous rentrons dans cette stratégie du développement durable. En dehors du rugby, nous accompagnons les joueurs dans leur insertion professionnelle... Nous faisons appel à des parrainages et partenaires pour les clubs et notre association. Aussi, nous nous attachons à produire et consommer locale : tout ce que nous voulons créer comme matériel ici, nous le faisons avec les entreprises locales évitons ainsi les importations provenant du monde entier. Nous souhaitons que le matériel soit fabriqué en Colombie et acheté sur place ; cette politique peut permettre la création d’emplois et de richesses. C’est ce que notre association peut faire, avec ses moyens… Il est préférable pour nous de faire fabriquer les équipements comme les ballons ou les maillots dans le pays ; surtout qu’il y a la marque colombienne, Kiwi, bien connue dans le monde du rugby !

Article rédigé par Manon GIMET, étudiante en 3ème année Bachelor Métiers du Sport AMOS Bordeaux.
Cyrille BOULONGNE - Conseiller du Préfet de Région Normandie
Crédit photo : Cyrille Boulongne DTN de la FF de Volley-Ball lors des JO de Rio de Janeiro en 2016, ayant été lui-même joueur et entraîneur professionnel, Cyrille Boulongne-Evtouchenko est tombé très jeune dans le sport avec notamment un grand-père paternel, Yves- Pierre, rescapé de Buchenwald, qui demeure aujourd’hui encore une référence dans l’olympisme grâce à ses travaux sur la vie et l’œuvre de Pierre de Coubertin. Après un DEA de sociologie à l’EHESS sur les valeurs de l’olympisme (ce qui allait de soi), Cyrille passe 15 années dans le mouvement sportif entre l’ANOF (Académie Nationale Olympique Française), le CNOSF (Comité National Olympique Français), et la Fédération Française de Volley, expériences qui lui ont permis de connaître non seulement les arcanes et les jeux d’acteurs de cet univers mais aussi d’en maîtriser les indicateurs sportifs et sociétaux dans un contexte en pleine mutation. Après les jeux de Rio, il a choisi de prendre du recul et de réorienter sa carrière dans le champ social pour devenir aujourd’hui conseiller du Préfet de Région de Normandie …. et de la partager avec AMOS Nantes.
Cette évolution n’est pas courante ?
« Je ne sais pas... pendant l’olympiade 2012-2016 nous avons, avec l’appui d’une équipe dirigeante visionnaire et d’une administration centrale courageuse, construit un système de performance qui a permis au volley-ball français d’apurer sa situation financière, de glaner ses premiers contrats de partenariats et surtout de décrocher ses premiers titres internationaux (Champion d’Europe et vainqueur de la Ligue Mondiale en 2015). Cette expérience internationale m’a permis de vivre un rêve que j’avais depuis tout petit. Mais cela a aussi été l’occasion d’ouvrir les yeux sur les limites du système. Après 15 ans consacrés à la performance de haut niveau, j’ai eu envie d’autre chose. J’ai donc repris des études management et en droit public avant de passer un concours de la haute fonction publique et de devenir Inspecteur de la Jeunesse et des Sports. »Ce corps est lui-même en mutation….
« Tout à fait ! C’est d’ailleurs l’ensemble de l’architecture sportive qui est soumise à des évolutions émanant du monde économique et de la société civile. Dans cet environnement, l’État doit repenser son mode d’intervention auprès du mouvement sportif et des collectivités territoriales mais aussi redéfinir le rôle de ses cadres. Ayant travaillé auprès des fédérations sportives (en tant que conseiller puis directeur technique) mais aussi au sein des services déconcentrés (chef du pôle jeunesse et politique de la ville à la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de Normandie), j’ai le sentiment que nous avons progressivement abandonné notre expertise pour devenir avant tout des gestionnaires très déconnectés des exigences de la performance, car soumis à l’exigence paradoxale de déployer toujours plus de dispositifs avec toujours moins de moyens. Bref, la tutelle de l’État est devenue avant tout et par conséquent plus très efficace et sûrement pas efficiente si l’on se compare par exemple à de tous petits pays comme la Nouvelle-Zélande. »Mais l’État a quels objectifs dans ce contexte ?
« Le projet politique est difficile à lire. D’un point de vue très général d’abord, je pense que la brièveté des mandats électoraux des ministres des sports, trop largement issus du sport de haut-niveau et sans expérience de la conduite de l’action publique, ne permet pas de construire et de partager une vision commune. Que penser aussi à ce stade de l’ANS (agence nationale du sport) ? S’agit-il d’une forme de transfert de 70 ans de lois sur le sport français à un GIP où l’État paie mais n’a plus totalement la main ? S’agit-il d’un nouveau modèle où le mouvement sportif, les entreprises mais surtout les collectivités territoriales (principal financeur du sport en France rappelons-le) sauront s’accommoder d’un partage du pouvoir avec l’État tout en restant minoritaire en matière de sport de haut niveau ? Il me semble que le projet n’est pas complément dessiné et qu’il n’est pas non plus entièrement partagé. Une illustration de ce malaise réside d’ailleurs dans le recours de l’Association professionnelle de l’inspection générale de la jeunesse et des sports a déposé un recours au conseil d’État, on mesure l’ampleur du malaise… Pourtant, et si l’on s’abstrait de la discussion autour du haut niveau, il y a de quoi être enthousiaste, des perspectives existent. D’un point de vue régalien d’abord, il y a un fort enjeu à sécuriser les pratiquants, à lutter encore plus durement contre les discriminations ou les violences sexuelles ou encore à moraliser la gouvernance du mouvement sportif. D’un point de vue sociétal ensuite, le sport pourrait constituer un puissant levier et investir bien plus qu’il ne le fait aujourd’hui la politique de la ville, la santé ou les équilibres entre territoires pourvus et fragilisés. Quant au développement économique, la majorité de nos structures et de nos dirigeants n’ont pas élaboré de business model aboutis (ou le fondent uniquement sur le développement du nombre de licenciés). Pourtant les perspectives qu’offre, par exemple, le numérique sont infinies… »
Comment ce constat se traduit-il dans les faits en ce qui concerne la professionnalisation des étudiants ?
« Il s’agit non pas d’une seule opportunité mais de très nombreux débouchés qui s’offrent aux étudiants ! Bien sûr les grands évènements sportifs et le haut-niveau les attirent, mais je pense que le développement économique du sport sera aussi largement ancré dans les territoires. Même les fédérations sportives, pour toutes les raisons évoquées précédemment, iront chercher de l’expertise dans le secteur privé et qu’une offre de conseil ciblée deviendra de plus en plus nécessaire. C’est ce à quoi j’essaie de sensibiliser les étudiants de Nantes dans le cadre de mes interventions sur la gestion de projet, la délégation de service public ou le marketing territorial. Qu’il s’agisse de la construction ou de la rénovation des équipements sportifs, de la diversification des pratiques sportives à destination de tous, ou de l’intégration du numérique, les territoires, les clubs et les fédérations ont besoin d’une expertise reconnue et labellisée qui s’appuie sur un panel de compétences acquises au cours de la formation des étudiants. Le marché du sport territorial recèle donc des potentialités en termes d’activités et d’emploi à l’image de nos voisins belges ou allemands qui intègrent la gestion d’équipements sportifs au développement social des quartiers et à l’offre de services commerciaux. Quant à l’État que je sers, il va devoir dans ce paysage renouvelé, redéfinir ses ambitions et réinventer son action au plus près des territoires. »Articlé rédigé par Alain ARVIN-BEROD, directeur du Conseil de Perfectionnement et des Publications AMOS Group. Parution dans Sport Stratégies n°658 du 25 au 31 janvier 2021.
Cyrille BOULONGNE - Conseiller du Préfet de Région Normandie
Crédit photo : Cyrille Boulongne DTN de la FF de Volley-Ball lors des JO de Rio de Janeiro en 2016, ayant été lui-même joueur et entraîneur professionnel, Cyrille Boulongne-Evtouchenko est tombé très jeune dans le sport avec notamment un grand-père paternel, Yves- Pierre, rescapé de Buchenwald, qui demeure aujourd’hui encore une référence dans l’olympisme grâce à ses travaux sur la vie et l’œuvre de Pierre de Coubertin. Après un DEA de sociologie à l’EHESS sur les valeurs de l’olympisme (ce qui allait de soi), Cyrille passe 15 années dans le mouvement sportif entre l’ANOF (Académie Nationale Olympique Française), le CNOSF (Comité National Olympique Français), et la Fédération Française de Volley, expériences qui lui ont permis de connaître non seulement les arcanes et les jeux d’acteurs de cet univers mais aussi d’en maîtriser les indicateurs sportifs et sociétaux dans un contexte en pleine mutation. Après les jeux de Rio, il a choisi de prendre du recul et de réorienter sa carrière dans le champ social pour devenir aujourd’hui conseiller du Préfet de Région de Normandie …. et de la partager avec AMOS Nantes.
Cette évolution n’est pas courante ?
« Je ne sais pas... pendant l’olympiade 2012-2016 nous avons, avec l’appui d’une équipe dirigeante visionnaire et d’une administration centrale courageuse, construit un système de performance qui a permis au volley-ball français d’apurer sa situation financière, de glaner ses premiers contrats de partenariats et surtout de décrocher ses premiers titres internationaux (Champion d’Europe et vainqueur de la Ligue Mondiale en 2015). Cette expérience internationale m’a permis de vivre un rêve que j’avais depuis tout petit. Mais cela a aussi été l’occasion d’ouvrir les yeux sur les limites du système. Après 15 ans consacrés à la performance de haut niveau, j’ai eu envie d’autre chose. J’ai donc repris des études management et en droit public avant de passer un concours de la haute fonction publique et de devenir Inspecteur de la Jeunesse et des Sports. »Ce corps est lui-même en mutation….
« Tout à fait ! C’est d’ailleurs l’ensemble de l’architecture sportive qui est soumise à des évolutions émanant du monde économique et de la société civile. Dans cet environnement, l’État doit repenser son mode d’intervention auprès du mouvement sportif et des collectivités territoriales mais aussi redéfinir le rôle de ses cadres. Ayant travaillé auprès des fédérations sportives (en tant que conseiller puis directeur technique) mais aussi au sein des services déconcentrés (chef du pôle jeunesse et politique de la ville à la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de Normandie), j’ai le sentiment que nous avons progressivement abandonné notre expertise pour devenir avant tout des gestionnaires très déconnectés des exigences de la performance, car soumis à l’exigence paradoxale de déployer toujours plus de dispositifs avec toujours moins de moyens. Bref, la tutelle de l’État est devenue avant tout et par conséquent plus très efficace et sûrement pas efficiente si l’on se compare par exemple à de tous petits pays comme la Nouvelle-Zélande. »Mais l’État a quels objectifs dans ce contexte ?
« Le projet politique est difficile à lire. D’un point de vue très général d’abord, je pense que la brièveté des mandats électoraux des ministres des sports, trop largement issus du sport de haut-niveau et sans expérience de la conduite de l’action publique, ne permet pas de construire et de partager une vision commune. Que penser aussi à ce stade de l’ANS (agence nationale du sport) ? S’agit-il d’une forme de transfert de 70 ans de lois sur le sport français à un GIP où l’État paie mais n’a plus totalement la main ? S’agit-il d’un nouveau modèle où le mouvement sportif, les entreprises mais surtout les collectivités territoriales (principal financeur du sport en France rappelons-le) sauront s’accommoder d’un partage du pouvoir avec l’État tout en restant minoritaire en matière de sport de haut niveau ? Il me semble que le projet n’est pas complément dessiné et qu’il n’est pas non plus entièrement partagé. Une illustration de ce malaise réside d’ailleurs dans le recours de l’Association professionnelle de l’inspection générale de la jeunesse et des sports a déposé un recours au conseil d’État, on mesure l’ampleur du malaise… Pourtant, et si l’on s’abstrait de la discussion autour du haut niveau, il y a de quoi être enthousiaste, des perspectives existent. D’un point de vue régalien d’abord, il y a un fort enjeu à sécuriser les pratiquants, à lutter encore plus durement contre les discriminations ou les violences sexuelles ou encore à moraliser la gouvernance du mouvement sportif. D’un point de vue sociétal ensuite, le sport pourrait constituer un puissant levier et investir bien plus qu’il ne le fait aujourd’hui la politique de la ville, la santé ou les équilibres entre territoires pourvus et fragilisés. Quant au développement économique, la majorité de nos structures et de nos dirigeants n’ont pas élaboré de business model aboutis (ou le fondent uniquement sur le développement du nombre de licenciés). Pourtant les perspectives qu’offre, par exemple, le numérique sont infinies… »