• Ça smatch dur à Rennes avec le Rennes Volley 35 !

    Ça smatch dur à Rennes avec le Rennes Volley 35 !
    La politique sportive de la Ville de Rennes couvre un périmètre étendu, de l'action vers ceux qui ne pratiquent pas le sport jusqu'au soutien au sport de haut-niveau. Selon Rennes métropole, 160 événements sportifs se déroulent chaque année dans la capitale bretonne. Il existe 275 clubs associations et clubs avec pas moins de 44 000 licenciés. Parmi ces clubs, certains sont professionnels comme le Stade Rennais, le Cesson Rennes Métropole Handball ou bien le Rennes Volley 35.

     

    Après sa 4e place l’an passé, le Rennes Volley 35 a encore joué les premiers rôles en Ligue A cette saison et a participé à la Challenge Cup (Coupe d’Europe). Le club occupe désormais une place primordiale dans le bassin rennais et contribue au développement du volley en Bretagne. Cependant, le but est de se développer de manière progressive car le Rennes Volley 35 se construit tout doucement. Pour Brice Chambourg (président du club depuis 2018), l’équipe ne vise pas essentiellement la première place. Le but est d’être une équipe qui compte dans le championnat de France, sans avoir de prétentions particulières. Il faut également bien faire les choses à tous les niveaux en se structurant que ce soit au niveau sportif mais également avec la création d’un véritable staff autour de l’équipe (équipe administrative, logistique, commerciale, médicale…). Cette professionnalisation s’est traduite l’été dernier par le recrutement de joueurs ayant une mentalité un peu différente des européens comme en témoigne la venue de trois brésiliens et d’un argentin cette saison qui apportent une réelle plus-value à l’équipe. 100 % des joueurs sont professionnels.  En dehors du terrain, le club cherche avant tout à faire adhérer le plus de partenaires à la vision du club, et aux valeurs véhiculées.

    De la Samba à la Battle de Cheerleaders !


    Mais, ce n’est pas tous les jours simple d’exister dans une ville ultra-sportive comme l’explique Béatrice Micheau, responsable communication et marketing au club : « Rennes est une ville très dynamique sur le plan sportif. Plusieurs sports à haut niveau sont représentés, comme le football, le handball notamment. On retrouve également du rugby, du basket à bon niveau ce qui accroît la concurrence notamment dans la recherche de nouveaux sponsors ou le fait d’attirer toujours plus de spectateurs. A titre d’exemple, le Tours Volley Ball, qui est une place forte du volley en France, n’a pas ce souci là car c’est le club phare de la ville. » En effet, le club de Tours est engagé en Coupe d’Europe et possède déjà plusieurs titres de champion de France. C’est le seul club français à avoir participé à deux finales (dont une gagnée). Le volley attire la lumière sur la ville de Tours, ce qui en fait le sport porte-drapeau. A Rennes, le foot prend une place énorme et encore plus depuis la victoire en Coupe de France en 2019 et son parcours en Coupe d’Europe qui a fait renaître un engouement important auprès des supporters. Le service commercial marketing du Rennes Volley 35, doit donc imaginer des plans d’actions pour attirer des partenaires. « Avec notre équipe, nous mettons en place des prestations VIP et ultra VIP de qualité avec des prestations événementielles qui font que, au-delà de l’aspect sportif, le spectateur a envie de venir au volley, car il a la certitude de passer une bonne soirée. C’est clairement un de nos objectifs : mettre en place une belle offre événementielle et d’accueil pour se rendre le plus attractif possible. A titre d’exemple, nous avons organisé en début de saison une soirée brésilienne lors d’un match, pour célébrer l’arrivée de nos joueurs brésiliens. Au programme : danseuses de samba, dégustation des fameux cocktails brésiliens… Nous avons également organisé un battle de Cheerleaders à la mi-temps d’un match. Tout ceci contribue à donner envie de revenir aux spectateurs car ils savent pertinemment qu’ils vont passer une belle soirée en venant nous encourager à la salle Colette Besson. On essaie de faire des choses qui n’existaient pas trop dans le volley auparavant » souligne Béatrice Micheau.


    Une équipe qui monte au filet !


    « Au niveau économique, le club a un budget de 1,7 millions d’euros ce qui le situe dans la moyenne des clubs évoluant en Ligue A. Ce financement provient principalement des subventions et du financement privé (sponsoring). Parmi nos gros sponsors, nous avons le Groupe Giboire (partenaire présent et actif au niveau du club), Net plus, Erima… Nous avons également d’autres partenaires locaux comme le restaurant de la Fontaine aux perles, Audi, NRJ… En ce qui concerne la partie Merchandising, notre chiffre d’affaires progresse. C’est quelque chose qui était très peu développé auparavant et c’est de mieux en mieux (ouverture d’une boutique jour de match). Nous n’avons pas encore de vente en ligne. Nous cherchons également à développer la partie billetterie. Aujourd’hui, nous avons 1 700 personnes d’affluence en moyenne sur les 2 200 places que contient la salle ». Beaucoup de projets se font avec une équipe très resserrée. En effet, en dehors de l’effectif sportif et du staff technique et médical, 3 personnes travaillent à temps plein au club. Béatrice Micheau s’occupe du pôle marketing-relations partenaire-communication presse, Romain Gomont en ce qui concerne la partie logistique et administratif et une autre personne sur la partie communication digitale. Une jeune équipe dans laquelle doit régner une certaine cohésion et alchimie, qu’ils essaient de transmettre à l’ensemble du club. « C’est une grande famille. On ne peut pas être à ce niveau-là si un maillon ne fonctionne pas. Des bénévoles qui s’engagent et qui travaillent pour le bien du club aux joueurs qui sont ouverts et qui ont un véritable contact avec le public, qui communient avec lui, nous évoluons tous dans le même sens, en prônant de vraies valeurs humaines ».

    L’équipe doit également s’organiser pour faire face aux contraintes importantes de la dimension européenne prise par le club. « Participer à la Coupe d’Europe c’est génial mais ça a un coût. La CEV (Confédération Européenne de Volley-ball) n’apporte aucun soutien financier. Tout est à la charge du club, que ce soit au niveau des déplacements, ou bien de la mise aux normes de la salle. Par exemple, lorsqu’on arrive dans les phases finales, nous devons mettre un sol bicolore sous peine d’avoir une amende. Or, nous ne sommes pas propriétaires de la salle Colette-Besson et nous la partageons avec d’autres sports comme le basket notamment. Nous avons des contraintes plus importantes que d’autres clubs ».

     

    L’imagination est à l’ordre du jour


    Cette problématique pousse le club à imaginer des solutions qui pourraient contribuer à la promotion du sport dans la cité. « Nous avons regardé la possibilité de délocaliser certains gros matchs au Liberté (située en plein cœur de Rennes), qui est une salle culturelle à la base, mais qui a déjà accueilli des événements sportifs comme des matchs du Cesson Handball, ou bien dernièrement l’Open de Tennis de Rennes. Cependant, ce n’est pas faisable actuellement car la salle n’est pas équipée de fourreaux permettant d’installer les filets de Volley. Une étude de faisabilité est en cours ». En configuration sportive, la salle peut accueillir jusqu’à 4 000 personnes. Outre l’aspect économique avec la vente de billets supplémentaires, l’aspect promotionnel de ce sport serait énorme à l’échelle rennaise.

    Un autre souhait du club est de développer des projets avec le département pour aller promouvoir le volley dans des quartiers populaires. Depuis la fin de saison dernière, la nouvelle équipe dont fait partie Béatrice cherche à mettre des choses en place dans ce sens-là. « Nous souhaitons organiser des opérations en quartiers. Nous avons déjà rencontré le Conseil Département d’Ille-et-Vilaine pour organiser des événements, notamment avec les collégiens, en faisant venir des joueurs de notre équipe professionnelle. C’est en train de se mettre en place. Par ailleurs, nous invitons régulièrement les clubs et les enfants du département sur les matchs ».

    Pour contribuer à ce développement, un accord avec la Ligue Nationale de Volley (LNV) et la chaîne de télévision Sport en France a été signée en début d’année. Entre 20-25 matchs de la fin de championnat devaient être diffusés sur cette chaine. Le premier concernant le Rennes Volley 35 était le match contre Paris en février. A l’échelle locale, TV Rennes 35 s’était engagé à diffuser la demi-finale de Coupe d’Europe s’il y avait qualification. Il n’y a pas de droits TV actuellement qui génèrent des revenus. Espérons que ce soit les prémices pour ce sport qui a sa place dans le paysage sportif rennais.

     
    Propos recueillis par Tony Rolland, chargé de développement et communication AMOS Rennes

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