• Le cheval est le meilleur ami d’Eloise

    Le cheval est le meilleur ami d’Eloise
    Aujourd’hui focus sur une jeune femme aux multiples facettes : Eloïse DUVAL ! En effet, cette férue d’équitation a développé des compétences à la fois dans la communication (Eloïse a rejoint le réseau « Bouge ta boîte », un réseau business féminin national) et dans le développement commercial en gérant les partenariats de différents athlètes, dont ceux d’Anne-Gaëlle BERTHO et de Vladimir VINCHON. Anne-Gaëlle BERTHO est une artiste spécialisée dans le spectacle équestre. Elle a une centaine de spectacles à son actif à travers l'Europe. Vladimir VINCHON quant à lui est ancien jockey qui a dû mettre fin à sa carrière dans les années 90 à la suite d’un accident de la circulation. Il est devenu cavalier de l’équipe de France de dressage handisport, qualifiée aux Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Tokyo cette année. En parallèle, Eloïse partage son expérience auprès des étudiants d’AMOS Rennes en tant qu’intervenante dans les cours de techniques de vente. Portrait.

    Bonjour Eloïse, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours ?

    « Je m’appelé Eloïse DUVAL. Je suis diplômée d’un Bachelor en école de commerce réalisé à Nantes. En faisant cette formation, mon objectif était d’associer mon travail à ma passion à savoir l’équitation. Par conséquent, j’ai réalisé mes expériences professionnelles dans le milieu équestre. Tout d’abord, j’ai fait un stage au Haras du Pin en Normandie. L'Association Haras du Pin Tourisme s'occupe du développement du Tourisme notamment par l'organisation de visites guidées, de présentations équestres, durant l'année. Mes missions étaient très variées : organisation des spectacles équestres, réalisation de visites guidées, prospection commerciale, création d’affiches…  Le Haras du Pin a accueilli en août 2014 certaines épreuves du concours complet des Jeux Équestres Mondiaux. J’ai donc pu travailler sur cet événement. Ce stage m’a conforté dans le fait d’évoluer soit dans l’événementiel soit dans la communication équestre.

    J’ai ensuite réalisé mon stage de fin d’études au RESPE, qui est le premier Réseau d’Epidémio-Surveillance en Pathologie Equine européen fondé sur un réseau de Vétérinaires Sentinelles (VS). Concrètement, c’est un réseau sanitaire qui a pour but de sensibiliser les cavaliers et les propriétaires de chevaux au sanitaire équestre. Ensuite j’ai été embauchée pour terminer un projet. En effet, à la suite d’une enquête de notoriété destinée aux acteurs de la filière équine (particuliers et professionnels), nous nous sommes aperçus qu’il y avait des manques.  Nous avons donc décidé de créer un « pack centre équestre » composé d'une affiche, d'un flyer, d'un guide pratique et d'un jeu de société "Qui RESPE'ra le dernier ?"​ ayant pour but de sensibiliser les cavaliers au sanitaire et aux maladies les plus fréquentes. Ces mesures sanitaires se traduisent avec des gestes barrières semblables à la situation actuelle, mais avec les chevaux. Par exemple, si un cheval est malade on ne va pas le caresser. J’ai quitté le RESPE en février 2017.

    En parallèle de mon stage de fin d’études, j’ai rencontré Anne-Gaëlle Bertho, une artiste équestre avec qui je travaille désormais. Elle cherchait quelqu’un pour s’occuper de ses chevaux et pour l’accompagner en spectacle, ce qui correspondait à mes attentes du moment car j’avais envie d’être davantage sur le terrain. Nous nous sommes super bien entendues, c’était une expérience très chouette qui m’a permis de découvrir le milieu du spectacle équestre. Ça m’a également donné envie de reprendre les études et j’ai fait une formation pour pouvoir un jour potentiellement m’installer (Brevet professionnel responsable entreprise hippique réalisé au CFPPA Laval en 2017-2018). En effet, une personne qui souhaite s’installer en milieu agricole doit avoir une capacité agricole, c’est-à-dire être reconnue agriculteur pour bénéficier des terres. Ce nouveau diplôme est en lien avec mon projet futur de monter une structure dédiée à l’événementiel équestre.

    En 2018, j’ai repris mon travail en communication dans une structure qui fabrique des simulateurs équestres avec pour objectif d’améliorer la position du cavalier et aussi de participer à la rééducation de personnes à mobilité réduite. C’est dans ce cadre-là que j’ai rencontré Vladimir Vinchon avec qui je travaille aujourd’hui. Mon rôle a consisté à mettre en place la stratégie à la fois commerciale et de communication. J’ai donc invité Vladimir à venir essayer le simulateur. Vladimir est athlète handisport, grand cavalier Français d'équitation en paradressage et membre de l'équipe de France depuis plusieurs années. J’échangeais quotidiennement avec des cavaliers, des personnes qui étaient sur le terrain pour observer leur pratique de l’équitation afin intégrer le simulateur dans leur vie quotidienne.

    J’ai terminé ma mission en 2019 pour me lancer à mon compte avec une partie commerciale et une autre où je travaille en freelance communication/événementiel. En effet, j’ai d’abord passé une grande partie de mon temps à gérer les intérêts d’Anne-Gaëlle Bertho. Puis peu à peu, j’ai développé mon réseau en création de sites internet, community management en restant bien évidement dans le sport mais en me diversifiant (pas que dans le monde équestre). A l’occasion d’un salon à Angers, j’ai revu Vladimir qui ne savait pas que je m’étais lancée à mon compte. A mon grand bonheur, il m’a proposé de gérer également ses partenariats comme je le faisais pour Anne-Gaëlle.

    D’où te viens cette passion pour le monde équestre ?

    Quand j’étais enfant, j’habitais à la campagne avec mes parents. Ils ont acheté un champ et un poney juste pour le loisir et je me suis pris de passion. Ce qui me plaît est la dimension sportive et surtout la relation que j’ai avec mon cheval. Clairement, si tu embêtes ton cheval, il ne va pas te mentir. A l’inverse de l’humain, il ne va pas rester à côté de toi en souriant, il va partir. Cette relation de confiance me plaît vraiment car on est constamment obligé de travailler sur soi-même et sur la relation avec son cheval.

    Peux-tu nous parler des leviers de partenariats possibles ?

    Il y a en a plusieurs. Par exemple, avec Vladimir nous collaborons avec une entreprise appelée Handiamo, qui est la seule entreprise au monde à représenter uniquement des sportifs handisports. Handiamo bénéficie d’un agrément social et en travaillant avec eux, cela nous permet de mettre en place des partenariats. En effet, toutes les entreprises de plus de 50 salariés doivent avoir un taux de travailleurs handicapés supérieur ou égal à 6 %. Si elles n’ont pas ce taux-là, elles doivent payer une taxe, la taxe AGEFIPH à l’Etat. Par conséquent, en faisant un partenariat avec Vladimir, ces entreprises peuvent choisir de reverser 10 % de cette taxe à Vladimir ce qui est un super levier pour nous. Cela permet de donner aux entreprises une valeur humaine et de sensibiliser leurs salariés au handicap. Au final, cela ne leur coûte pas trop cher. Bien sûr, il y a aussi les contrats d’image, de partenariats avec un organisme qui permet aux entreprises de bénéficier d’une réduction d’impôts mais pour les grosses entreprises c’est vraiment un partenariat qu’on met en avant avec la défiscalisation. Je tiens préciser que c’est une volonté de ma part d’être chargée des partenariats d’uniquement 2 personnes, car humainement nous partageons les mêmes valeurs et leurs projets sont géniaux. Je ne m’interdis pas d’en accompagner d’autres du moins sur la partie recherche de partenaires à moins d’avoir un déclic avec quelqu’un.

    Je m’occupe également de leurs relations presse. Lorsqu’Anne-Gaëlle est passée sur TF1, Nous avons rédigé des communiqués de presse pour qu’elle ait des interviews dans différents journaux et à la radio. Quand elle va faire un spectacle dans un pays étranger, je me mets en relation en amont avec les journalistes qui vont l’interviewer en leur envoyant des informations et des photos.

    Quels sont les avantages et les inconvénients dans ton job de chargée de partenariats ?

    Le principal avantage réside dans le fait que je choisisse avec qui je souhaite travailler. Ceal me permet également d’avoir de supers expériences et d’aller sur des événements sportifs incroyables. Cette année je devais participer aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo pour accompagner Vladimir. Il est membre de l’équipe depuis de nombreuses années, il a déjà fait les JOP de Londres. Aux Jeux de Rio en 2014, son cheval s’est blessé 2 semaines avant le début de la compétition et n’a pas pu y aller. Cette année, il y avait de fortes chances qu’il soit de nouveau sélectionné. On croise les doigts pour les JOP 2021 ! Fin 2019, j’ai participé au Jumping de Mechelen en Belgique qui regroupe 3 étapes de la coupe du monde (saut d’obstacle, dressage et attelage). En gros, c’est comme aller à un match de Champions League ! Autre point positif, quand je trouve de nouveaux partenariats, c’est super gratifiant car cela signifie que j’ai réussi à convaincre des nouvelles personnes de rejoindre pour l’aventure avec Anne-Gaëlle ou Vladimir !

    Le principal point négatif, c’est que dans ce métier généralement on reçoit plus de non que de oui. Il ne faut pas se démoraliser notamment dans la période actuelle car les entreprises ont autre chose à faire que leurs partenariats et plus particulièrement en ce moment.

    Je rebondis sur les JOP de Tokyo. En quoi ce report a un impact sur ton activité ?

    En effet, les JOP sont en suspens et nous ne sommes toujours pas à l’abri d’une annulation. Par conséquent, le contexte actuel est plus compliqué pour trouver des entreprises pour des échéances qui n’auront peut-être pas lieu. En équitation, les championnats d’Europe devaient se dérouler en 2021 et ils n’auront malheureusement pas lieu car ils tombent sur les mêmes dates que celles des JOP 2021. Cependant, nous cherchons généralement à avoir un engagement longue durée avec nos partenaires donc avoir des contrats jusqu'à Paris 2024 pour pouvoir préparer cet événement sereinement. Pour Vladimir, si les JOP 2021 sont maintenus c’est top car il travaille avec un cheval depuis un moment donc il va pouvoir encore affiner sa préparation et continuer à évoluer.

    Quelles sont tes perspectives d’avenir ?

    Tout d’abord, c’est de bien asseoir nos collaborations avec Anne-Gaëlle et Vladimir. L’objectif ultime serait que Vladimir gagne la médaille d’or en paradressage aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 et qu’Anne-Gaëlle fasse la cérémonie d’ouverture avec son spectacle équestre. C’est ambitieux mais ça serait tellement beau.

    Quelques conseils pour quelqu’un qui aimerait se lancer ?

    Ne surtout pas se démotiver. Même si j’ai un parcours en dents de scie, j’ai toujours eu le fil conducteur avec l’équitation. Mon projet n’était pas forcément hyper structuré et pourtant cela ne m’a pas empêché aujourd’hui d’être chargée de partenariats de 2 supers personnes. Il faut suivre son instinct et ne pas se décourager.


    Propos recueillis par Tony Rolland, chargé de communication et développement AMOS Rennes

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