AMOS Nantes et SUPPORTERRE : une relation durable !

Pouvez-vous nous présenter SUPPORTERRE ?
SUPPORTERRE est une association qui a pour but de rendre le sport plus responsable. Concrètement, elle a pour objet de favoriser, dans le sport, des actions d’ordre social ou environnemental et a pour échelle d’action Nantes et son territoire.
Comment est venue l’idée de la recyclerie sportive ?
Tout part d’une réorientation professionnelle. J’ai toujours travaillé dans le sport, dans l’événementiel tout d’abord, puis dans le conseil en sponsoring sportif. Au bout de 10 ans d’activité, j’ai commencé à prendre du recul sur ce que je faisais et à vouloir y trouver plus de sens, plus de lien, avec mes valeurs et mes croyances. Après une année de coupure passée à voyager, j’ai finalement posé mes bagages à Nantes avec la volonté de joindre ma passion du sport avec ce qui me semblait utile, voire urgent, de faire. Je me suis donc formé sur certains aspects environnementaux et après un benchmark de la situation nantaise et le rassemblement des acteurs, j’ai décidé de me lancer dans la fondation de SUPPORTERRE qui a aujourd’hui un peu plus d’un an et dont l’activité majeure est la recyclerie sportive.

Pouvez-vous nous développer le concept ?
L’action première est de collecter auprès des clubs, des fédérations, des organismes de sport, des particuliers… un maximum d’articles de sport déjà utilisés, mais de bonne qualité, et de les revendre à petits prix. Il faut savoir que les affaires de sport sont le deuxième grand ensemble d’objets qui trainent dans nos placards d’après une étude de Zero Waste France. Autour de cela s’organise bien évidemment toute une campagne de sensibilisation au développement durable dans le sport.

Comment le chemin de SUPPORTERRE a-t-il croisé celui d’AMOS Nantes ?
C’est en fait ma 6ème rentrée en tant qu’intervenant en marketing chez AMOS. J’ai tout d’abord enseigné sur le campus de Paris avant de déménager sur Nantes et de rencontrer le directeur de campus nantais, Vivien Cenkier, par le biais du rédacteur en chef de la revue Sport et Citoyenneté, Sylvain LANDA, avec lequel AMOS Nantes collabore.
Au fur à mesure des échanges que nous avons pu avoir avec Vivien Cenkier à propos de mes interventions mais également à propos des actualités liées à l’association SUPPORTERRE, nous nous sommes rapidement rendu compte qu’il y avait matière à travailler ensemble. Nous avions besoin de locaux, et AMOS Nantes, suite aux travaux de rénovation, avait des espaces disponibles. Nous avons donc décidé, d’un commun accord, d’héberger SUPPORTERRE dans les locaux de l’école et d’en profiter d'impliquer le campus et ses étudiants de manière plus poussée sur des thématiques de sport et développement durable. Nous allons travailler en cours sur cette thématique, nous allons organiser des collectes d’articles de sport avec les étudiants, nous allons insister sur la notion d’économie circulaire et sur la corrélation entre une recyclerie sportive et sa capacité à faciliter la pratique du sport à tous les citoyens. Une rubrique bimensuelle "Sport et Développement durable" by AMOS composée d’articles divers sur ce sujet est également à l’étude.
Le sport représente-t-il un levier pour le développement durable et comment s’articule-t-il sur le territoire nantais ?
Pour les territoires, il est évident que le sport représente un levier d’accomplissement des objectifs en terme de développement durable. Typiquement, les collectivités font face à de gros enjeux, notamment en terme de transition énergétique, et doivent être attentifs aux multiples normes des infrastructures qui composent leur territoire. Une infrastructure sportive, aujourd’hui, peut facilement devenir éco-responsable et aller dans le sens de cette transition.
Plus généralement, il faut travailler sur la capacité à impliquer ces citoyens dans une compréhension des enjeux de développement durable pour appliquer des méthodes à tous les niveaux de leur vie et en ce sens, le sport est un énorme levier. Un français sur deux pratique du sport soit un ligérien sur deux. Cela veut dire que, via le sport, on peut faire passer le message des enjeux de développement durable à au moins 50% de la population et l’appliquer autant au travail, à la maison que dans les activités extra-professionnelles.
Nantes est vraiment un territoire démonstrateur dans l’aspect écologique et sur la thématique de l’économie sociale et solidaire. Nous sommes aujourd’hui plutôt bien et rapidement reçus par les collectivités nantaises et les institutions. D'ailleurs, l’UFOLEP ou encore le CDOS 44 ont décidé de mettre en place des chartes de développement durable.
Un petit conseil pour adopter facilement une démarche sport et développement durable ?
Utiliser des gourdes ! Quand on fait du sport, il est bien évidemment très important de s’hydrater mais pas au détriment de la planète ! La durée de vie d’une gourde est de 2 ans en moyenne et vous n’imaginez pas le nombre de bouteilles d’eau en plastique que cela représente !
Découvrez Supporterre en images !
Arnaud RIETSCH Directeur Basket Center
A 31 ans cet homme du rebond ce qui est naturel pour ce basketteur se rêvait à 5 ans au plus haut niveau comme tous les garçons de son âge. Joueur en championnat de France dans les catégories jeunes, membre du Pôle Espoirs dans la Bas Rhin notre alsacien se résout au choix cornélien de privilégier sa formation avec un BTS en management puis un Master en commerce et marketing au CNAM. A défaut de réaliser un Dunk mémorable Arnaud choisira le côté business du panier pour en faire commerce. D’abord en alternance dans une zone de loisirs proche de Strasbourg où il a conjugué très tôt sports et commercialisation, tels le mini-golf version fluo synonyme de loisirs ou encore le Laser Games pour au final devenir le responsable de ce parc. Parcours sans faute auquel il ajoute une aventure inédite dans le pilotage d’un nouveau concept d’équipement sportif, le 1er en France appelé à se multiplier quel que soit le sport : mais ici c’est le Basket qu’on se le dise !
Quel est le moteur de votre carrière ?
« Sans hésitation aucune, le sport et le commerce sont les deux passions dont je constate avec plaisir qu’elles sont au cœur de votre Ecole. C’est ce qui me guide depuis le début et dont les acquis me servent aujourd’hui dans le management sportif. Les années passées à ProwebCE où j’ai travaillé avec les Comités d’Entreprises que ce soit dans le Grand Est ou à Aix en Provence m’ont permis de développer une culture du partenariat qui est également la force du concept Basket Center. A partir de mon expérience professionnelle au « Soccer Park » à Strasbourg (groupe LE FIVE) je me suis familiarisé avec ces pratiques nouvelles en plein essor qu’il s’agisse du sport en entreprise, du Padel-Tennis ou encore du foot à 5, l’exemple pionnier né hors de l’univers fédéral. Autant de pratiques en vogue chez les jeunes mais pas que dont il faut faciliter l’accès tout en assurant une performance économique. »Comment êtes-vous devenu Directeur du « Basket Center » ?
« J’ai toujours gardé dans un coin de ma tête l’envie de travailler dans le basket, mais sans savoir précisément comment. Curieusement la période de confinement m’a été utile pour donner des contours précis à ce qui était flou quand j’ai découvert qu’un projet de centre de basket pour tous avait mûri il y a 5 ans sous la houlette de son initiateur, Denis Oehler le président du Comité Départemental (CD67) du basket du Bas Rhin. Après mon expérience de gestion du centre Soccer Park, j’ai été recruté en septembre 2020 comme Directeur du Développement du basket au sein du CD67 ayant une expérience en commerce, marketing et management jugée intéressante par les élus. Après réflexion, c’était une décision presque naturelle et c’est un plaisir de retrouver le monde de la balle orange. »
Quel est le business model de ce « Basket Center »?
« A la fois simple et audacieux ! Simple parce qu’il est né de la réponse à apporter aux amateurs de basket comme aux professionnels et audacieux parce qu’il en fallait pour que le monde fédéral prenne acte de la nouvelle ère dans laquelle le sport était entré et sans se renier. Ce nouveau business model de l’équipement sportif est donc le fruit de deux éléments décisifs : la prise de conscience fédérale des évolutions qui affectent son sport sous toutes ses formes comme le « 3 contre 3 » qui sera olympique à Tokyo et Paris. Et qu’il faut pouvoir accueillir, sans le restreindre aux seuls licenciés. En second lieu, il fallait reconnaître la nécessité d’un partenariat ouvert pour assurer le financement (investissement et fonctionnement) au-delà des seules subventions publiques en régression durablement. Le projet s’élève à 5 millions € HT répartis entre 3 banques, la Région Grand Est, le Département, la ville de Strasbourg et 500.000 € venant de l’Agence Nationale du Sport. Le Département, la Ville et la Région recourent à la location pour leurs publics. Les bénéfices de la gestion permettront au CD67 de continuer à mener des actions et à développer le basket Bas-Rhinois sous toutes ses formes. Dans le même temps le complexe bénéficie d’un sponsoring de la société Eberhardt à Strasbourg, premier sponsor officiel. Auquel s’ajoute un mécénat américain de la fondation Timken de 80.000 dollars et un financement participatif. De nombreuses autres entreprises proches de nos valeurs devraient rejoindre l’aventure d’ici l’ouverture prévue à la rentrée 2021. »Quels sont ses atouts ?
« Le Basket Center est un projet innovant qui permet de proposer une offre sur mesure où tout le monde y trouvera son compte. L’objectif est d’en faire un véritable lieu de vie sur Strasbourg. D’une surface de 3000 m2 situé sur une artère très passante de l’Eurométropole de Strasbourg et en face du stade de la Meinau, ce complexe sportif est destiné à ceux qui veulent pratiquer le basket bien sûr, mais aussi l’escalade, le badminton, le volley tant pour les scolaires, les clubs, les entreprises ou le grand public. Le principe de l’accès passe par une location des terrains à l’heure. Un restaurant géré par le CD67 complète une offre très diversifiée avec une salle de préparation physique, un espace bien-être, un Proshop et un espace anniversaires pour les enfants. Les modules de préparation physique sont ceux de la célèbre TP Academy à Lyon (société Zainok de Stéphane Risacher). Nous venons également de signer avec la société NGTV Expérience qui permettra aux joueurs de retrouver la vidéo de leur match directement au restaurant mais aussi en ligne. Un partenariat avec Ekinsport et Nike va également être annoncé dans les prochains jours, ces choix permettront, on l’espère, d’offrir une expérience unique aux utilisateurs.
Quelle est la place du Comité et de la Ligue de Basket ?
« Le Basket Center accueillera également le personnel du CD67 et l’antenne Alsace de la Ligue Grand Est au nombre de 15 salariés. Le comité du Bas Rhin est le 5ème de France avec 94 clubs et 15.000 licenciés : il est soutenu par la FFBB particulièrement ouverte aux évolutions de son sport et désireuse de s’engager dans de nouvelles pratiques comme l’e-sport. Enfin parmi ses innovations le Basket Center privilégie le Développement Durable avec une toiture végétalisée, des panneaux photovoltaïques et un projet de potager destiné au restaurant du complexe. Tous ces atouts du premier équipement sportif de ce type en France sont le fruit du mouvement sportif et des acteurs territoriaux publics comme privés. Ce nouveau modèle d’équipement présente des opportunités pour vos étudiants ayant déjà commencé à travailler avec Mathilde Foesser la directrice du campus alsacien. Des projets communs de développement avec un partenariat avec AMOS contribuerait au renouveau du modèle sportif et économique avec l’accès à de nouveaux métiers issus de ces équipements d’avenir »
Articlé rédigé par Alain ARVIN-BEROD, directeur du Conseil de Perfectionnement et des Publications AMOS Group. Parution dans Sport Stratégies n°661 du 15 au 21 février 2021.
Arnaud RIETSCH Directeur Basket Center
A 31 ans cet homme du rebond ce qui est naturel pour ce basketteur se rêvait à 5 ans au plus haut niveau comme tous les garçons de son âge. Joueur en championnat de France dans les catégories jeunes, membre du Pôle Espoirs dans la Bas Rhin notre alsacien se résout au choix cornélien de privilégier sa formation avec un BTS en management puis un Master en commerce et marketing au CNAM. A défaut de réaliser un Dunk mémorable Arnaud choisira le côté business du panier pour en faire commerce. D’abord en alternance dans une zone de loisirs proche de Strasbourg où il a conjugué très tôt sports et commercialisation, tels le mini-golf version fluo synonyme de loisirs ou encore le Laser Games pour au final devenir le responsable de ce parc. Parcours sans faute auquel il ajoute une aventure inédite dans le pilotage d’un nouveau concept d’équipement sportif, le 1er en France appelé à se multiplier quel que soit le sport : mais ici c’est le Basket qu’on se le dise !
Quel est le moteur de votre carrière ?
« Sans hésitation aucune, le sport et le commerce sont les deux passions dont je constate avec plaisir qu’elles sont au cœur de votre Ecole. C’est ce qui me guide depuis le début et dont les acquis me servent aujourd’hui dans le management sportif. Les années passées à ProwebCE où j’ai travaillé avec les Comités d’Entreprises que ce soit dans le Grand Est ou à Aix en Provence m’ont permis de développer une culture du partenariat qui est également la force du concept Basket Center. A partir de mon expérience professionnelle au « Soccer Park » à Strasbourg (groupe LE FIVE) je me suis familiarisé avec ces pratiques nouvelles en plein essor qu’il s’agisse du sport en entreprise, du Padel-Tennis ou encore du foot à 5, l’exemple pionnier né hors de l’univers fédéral. Autant de pratiques en vogue chez les jeunes mais pas que dont il faut faciliter l’accès tout en assurant une performance économique. »Comment êtes-vous devenu Directeur du « Basket Center » ?
« J’ai toujours gardé dans un coin de ma tête l’envie de travailler dans le basket, mais sans savoir précisément comment. Curieusement la période de confinement m’a été utile pour donner des contours précis à ce qui était flou quand j’ai découvert qu’un projet de centre de basket pour tous avait mûri il y a 5 ans sous la houlette de son initiateur, Denis Oehler le président du Comité Départemental (CD67) du basket du Bas Rhin. Après mon expérience de gestion du centre Soccer Park, j’ai été recruté en septembre 2020 comme Directeur du Développement du basket au sein du CD67 ayant une expérience en commerce, marketing et management jugée intéressante par les élus. Après réflexion, c’était une décision presque naturelle et c’est un plaisir de retrouver le monde de la balle orange. »
Quel est le business model de ce « Basket Center »?
« A la fois simple et audacieux ! Simple parce qu’il est né de la réponse à apporter aux amateurs de basket comme aux professionnels et audacieux parce qu’il en fallait pour que le monde fédéral prenne acte de la nouvelle ère dans laquelle le sport était entré et sans se renier. Ce nouveau business model de l’équipement sportif est donc le fruit de deux éléments décisifs : la prise de conscience fédérale des évolutions qui affectent son sport sous toutes ses formes comme le « 3 contre 3 » qui sera olympique à Tokyo et Paris. Et qu’il faut pouvoir accueillir, sans le restreindre aux seuls licenciés. En second lieu, il fallait reconnaître la nécessité d’un partenariat ouvert pour assurer le financement (investissement et fonctionnement) au-delà des seules subventions publiques en régression durablement. Le projet s’élève à 5 millions € HT répartis entre 3 banques, la Région Grand Est, le Département, la ville de Strasbourg et 500.000 € venant de l’Agence Nationale du Sport. Le Département, la Ville et la Région recourent à la location pour leurs publics. Les bénéfices de la gestion permettront au CD67 de continuer à mener des actions et à développer le basket Bas-Rhinois sous toutes ses formes. Dans le même temps le complexe bénéficie d’un sponsoring de la société Eberhardt à Strasbourg, premier sponsor officiel. Auquel s’ajoute un mécénat américain de la fondation Timken de 80.000 dollars et un financement participatif. De nombreuses autres entreprises proches de nos valeurs devraient rejoindre l’aventure d’ici l’ouverture prévue à la rentrée 2021. »Quels sont ses atouts ?
« Le Basket Center est un projet innovant qui permet de proposer une offre sur mesure où tout le monde y trouvera son compte. L’objectif est d’en faire un véritable lieu de vie sur Strasbourg. D’une surface de 3000 m2 situé sur une artère très passante de l’Eurométropole de Strasbourg et en face du stade de la Meinau, ce complexe sportif est destiné à ceux qui veulent pratiquer le basket bien sûr, mais aussi l’escalade, le badminton, le volley tant pour les scolaires, les clubs, les entreprises ou le grand public. Le principe de l’accès passe par une location des terrains à l’heure. Un restaurant géré par le CD67 complète une offre très diversifiée avec une salle de préparation physique, un espace bien-être, un Proshop et un espace anniversaires pour les enfants. Les modules de préparation physique sont ceux de la célèbre TP Academy à Lyon (société Zainok de Stéphane Risacher). Nous venons également de signer avec la société NGTV Expérience qui permettra aux joueurs de retrouver la vidéo de leur match directement au restaurant mais aussi en ligne. Un partenariat avec Ekinsport et Nike va également être annoncé dans les prochains jours, ces choix permettront, on l’espère, d’offrir une expérience unique aux utilisateurs.
Quelle est la place du Comité et de la Ligue de Basket ?
« Le Basket Center accueillera également le personnel du CD67 et l’antenne Alsace de la Ligue Grand Est au nombre de 15 salariés. Le comité du Bas Rhin est le 5ème de France avec 94 clubs et 15.000 licenciés : il est soutenu par la FFBB particulièrement ouverte aux évolutions de son sport et désireuse de s’engager dans de nouvelles pratiques comme l’e-sport. Enfin parmi ses innovations le Basket Center privilégie le Développement Durable avec une toiture végétalisée, des panneaux photovoltaïques et un projet de potager destiné au restaurant du complexe. Tous ces atouts du premier équipement sportif de ce type en France sont le fruit du mouvement sportif et des acteurs territoriaux publics comme privés. Ce nouveau modèle d’équipement présente des opportunités pour vos étudiants ayant déjà commencé à travailler avec Mathilde Foesser la directrice du campus alsacien. Des projets communs de développement avec un partenariat avec AMOS contribuerait au renouveau du modèle sportif et économique avec l’accès à de nouveaux métiers issus de ces équipements d’avenir »
Articlé rédigé par Alain ARVIN-BEROD, directeur du Conseil de Perfectionnement et des Publications AMOS Group. Parution dans Sport Stratégies n°661 du 15 au 21 février 2021.
SPORT FEMININ, UN ENGAGEMENT TOTAL
Crédit photo : Getty images - handfacts La journée internationale du sport au féminin a lieu chaque année le 24 janvier. Dans une valeur d’engagement total, AMOS a répondu présent pour soutenir le mouvement #PLUSDESPORTAUFEMININ. La journée internationale du sport au féminin s’est tenue le dimanche 24 janvier dernier. Événement qui a initialement vu le jour en 2014 pour donner suite au constat d’une médiatisation jugée trop timide par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et le Comité Olympique et Sportif Français. L’objectif principal de cette journée étant de faire gagner une visibilité sur les performances de toutes ces athlètes, de contribuer à une représentation plus juste dans les médias ainsi que de développer la pratique sportive féminine. Afin de promouvoir le sport féminin et lui apporter un rayonnement, le ministère des sports a mis en place le hashtag #PLUSDESPORTAUFEMININ. Pour cette troisième édition, les médias sont mobilisés afin de traiter du sport au féminin sur les enjeux sociétaux, économiques et politiques. L’objectif est de montrer l’importance de l’engagement de tous pour obtenir des évolutions significatives.
AMOS, ENGAGEMENT TOTAL
AMOS a subséquemment choisi de s’engager autour de cette cause en valorisant cette journée grâce à la mise en place sur ces différents réseaux sociaux, d’un programme étalé sur deux semaines dédiées au sport féminin Au programme : une mise en lumière avec portraits d’AMOSciennes, des quiz sur le sport féminin avec des réponses de figures emblématiques du monde féminin en passant par des infographies. Pour ce coup d’envoi d’exception, AMOS a eu le plaisir de recevoir lors de son afterwork, Estelle Nze Minko et Melvine Deba. Handballeuses évoluant toutes les deux au plus haut niveau de leur championnat respectif, elles sont revenues sur les points qui ont marqué cette année 2020 dans leur carrière en tant que joueuses et entrepreneuses.Estelle NZE MINKO, une figure engagée
Championne du monde en 2017, Championne d’Europe en 2018, médaillée de bronze en 2020 et élue meilleure joueuse du tournoi, Estelle NZE MINKO, joueuse de Handball en Equipe de France poursuit sa carrière à l’étranger dans le prestigieux club de Gyor en Hongrie. Une ville où le sport féminin est prédominant : « Le handball est très accessible en Hongrie, on joue dans une sale de près de 5 500 personnes, avant la situation sanitaire, c’était une salle quasiment pleine tous les week-ends. » Figure emblématique dans l’équipe de France de Handball, Estelle fait partie de ces joueuses dont le handball n’est pas qu’une affaire de sport. En effet, celle que l’on surnomme la « Jackson Richardson » au féminin n’hésite pas à briser les tabous autour des menstruations, sujet qui s’avère délicat dans le monde du sport. Un rôle de modèle qui se retrouve aussi au bord des terrains avec la mise en place de ces stages de Handball dédiés aux jeunes filles de 13 à 17 ans. Une manière aussi de montrer que le sport est ouvert aux filles/femmes.Création de son entreprise, V-BOX
Estelle n’entreprend pas seulement sur le terrain. En effet, la joueuse du Gyori Audi ETO KC a développé un beau projet, The V box, en parallèle de son activité sur les parquets. Comme elle l’explique, elle a choisi de développer ces boîtes « surprises » adressées à un public féminin afin “d'ajouter une dimension sociale : celle de l’égalité et de la mixité professionnelle.” « Je travaille de la Hongrie, je m’occupe de démarcher les créatrices sur des projets qui me plaisent »
Un podcast 100% féminin

Le temps du changement au féminin ?
Au-delà de ses talents d’handballeuse, comme Estelle, Melvine entreprend à sa manière. Melvine a lancé le podcast Handpapers afin d’évoquer le sport, le handball et les femmes. Ce podcast a vu le jour en 2019. Au départ, l’envie était de partir sur des sujets très spécifiques avec les contrats professionnels, les droits, les syndicats, etc, permettant d’aider les joueuses dans l’apprentissage de leur métier. Au vu de l’engouement, les thèmes ont été élargis, des pistes de réflexions ont vu le jour pour penser le sport féminin avec un regard affirmé (sexisme, médiatisation, maternité) Chaque semaine, des femmes d’horizons différents interviennent et racontent leur expérience. Elle invite différents experts pour parler du handball mais aussi du sport féminin dans sa globalité, des comportements alimentaires, des études, des règles et tous les sujets qui influencent la performance et l’activité des sportives. Tous ces sujets qui posent questions dans notre société. Le but de ses Podcasts est d’exposer les différentes problématiques en représentant la voix des femmes par un autre système que le syndicat. Un tel engouement représente de réelles prouesses de changement en termes d'accès à des postes à responsabilités et du regard qui peut être porter sur le sport féminin. POADCASTS Handpapers : https://anchor.fm/handpapers/episodes/Trailer-e8cejg Deux semaines pleines de rencontres et d’apprentissages pour nos AMOScie(nne)s qui montrent que le sport féminin est bien présent en termes de pratique et de Sport business. Un sujet d’actualité qui ne cesse de grandir dans l’espace public et médiatique et qui promet bien des projets chez AMOS… Merci à l’ensemble des figures féminines sportives, AMOSciennes, directrices, travaillant dans le monde du sport business pour leurs interventions durant ces deux semaines.Article rédigé par Noémie GIBET, chargée de communication AMOS Nantes et Alexandre Franchot, étudiant AMOS Nantes.
SPORT FEMININ, UN ENGAGEMENT TOTAL
Crédit photo : Getty images - handfacts La journée internationale du sport au féminin a lieu chaque année le 24 janvier. Dans une valeur d’engagement total, AMOS a répondu présent pour soutenir le mouvement #PLUSDESPORTAUFEMININ. La journée internationale du sport au féminin s’est tenue le dimanche 24 janvier dernier. Événement qui a initialement vu le jour en 2014 pour donner suite au constat d’une médiatisation jugée trop timide par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et le Comité Olympique et Sportif Français. L’objectif principal de cette journée étant de faire gagner une visibilité sur les performances de toutes ces athlètes, de contribuer à une représentation plus juste dans les médias ainsi que de développer la pratique sportive féminine. Afin de promouvoir le sport féminin et lui apporter un rayonnement, le ministère des sports a mis en place le hashtag #PLUSDESPORTAUFEMININ. Pour cette troisième édition, les médias sont mobilisés afin de traiter du sport au féminin sur les enjeux sociétaux, économiques et politiques. L’objectif est de montrer l’importance de l’engagement de tous pour obtenir des évolutions significatives.
AMOS, ENGAGEMENT TOTAL
AMOS a subséquemment choisi de s’engager autour de cette cause en valorisant cette journée grâce à la mise en place sur ces différents réseaux sociaux, d’un programme étalé sur deux semaines dédiées au sport féminin Au programme : une mise en lumière avec portraits d’AMOSciennes, des quiz sur le sport féminin avec des réponses de figures emblématiques du monde féminin en passant par des infographies. Pour ce coup d’envoi d’exception, AMOS a eu le plaisir de recevoir lors de son afterwork, Estelle Nze Minko et Melvine Deba. Handballeuses évoluant toutes les deux au plus haut niveau de leur championnat respectif, elles sont revenues sur les points qui ont marqué cette année 2020 dans leur carrière en tant que joueuses et entrepreneuses.Estelle NZE MINKO, une figure engagée
Championne du monde en 2017, Championne d’Europe en 2018, médaillée de bronze en 2020 et élue meilleure joueuse du tournoi, Estelle NZE MINKO, joueuse de Handball en Equipe de France poursuit sa carrière à l’étranger dans le prestigieux club de Gyor en Hongrie. Une ville où le sport féminin est prédominant : « Le handball est très accessible en Hongrie, on joue dans une sale de près de 5 500 personnes, avant la situation sanitaire, c’était une salle quasiment pleine tous les week-ends. » Figure emblématique dans l’équipe de France de Handball, Estelle fait partie de ces joueuses dont le handball n’est pas qu’une affaire de sport. En effet, celle que l’on surnomme la « Jackson Richardson » au féminin n’hésite pas à briser les tabous autour des menstruations, sujet qui s’avère délicat dans le monde du sport. Un rôle de modèle qui se retrouve aussi au bord des terrains avec la mise en place de ces stages de Handball dédiés aux jeunes filles de 13 à 17 ans. Une manière aussi de montrer que le sport est ouvert aux filles/femmes.Création de son entreprise, V-BOX
Estelle n’entreprend pas seulement sur le terrain. En effet, la joueuse du Gyori Audi ETO KC a développé un beau projet, The V box, en parallèle de son activité sur les parquets. Comme elle l’explique, elle a choisi de développer ces boîtes « surprises » adressées à un public féminin afin “d'ajouter une dimension sociale : celle de l’égalité et de la mixité professionnelle.” « Je travaille de la Hongrie, je m’occupe de démarcher les créatrices sur des projets qui me plaisent »
Un podcast 100% féminin

Le temps du changement au féminin ?
Au-delà de ses talents d’handballeuse, comme Estelle, Melvine entreprend à sa manière. Melvine a lancé le podcast Handpapers afin d’évoquer le sport, le handball et les femmes. Ce podcast a vu le jour en 2019. Au départ, l’envie était de partir sur des sujets très spécifiques avec les contrats professionnels, les droits, les syndicats, etc, permettant d’aider les joueuses dans l’apprentissage de leur métier. Au vu de l’engouement, les thèmes ont été élargis, des pistes de réflexions ont vu le jour pour penser le sport féminin avec un regard affirmé (sexisme, médiatisation, maternité) Chaque semaine, des femmes d’horizons différents interviennent et racontent leur expérience. Elle invite différents experts pour parler du handball mais aussi du sport féminin dans sa globalité, des comportements alimentaires, des études, des règles et tous les sujets qui influencent la performance et l’activité des sportives. Tous ces sujets qui posent questions dans notre société. Le but de ses Podcasts est d’exposer les différentes problématiques en représentant la voix des femmes par un autre système que le syndicat. Un tel engouement représente de réelles prouesses de changement en termes d'accès à des postes à responsabilités et du regard qui peut être porter sur le sport féminin. POADCASTS Handpapers : https://anchor.fm/handpapers/episodes/Trailer-e8cejg Deux semaines pleines de rencontres et d’apprentissages pour nos AMOScie(nne)s qui montrent que le sport féminin est bien présent en termes de pratique et de Sport business. Un sujet d’actualité qui ne cesse de grandir dans l’espace public et médiatique et qui promet bien des projets chez AMOS… Merci à l’ensemble des figures féminines sportives, AMOSciennes, directrices, travaillant dans le monde du sport business pour leurs interventions durant ces deux semaines.Article rédigé par Noémie GIBET, chargée de communication AMOS Nantes et Alexandre Franchot, étudiant AMOS Nantes.
Cyrille BOULONGNE - Conseiller du Préfet de Région Normandie
Crédit photo : Cyrille Boulongne DTN de la FF de Volley-Ball lors des JO de Rio de Janeiro en 2016, ayant été lui-même joueur et entraîneur professionnel, Cyrille Boulongne-Evtouchenko est tombé très jeune dans le sport avec notamment un grand-père paternel, Yves- Pierre, rescapé de Buchenwald, qui demeure aujourd’hui encore une référence dans l’olympisme grâce à ses travaux sur la vie et l’œuvre de Pierre de Coubertin. Après un DEA de sociologie à l’EHESS sur les valeurs de l’olympisme (ce qui allait de soi), Cyrille passe 15 années dans le mouvement sportif entre l’ANOF (Académie Nationale Olympique Française), le CNOSF (Comité National Olympique Français), et la Fédération Française de Volley, expériences qui lui ont permis de connaître non seulement les arcanes et les jeux d’acteurs de cet univers mais aussi d’en maîtriser les indicateurs sportifs et sociétaux dans un contexte en pleine mutation. Après les jeux de Rio, il a choisi de prendre du recul et de réorienter sa carrière dans le champ social pour devenir aujourd’hui conseiller du Préfet de Région de Normandie …. et de la partager avec AMOS Nantes.
Cette évolution n’est pas courante ?
« Je ne sais pas... pendant l’olympiade 2012-2016 nous avons, avec l’appui d’une équipe dirigeante visionnaire et d’une administration centrale courageuse, construit un système de performance qui a permis au volley-ball français d’apurer sa situation financière, de glaner ses premiers contrats de partenariats et surtout de décrocher ses premiers titres internationaux (Champion d’Europe et vainqueur de la Ligue Mondiale en 2015). Cette expérience internationale m’a permis de vivre un rêve que j’avais depuis tout petit. Mais cela a aussi été l’occasion d’ouvrir les yeux sur les limites du système. Après 15 ans consacrés à la performance de haut niveau, j’ai eu envie d’autre chose. J’ai donc repris des études management et en droit public avant de passer un concours de la haute fonction publique et de devenir Inspecteur de la Jeunesse et des Sports. »Ce corps est lui-même en mutation….
« Tout à fait ! C’est d’ailleurs l’ensemble de l’architecture sportive qui est soumise à des évolutions émanant du monde économique et de la société civile. Dans cet environnement, l’État doit repenser son mode d’intervention auprès du mouvement sportif et des collectivités territoriales mais aussi redéfinir le rôle de ses cadres. Ayant travaillé auprès des fédérations sportives (en tant que conseiller puis directeur technique) mais aussi au sein des services déconcentrés (chef du pôle jeunesse et politique de la ville à la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de Normandie), j’ai le sentiment que nous avons progressivement abandonné notre expertise pour devenir avant tout des gestionnaires très déconnectés des exigences de la performance, car soumis à l’exigence paradoxale de déployer toujours plus de dispositifs avec toujours moins de moyens. Bref, la tutelle de l’État est devenue avant tout et par conséquent plus très efficace et sûrement pas efficiente si l’on se compare par exemple à de tous petits pays comme la Nouvelle-Zélande. »Mais l’État a quels objectifs dans ce contexte ?
« Le projet politique est difficile à lire. D’un point de vue très général d’abord, je pense que la brièveté des mandats électoraux des ministres des sports, trop largement issus du sport de haut-niveau et sans expérience de la conduite de l’action publique, ne permet pas de construire et de partager une vision commune. Que penser aussi à ce stade de l’ANS (agence nationale du sport) ? S’agit-il d’une forme de transfert de 70 ans de lois sur le sport français à un GIP où l’État paie mais n’a plus totalement la main ? S’agit-il d’un nouveau modèle où le mouvement sportif, les entreprises mais surtout les collectivités territoriales (principal financeur du sport en France rappelons-le) sauront s’accommoder d’un partage du pouvoir avec l’État tout en restant minoritaire en matière de sport de haut niveau ? Il me semble que le projet n’est pas complément dessiné et qu’il n’est pas non plus entièrement partagé. Une illustration de ce malaise réside d’ailleurs dans le recours de l’Association professionnelle de l’inspection générale de la jeunesse et des sports a déposé un recours au conseil d’État, on mesure l’ampleur du malaise… Pourtant, et si l’on s’abstrait de la discussion autour du haut niveau, il y a de quoi être enthousiaste, des perspectives existent. D’un point de vue régalien d’abord, il y a un fort enjeu à sécuriser les pratiquants, à lutter encore plus durement contre les discriminations ou les violences sexuelles ou encore à moraliser la gouvernance du mouvement sportif. D’un point de vue sociétal ensuite, le sport pourrait constituer un puissant levier et investir bien plus qu’il ne le fait aujourd’hui la politique de la ville, la santé ou les équilibres entre territoires pourvus et fragilisés. Quant au développement économique, la majorité de nos structures et de nos dirigeants n’ont pas élaboré de business model aboutis (ou le fondent uniquement sur le développement du nombre de licenciés). Pourtant les perspectives qu’offre, par exemple, le numérique sont infinies… »
Comment ce constat se traduit-il dans les faits en ce qui concerne la professionnalisation des étudiants ?
« Il s’agit non pas d’une seule opportunité mais de très nombreux débouchés qui s’offrent aux étudiants ! Bien sûr les grands évènements sportifs et le haut-niveau les attirent, mais je pense que le développement économique du sport sera aussi largement ancré dans les territoires. Même les fédérations sportives, pour toutes les raisons évoquées précédemment, iront chercher de l’expertise dans le secteur privé et qu’une offre de conseil ciblée deviendra de plus en plus nécessaire. C’est ce à quoi j’essaie de sensibiliser les étudiants de Nantes dans le cadre de mes interventions sur la gestion de projet, la délégation de service public ou le marketing territorial. Qu’il s’agisse de la construction ou de la rénovation des équipements sportifs, de la diversification des pratiques sportives à destination de tous, ou de l’intégration du numérique, les territoires, les clubs et les fédérations ont besoin d’une expertise reconnue et labellisée qui s’appuie sur un panel de compétences acquises au cours de la formation des étudiants. Le marché du sport territorial recèle donc des potentialités en termes d’activités et d’emploi à l’image de nos voisins belges ou allemands qui intègrent la gestion d’équipements sportifs au développement social des quartiers et à l’offre de services commerciaux. Quant à l’État que je sers, il va devoir dans ce paysage renouvelé, redéfinir ses ambitions et réinventer son action au plus près des territoires. »Articlé rédigé par Alain ARVIN-BEROD, directeur du Conseil de Perfectionnement et des Publications AMOS Group. Parution dans Sport Stratégies n°658 du 25 au 31 janvier 2021.
Cyrille BOULONGNE - Conseiller du Préfet de Région Normandie
Crédit photo : Cyrille Boulongne DTN de la FF de Volley-Ball lors des JO de Rio de Janeiro en 2016, ayant été lui-même joueur et entraîneur professionnel, Cyrille Boulongne-Evtouchenko est tombé très jeune dans le sport avec notamment un grand-père paternel, Yves- Pierre, rescapé de Buchenwald, qui demeure aujourd’hui encore une référence dans l’olympisme grâce à ses travaux sur la vie et l’œuvre de Pierre de Coubertin. Après un DEA de sociologie à l’EHESS sur les valeurs de l’olympisme (ce qui allait de soi), Cyrille passe 15 années dans le mouvement sportif entre l’ANOF (Académie Nationale Olympique Française), le CNOSF (Comité National Olympique Français), et la Fédération Française de Volley, expériences qui lui ont permis de connaître non seulement les arcanes et les jeux d’acteurs de cet univers mais aussi d’en maîtriser les indicateurs sportifs et sociétaux dans un contexte en pleine mutation. Après les jeux de Rio, il a choisi de prendre du recul et de réorienter sa carrière dans le champ social pour devenir aujourd’hui conseiller du Préfet de Région de Normandie …. et de la partager avec AMOS Nantes.
Cette évolution n’est pas courante ?
« Je ne sais pas... pendant l’olympiade 2012-2016 nous avons, avec l’appui d’une équipe dirigeante visionnaire et d’une administration centrale courageuse, construit un système de performance qui a permis au volley-ball français d’apurer sa situation financière, de glaner ses premiers contrats de partenariats et surtout de décrocher ses premiers titres internationaux (Champion d’Europe et vainqueur de la Ligue Mondiale en 2015). Cette expérience internationale m’a permis de vivre un rêve que j’avais depuis tout petit. Mais cela a aussi été l’occasion d’ouvrir les yeux sur les limites du système. Après 15 ans consacrés à la performance de haut niveau, j’ai eu envie d’autre chose. J’ai donc repris des études management et en droit public avant de passer un concours de la haute fonction publique et de devenir Inspecteur de la Jeunesse et des Sports. »Ce corps est lui-même en mutation….
« Tout à fait ! C’est d’ailleurs l’ensemble de l’architecture sportive qui est soumise à des évolutions émanant du monde économique et de la société civile. Dans cet environnement, l’État doit repenser son mode d’intervention auprès du mouvement sportif et des collectivités territoriales mais aussi redéfinir le rôle de ses cadres. Ayant travaillé auprès des fédérations sportives (en tant que conseiller puis directeur technique) mais aussi au sein des services déconcentrés (chef du pôle jeunesse et politique de la ville à la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de Normandie), j’ai le sentiment que nous avons progressivement abandonné notre expertise pour devenir avant tout des gestionnaires très déconnectés des exigences de la performance, car soumis à l’exigence paradoxale de déployer toujours plus de dispositifs avec toujours moins de moyens. Bref, la tutelle de l’État est devenue avant tout et par conséquent plus très efficace et sûrement pas efficiente si l’on se compare par exemple à de tous petits pays comme la Nouvelle-Zélande. »Mais l’État a quels objectifs dans ce contexte ?
« Le projet politique est difficile à lire. D’un point de vue très général d’abord, je pense que la brièveté des mandats électoraux des ministres des sports, trop largement issus du sport de haut-niveau et sans expérience de la conduite de l’action publique, ne permet pas de construire et de partager une vision commune. Que penser aussi à ce stade de l’ANS (agence nationale du sport) ? S’agit-il d’une forme de transfert de 70 ans de lois sur le sport français à un GIP où l’État paie mais n’a plus totalement la main ? S’agit-il d’un nouveau modèle où le mouvement sportif, les entreprises mais surtout les collectivités territoriales (principal financeur du sport en France rappelons-le) sauront s’accommoder d’un partage du pouvoir avec l’État tout en restant minoritaire en matière de sport de haut niveau ? Il me semble que le projet n’est pas complément dessiné et qu’il n’est pas non plus entièrement partagé. Une illustration de ce malaise réside d’ailleurs dans le recours de l’Association professionnelle de l’inspection générale de la jeunesse et des sports a déposé un recours au conseil d’État, on mesure l’ampleur du malaise… Pourtant, et si l’on s’abstrait de la discussion autour du haut niveau, il y a de quoi être enthousiaste, des perspectives existent. D’un point de vue régalien d’abord, il y a un fort enjeu à sécuriser les pratiquants, à lutter encore plus durement contre les discriminations ou les violences sexuelles ou encore à moraliser la gouvernance du mouvement sportif. D’un point de vue sociétal ensuite, le sport pourrait constituer un puissant levier et investir bien plus qu’il ne le fait aujourd’hui la politique de la ville, la santé ou les équilibres entre territoires pourvus et fragilisés. Quant au développement économique, la majorité de nos structures et de nos dirigeants n’ont pas élaboré de business model aboutis (ou le fondent uniquement sur le développement du nombre de licenciés). Pourtant les perspectives qu’offre, par exemple, le numérique sont infinies… »