HORMADI ANGLET : De la glace sur le sable basque !

Rencontre avec Marie-Camille Giuggiola, diplômée du Master Business in Sport qui évolue au sein du club de hockey sur glace de l’Anglet Hormadi Pays Basque. En charge de la communication et du développement commercial, elle revient sur les spécificités et les enjeux de son poste.
Traditionnellement marqué par la pratique du Rugby et du surf, le Sud-Ouest n’en demeure pas moins un territoire ouvert sur les autres sports – Le football, évidemment, ou les sports de raquette, mais aussi… Le hockey sur glace ! Outre les Boxers de Bordeaux, la région accueille également l’Hormadi Anglet Pays Basque.
Crée en 1969, Le club a fêté en 2019 ses 50 ans ! Porté par une histoire riche et mouvementée avec notamment des titres (Vice-champion en 2001 et participation à la Continental Cup en 2001/2002) et une rétrogradation en en Division 3 en 2007, la structure évolue aujourd’hui en Ligue Magnus, le plus haut niveau du hockey sur glace français !
C’est dans ce contexte que nous avons rencontré Marie-Camille Giuggiola, ancienne étudiante d’AMOS Bordeaux, qui occupe le poste de chargée de communication et développement commercial au sein de l’équipe basque.
Un poste à enjeux avec de fortes saisonnalités
« Je poursuis le travail initié lorsque j’étais en alternance au sein du club. Je suis aujourd’hui en charge de la communication de l’équipe avec la création des supports print et digitaux, la création de contenu et la gestion des réseaux sociaux. Je m’occupe également de la communication interne avec les joueurs, le staff technique et les employés du club ».
Marie-Camille intervient également sur le développement commercial du club avec notamment la gestion d’un portefeuille client : « Le développement commercial comprend le BtoB et le BtoC. Concernant le grand public (BtoC), mon objectif est d’assurer les revenus billetterie et un taux de remplissage de la patinoire. Concernant les partenariats, le club a une stratégie commerciale spécifique. Je m’occupe de la fidélisation des partenaires actuels et gère les « petits » contrats, c’est-à-dire inférieurs à 10 000 €. Nos agents commerciaux, qui sont indépendants et se rémunèrent sur commission, développent une stratégie commerciale envers les prospects. Une fois que le partenariat est signé, je prends le relais et gère la mise en application de celui-ci ».
Le poste de Marie-Camille témoigne aussi de la volonté des structures à rechercher des personnes polyvalentes et multitâches : « Effectivement, en dehors de cette double casquette, je travaille sur la logistique et la coordination opérationnelle les soirs de match : la préparation en amont des offres et prestations, liens avec les traiteurs, gestion des stocks et des bénévoles. Oui, c’est un poste où il faut être polyvalent ! »
Ses missions s’articulent autour d’une saisonnalité bien définie. « L’intersaison marque la campagne de fidélisation ou d’acquisition des partenaires. Une fois la saison commencée, mes missions s’organisent autour de l’activation des partenariats, de la communication et de l’organisation des matchs ».
Le profil du poste occupé par Marie-Camille est non seulement exigeant mais aussi d’une importance capitale ! Comment générer de nouvelles sources de revenus auprès de différentes cibles quand la culture sportive de la région est fortement marquée par le rugby ?
« Le modèle économique du hockey en France reste très fragile, ce n’est pas un sport ancré dans nos mœurs. Afin de générer de la richesse pour le club, il faut penser de nouvelles stratégies et repenser les offres commerciales ».
Hospitalité et offre « Oneshot »
Repenser les offres commerciales car, avant de réintégrer la Ligue Magnus, le club jouait toutes les deux semaines en moyenne, offrant à chaque rencontre un aspect festif à la patinoire. « Nous avons un calendrier désormais plus étoffé avec 3 matchs par semaine en moyenne et la problématique était de continuer à attirer le public. Même si notre patinoire est l’une des plus petites du championnat, avec 1 100 places assises et 300 places debout, l’enjeu est de taille ! ». Il faut donc user d’ingéniosité pour capter le public et remplir la patinoire. La stratégie commerciale s’est donc axée sur :
-Les campagnes d’abonnement : « Le club dispose d’un vivier historique d’abonnés fans de hockey, nous permettant de construire une base solide en termes de remplissage. Pour les autres, nous avons développé le système de ½ abonnement ou encore des jeu-concours avec places VIP et abonnements à gagner ! »
-Les prestations d’hospitalité « oneshot » : « Nous travaillons de plus en plus sur des offres « oneshot » et proposons aux entreprises, via leur CE, des prestations de type sortie d’entreprise, repas de fin d’année ou autres. Nous avons remarqué que la notoriété du club est actée mais c’est à nous, via des actions marketing innovantes, à inciter les personnes à se rendre à la patinoire. »
« Le déploiement de ces multiples actions nous permet d’atteindre un taux moyen de remplissage de 80%. Je prends aussi l’exemple de notre tribune partenaires qui était pleine sur les 3 dernières rencontres. Notre stratégie porte ses fruits mais il faut savoir se réinventer en permanence ! »
Activation et personnalisation, les maîtres mots de la communication
Si le club communique sur son ancrage territorial (Hormadi signifie « glace » en basque, le club s’est rebaptisé « Anglet Hormadi Pays Basque » il y a 2 ans, ou encore les couleurs distinctes de la région utilisées sur les maillots : vert, blanc et rouge), il offre une certaine flexibilité dans les activations possibles avec ses partenaires : « Les partenaires recherchent effectivement un retour sur image et nous font entièrement confiance sur les activations possibles. Nous communiquons sur l’aspect atypique et décalé du hockey à travers des activations originales et personnalisées en fonction de leurs besoins. Nous organisons par exemple la « semaine digitale » à travers laquelle nous valorisons le partenaire avec un habillage de nos réseaux sociaux à ses couleurs.
Pour le Casino de Biarritz, par exemple, nous avons adapté nos visuels et avons communiqué le score du match comme une machine à sous ; nous avons organisé une visite surprise au Casino avec les joueurs habillés en tenue de match, que nous avons filmé et relayé sur les réseaux. Nous avons un autre partenaire dans l’agroalimentaire qui a proposé un burger au nom de notre mascotte.
Voici des exemples montrant notre volonté de proposer des activations sur mesure et personnalisées, argument indispensable pour attirer les sponsors. Mais tout comme nos offres commerciales, nous devons nous réinventer en permanence. C’est un beau challenge ! »

Propos recueillis par Laurent Tire, Chargé de communication d'AMOS Bordeaux
MASTERCLASS spéciale International : Londres, Tennis et Data
Crise sanitaire oblige, les rencontres entre les étudiants et les acteurs du sport se poursuivent à distance en visioconférence. Sur un format court et dynamique à l’accent international, les AMOSciens bordelais de 3e et 4e année ont échangé avec deux professionnels français expatriés à Londres autour de leur carrière dans le sport business. Retour sur ce partage d’expériences ! Traditionnellement inscrit dans l’ADN d’AMOS, la politique d’internationalisation de l’école se construit à travers le développement de partenariats universitaires, offrant de nombreuses possibilités de mobilité en Europe, en Amérique et en Asie ; mais elle se manifeste également par la construction d’un réseau professionnel proactif à l’étranger. C’est dans cette dynamique qu’AMOS Bordeaux a organisé, le 13 Janvier dernier, une MasterClass en visioconférence portée sur le sport business à l’international, l’idée étant de proposer aux étudiants de 3e et 4e année un retour d’expériences de professionnels.
Des invités à l’accent « Tennis »
Nous avons donc pris la « direction » de Londres puisqu’étaient invités les professionnels suivants : Charly Vignon : investi dans l’univers du sport et bénéficiant de nombreuses expériences à l’international, Charly a évolué au sein de l’ITF, l’International Tennis Federation en tant que Live Scoring Coordinator avant d’occuper le poste de Community Project Manager chez la plateforme de Streaming DAZN.

Londres, Tennis et data
Nos deux invités sont donc revenus sur leur poste au sein de l’ITF, l’organe directeur du tennis international régissant les 211 fédérations nationales, organisant certains tournois internationaux, codifiant les règles de jeu et gérant la politique antidopage. En tant que coordinateur commercial, Arnaud a la responsabilité de cibler, démarcher et attirer de nouveaux partenaires souhaitant associer leur image aux compétitions dont l’ITF à la charge. Positionné notamment sur l’une des épreuves phares, la Fed Cup, nouvellement nommée Billie Jean King Cup, Arnaud met son talent au service de la prospection commerciale afin de proposer aux futurs sponsors des activations marketing originales et percutantes : « J’interviens sur le process commercial avec le démarchage, la présentation de nos offres, la négociation et le calibrage des offres en fonction des besoins du prospect, la signature du contrat et la mise en place des activations marketing. Le nouveau format des compétitions nous oblige à travailler sur des collaborations à plus long terme avec nos partenaires, favorisant ainsi une cohérence et une continuité dans les relations » En complément de ces tâches, Arnaud a intégré l’équipe télévision pour travailler directement les soirs de matchs, en collaboration et coordination avec les diffuseurs locaux et internationaux et enfin pour veiller au bon déroulement de la diffusion de la rencontre : « J’ai par exemple supervisé une rencontre internationale à Seattle en février 2020. J’ai coordonné les besoins des diffuseurs concernés, à savoir des diffuseurs américains et lettons, assuré le lien avec les équipes de production et géré le bon déroulé du process. C’est prenant et très challenging ! » Charly, de son côté, est revenu sur son rôle au sein de l’ITF en tant que Live Scoring Coordinator à travers lequel il a assuré la gestion du flux de données entre les différents partenaires de la Fédération : « Sur certains tournois, Les juges arbitres utilisent des téléphones pour comptabiliser les points de la rencontre. Ces données sont ensuite récupérées par notre partenaire officiel, Sportradar, qui les propose à son tour à des structures telles que Winamax ou Bwin pour construire les côtes de leurs paris sportifs. Mo rôle était donc d’assurer la transmission des données entre ces différents acteurs ! ». Un métier technique tourné autour de la gestion de la Data qui lui a ouvert les portes de son poste actuel au sein de la plateforme de streaming DAZN. DAZN est un service de streaming sportif implanté dans de nombreux pays et comptant déjà 8 millions d’abonnés. Relativement jeune, la plateforme ambitionne de s’implanter dans plus de 200 pays, dont la France dès décembre 2020. Proposant du contenu Live et à la demande, DAZN dispose de droits TV étrangers avec notamment la NFL au Canada, la J.League au Japon ou encore la Bundesliga et la Serie A en Europe. Au sein de cette structure, Charly travaille au Beta Department dans lequel il assure la relation entre la communauté de betatesteurs et les équipes techniques de la plateforme : « On propose une version test à certains de nos abonnés afin de bénéficier de leurs retours d’utilisation et ainsi d’optimiser les fonctionnalités. On évolue entre le Customer service, l’équipe de développeurs de la plateforme et le Marketing Department. »Evoluer professionnellement à l’étranger
Après avoir échangé avec les étudiants sur leurs postes, nos invités ont livré leur analyse sur les spécificités du travail à l’étranger. Selon Charly, « en Angleterre, les rapports entre les salariés et les managers sont plus directs. On peut s’adresser beaucoup plus facilement à son supérieur qu’en France. Les informations sont plus claires, plus directes, on va droit au but quand on a un message à faire passer. Quelque part, c’est plus efficace. » Arnaud revient effectivement sur la proximité dans les relations de travail et insiste sur l’émulation positive, favorisée par la diversité culturelle : « A Londres, et à l’ITF, on travaille avec des personnes issues de pays et cultures variés et c’est enrichissant de pouvoir partager son expérience mais aussi apprendre des autres ! » A l’issue de cette conférence, les étudiants ont produit en groupe une note de synthèse rédigée en anglais, leur permettant ainsi de restituer les points forts et apprentissages de ces échanges tout en mettant à contribution leurs connaissances d’une langue étrangère.Article rédigé par Laurent TIRE, chargé de communication AMOS Bordeaux.
MASTERCLASS spéciale International : Londres, Tennis et Data
Crise sanitaire oblige, les rencontres entre les étudiants et les acteurs du sport se poursuivent à distance en visioconférence. Sur un format court et dynamique à l’accent international, les AMOSciens bordelais de 3e et 4e année ont échangé avec deux professionnels français expatriés à Londres autour de leur carrière dans le sport business. Retour sur ce partage d’expériences ! Traditionnellement inscrit dans l’ADN d’AMOS, la politique d’internationalisation de l’école se construit à travers le développement de partenariats universitaires, offrant de nombreuses possibilités de mobilité en Europe, en Amérique et en Asie ; mais elle se manifeste également par la construction d’un réseau professionnel proactif à l’étranger. C’est dans cette dynamique qu’AMOS Bordeaux a organisé, le 13 Janvier dernier, une MasterClass en visioconférence portée sur le sport business à l’international, l’idée étant de proposer aux étudiants de 3e et 4e année un retour d’expériences de professionnels.
Des invités à l’accent « Tennis »
Nous avons donc pris la « direction » de Londres puisqu’étaient invités les professionnels suivants : Charly Vignon : investi dans l’univers du sport et bénéficiant de nombreuses expériences à l’international, Charly a évolué au sein de l’ITF, l’International Tennis Federation en tant que Live Scoring Coordinator avant d’occuper le poste de Community Project Manager chez la plateforme de Streaming DAZN.

Londres, Tennis et data
Nos deux invités sont donc revenus sur leur poste au sein de l’ITF, l’organe directeur du tennis international régissant les 211 fédérations nationales, organisant certains tournois internationaux, codifiant les règles de jeu et gérant la politique antidopage. En tant que coordinateur commercial, Arnaud a la responsabilité de cibler, démarcher et attirer de nouveaux partenaires souhaitant associer leur image aux compétitions dont l’ITF à la charge. Positionné notamment sur l’une des épreuves phares, la Fed Cup, nouvellement nommée Billie Jean King Cup, Arnaud met son talent au service de la prospection commerciale afin de proposer aux futurs sponsors des activations marketing originales et percutantes : « J’interviens sur le process commercial avec le démarchage, la présentation de nos offres, la négociation et le calibrage des offres en fonction des besoins du prospect, la signature du contrat et la mise en place des activations marketing. Le nouveau format des compétitions nous oblige à travailler sur des collaborations à plus long terme avec nos partenaires, favorisant ainsi une cohérence et une continuité dans les relations » En complément de ces tâches, Arnaud a intégré l’équipe télévision pour travailler directement les soirs de matchs, en collaboration et coordination avec les diffuseurs locaux et internationaux et enfin pour veiller au bon déroulement de la diffusion de la rencontre : « J’ai par exemple supervisé une rencontre internationale à Seattle en février 2020. J’ai coordonné les besoins des diffuseurs concernés, à savoir des diffuseurs américains et lettons, assuré le lien avec les équipes de production et géré le bon déroulé du process. C’est prenant et très challenging ! » Charly, de son côté, est revenu sur son rôle au sein de l’ITF en tant que Live Scoring Coordinator à travers lequel il a assuré la gestion du flux de données entre les différents partenaires de la Fédération : « Sur certains tournois, Les juges arbitres utilisent des téléphones pour comptabiliser les points de la rencontre. Ces données sont ensuite récupérées par notre partenaire officiel, Sportradar, qui les propose à son tour à des structures telles que Winamax ou Bwin pour construire les côtes de leurs paris sportifs. Mo rôle était donc d’assurer la transmission des données entre ces différents acteurs ! ». Un métier technique tourné autour de la gestion de la Data qui lui a ouvert les portes de son poste actuel au sein de la plateforme de streaming DAZN. DAZN est un service de streaming sportif implanté dans de nombreux pays et comptant déjà 8 millions d’abonnés. Relativement jeune, la plateforme ambitionne de s’implanter dans plus de 200 pays, dont la France dès décembre 2020. Proposant du contenu Live et à la demande, DAZN dispose de droits TV étrangers avec notamment la NFL au Canada, la J.League au Japon ou encore la Bundesliga et la Serie A en Europe. Au sein de cette structure, Charly travaille au Beta Department dans lequel il assure la relation entre la communauté de betatesteurs et les équipes techniques de la plateforme : « On propose une version test à certains de nos abonnés afin de bénéficier de leurs retours d’utilisation et ainsi d’optimiser les fonctionnalités. On évolue entre le Customer service, l’équipe de développeurs de la plateforme et le Marketing Department. »Evoluer professionnellement à l’étranger
Après avoir échangé avec les étudiants sur leurs postes, nos invités ont livré leur analyse sur les spécificités du travail à l’étranger. Selon Charly, « en Angleterre, les rapports entre les salariés et les managers sont plus directs. On peut s’adresser beaucoup plus facilement à son supérieur qu’en France. Les informations sont plus claires, plus directes, on va droit au but quand on a un message à faire passer. Quelque part, c’est plus efficace. » Arnaud revient effectivement sur la proximité dans les relations de travail et insiste sur l’émulation positive, favorisée par la diversité culturelle : « A Londres, et à l’ITF, on travaille avec des personnes issues de pays et cultures variés et c’est enrichissant de pouvoir partager son expérience mais aussi apprendre des autres ! » A l’issue de cette conférence, les étudiants ont produit en groupe une note de synthèse rédigée en anglais, leur permettant ainsi de restituer les points forts et apprentissages de ces échanges tout en mettant à contribution leurs connaissances d’une langue étrangère.Article rédigé par Laurent TIRE, chargé de communication AMOS Bordeaux.
JO, Breakdance et Marketing Tribal
Annoncé début décembre, le Breakdance fera son entrée dans la grande histoire olympique lors des Jeux organisés à Paris en 2024. Une décision commentée par les acteurs du sport mais qui témoigne de la volonté des instances de lorgner vers la jeunesse. Et une occasion pour les marques de toucher celle-ci via des actions de Marketing Tribal. On en discute avec Alban Knoechel, intervenant à AMOS Bordeaux et Strasbourg.
Paris 2024 : jeune, moderne et paritaire !
Les Jeux Olympiques 2024 se voulaient ambitieux et modernes. Les premières décisions prises vont clairement dans ce sens puisque le CIO a décidé de reconduire l’escalade, le surf et le skateboard, déjà programmés à Tokyo, et d’y ajouter le Breakdance. Enfin, Paris 2024 accueillera autant d’athlètes femmes que d’hommes, faisant de ces JO la première édition totalement paritaire ! Revenons au Breakdance. Tony Estanguet, Président de Paris 2024, expliquait lors de la présentation des sports additionnels, en février 2019, vouloir intégrer le Breakdance afin de « parler à la jeunesse » avec surtout une capacité à être « partagées sur les réseaux sociaux ». Une nouvelle dynamique qui a fait réagir Alban Knoechel, intervenant AMOS sur les campus bordelais, toulousain et strasbourgeois et spécialisé dans le marketing et le product management : « C’est une manière pour le comité d’organisation d’affirmer un nouveau positionnement en ciblant une population plus jeune et aussi de s'associer au projet du gouvernement qui est de replacer le sport de façon centrale dans notre société. Miser sur la jeunesse, c’est investir dans une population dont la voix est de plus en plus forte et virale grâce aux réseaux sociaux. »
Breakdance : le marketing tribal au service des marques ?
Parler à la jeunesse. Voilà bien une opportunité marketing pour les marques de s’approprier les codes de cette discipline, faisant appel ainsi appel à l’approche « tribal » du Marketing, qui consiste à utiliser les comportements sociaux de certains groupes de consommateurs (tribus) pour promouvoir un produit ou un service. Pour Alban Knoechel, « Le principe même du marketing tribal est de s’intéresser à des groupes à l’intérieur desquels les profils individuels peuvent être radicalement différents mais qui partagent une même passion. Une manière de repenser le modèle de la segmentation classique ! ». Une opportunité se crée donc pour les marques de sport, notamment celles portées par les gammes streetwear, de s’associer à cette aventure olympique, offrant ainsi une fenêtre médiatique exceptionnelle (que l’on soit partenaire de l’évènement ou non grâce à la technique de l'ambush marketing) qui permet souvent des retombées en termes de notoriété et d’image de marque. Aussi, Alban revient sur le fort lien existant entre l’univers hip-hop et les marques puisque « les artistes hip-hop se sont accaparés les marques de sport qui ont mis du temps à comprendre l’intérêt que pouvait revêtir ces nouveaux ambassadeurs autres que des sportifs. Le phénomène est assez ancien puisqu'au début des années 70, la Puma Suède était plébiscitée par tous les B-Boys (nom donné aux breakdancers) et reste aujourd’hui pour beaucoup LA référence dans l’univers du breakdance. Adidas a été la première marque à utiliser l’univers du hip-hop comme levier de promotion marketing. En 1986, la marque signa le premier contrat d’un équipementier sportif avec des ambassadeurs … non-sportifs, le groupe Run-DMC. S’en suivit une exploitation commerciale bien pensée autour de collections de produits dont le fer de lance sera la chaussure Superstar, modèle encore très porté aujourd’hui. Les autres partenariats marquants furent Missy Elliot et adidas, Rihanna et Puma ou encore Jay-Z et Reebok. Si les breakdancers sont venus vers les marques pour trouver leur outil de travail (à savoir les chaussures), ce sont aujourd’hui les marques qui ’'utilisent'' les artistes hip hop en leur offrant des contrats mirobolants : Booba chez Puma, Kanye West et Pharell Williams chez adidas, Cardi B chez Reebok, Kendrick Lamar chez Nike, etc. » Autant d’exemples illustrant le lien entre les marques et cet univers hip-hop mais aussi la stratégie adoptée par ces dernières afin de toucher leurs cibles. Nous observerons ainsi avec attention les activations marketing des marques maintenant que la discipline est confirmée aux JO de Paris !

Article rédigé par Laurent Tire, chargé de communication AMOS Bordeaux.
JO, Breakdance et Marketing Tribal
Annoncé début décembre, le Breakdance fera son entrée dans la grande histoire olympique lors des Jeux organisés à Paris en 2024. Une décision commentée par les acteurs du sport mais qui témoigne de la volonté des instances de lorgner vers la jeunesse. Et une occasion pour les marques de toucher celle-ci via des actions de Marketing Tribal. On en discute avec Alban Knoechel, intervenant à AMOS Bordeaux et Strasbourg.
Paris 2024 : jeune, moderne et paritaire !
Les Jeux Olympiques 2024 se voulaient ambitieux et modernes. Les premières décisions prises vont clairement dans ce sens puisque le CIO a décidé de reconduire l’escalade, le surf et le skateboard, déjà programmés à Tokyo, et d’y ajouter le Breakdance. Enfin, Paris 2024 accueillera autant d’athlètes femmes que d’hommes, faisant de ces JO la première édition totalement paritaire ! Revenons au Breakdance. Tony Estanguet, Président de Paris 2024, expliquait lors de la présentation des sports additionnels, en février 2019, vouloir intégrer le Breakdance afin de « parler à la jeunesse » avec surtout une capacité à être « partagées sur les réseaux sociaux ». Une nouvelle dynamique qui a fait réagir Alban Knoechel, intervenant AMOS sur les campus bordelais, toulousain et strasbourgeois et spécialisé dans le marketing et le product management : « C’est une manière pour le comité d’organisation d’affirmer un nouveau positionnement en ciblant une population plus jeune et aussi de s'associer au projet du gouvernement qui est de replacer le sport de façon centrale dans notre société. Miser sur la jeunesse, c’est investir dans une population dont la voix est de plus en plus forte et virale grâce aux réseaux sociaux. »
Breakdance : le marketing tribal au service des marques ?
Parler à la jeunesse. Voilà bien une opportunité marketing pour les marques de s’approprier les codes de cette discipline, faisant appel ainsi appel à l’approche « tribal » du Marketing, qui consiste à utiliser les comportements sociaux de certains groupes de consommateurs (tribus) pour promouvoir un produit ou un service. Pour Alban Knoechel, « Le principe même du marketing tribal est de s’intéresser à des groupes à l’intérieur desquels les profils individuels peuvent être radicalement différents mais qui partagent une même passion. Une manière de repenser le modèle de la segmentation classique ! ». Une opportunité se crée donc pour les marques de sport, notamment celles portées par les gammes streetwear, de s’associer à cette aventure olympique, offrant ainsi une fenêtre médiatique exceptionnelle (que l’on soit partenaire de l’évènement ou non grâce à la technique de l'ambush marketing) qui permet souvent des retombées en termes de notoriété et d’image de marque. Aussi, Alban revient sur le fort lien existant entre l’univers hip-hop et les marques puisque « les artistes hip-hop se sont accaparés les marques de sport qui ont mis du temps à comprendre l’intérêt que pouvait revêtir ces nouveaux ambassadeurs autres que des sportifs. Le phénomène est assez ancien puisqu'au début des années 70, la Puma Suède était plébiscitée par tous les B-Boys (nom donné aux breakdancers) et reste aujourd’hui pour beaucoup LA référence dans l’univers du breakdance. Adidas a été la première marque à utiliser l’univers du hip-hop comme levier de promotion marketing. En 1986, la marque signa le premier contrat d’un équipementier sportif avec des ambassadeurs … non-sportifs, le groupe Run-DMC. S’en suivit une exploitation commerciale bien pensée autour de collections de produits dont le fer de lance sera la chaussure Superstar, modèle encore très porté aujourd’hui. Les autres partenariats marquants furent Missy Elliot et adidas, Rihanna et Puma ou encore Jay-Z et Reebok. Si les breakdancers sont venus vers les marques pour trouver leur outil de travail (à savoir les chaussures), ce sont aujourd’hui les marques qui ’'utilisent'' les artistes hip hop en leur offrant des contrats mirobolants : Booba chez Puma, Kanye West et Pharell Williams chez adidas, Cardi B chez Reebok, Kendrick Lamar chez Nike, etc. » Autant d’exemples illustrant le lien entre les marques et cet univers hip-hop mais aussi la stratégie adoptée par ces dernières afin de toucher leurs cibles. Nous observerons ainsi avec attention les activations marketing des marques maintenant que la discipline est confirmée aux JO de Paris !

Article rédigé par Laurent Tire, chargé de communication AMOS Bordeaux.
Joueur, coach et recruteur dans l’esport: Portrait d’Alexandre Duvignac
L’engouement pour l’esport connaît une croissance phénoménale et attire de nombreux acteurs économiques, créant ainsi de nouvelles opportunités en termes de métiers et d’emplois. Un exemple concret avec Alexandre Duvignac, étudiant en 3ème année au sein d’AMOS Bordeaux et véritable couteau-suisse de l’eSport qui nous dévoile ses expériences. A la recherche d’une dimension prestigieuse, l’eSport cache encore, sous son image « geek », un réel intérêt économique et sa croissance fulgurante en fait un acteur de plus en plus important. Le marché de l’eSport devrait atteindre d’ici 2030 près de 10,5 milliards d’euros selon l’agence française pour le jeu vidéo. Ce sport d’un nouveau genre attire des milliers de jeunes joueurs, comme le démontrent les fortes audiences de compétition en ligne. D’ici la fin de l’année 2020, l’audience online d’esport augmenterait de 7,4% par rapport à 2019, soit 92 millions d’amateurs en Europe. Il y a donc une véritable opportunité pour les marques de toucher leurs cibles en assurant leur visibilité sur des plateformes telles que Twitch ou YouTube ou via les compétitions sportives « LAN », compétitions où se retrouvent les joueurs pour s’affronter. La croissance du marché a créé une nouvelle dynamique et a ouvert ses portes à différents métiers en rapport avec l’audiovisuel, l’informatique, la production et l’organisation des compétitions, la communication et le management. De même, la pratique esport a récupéré aux autres disciplines certains métiers : coachs, manageurs, nutritionnistes, préparateurs physiques, coachs mentaux. C’est dans ce contexte que nous avons rencontré Alexandre Duvignac, étudiant AMOS Bordeaux et investi dans ce secteur d’activité. De joueur à commentateur sportif en passant par coach, c’est un véritable couteau-suisse qui nous partage son univers, dynamique et riche en expériences !
Alexandre, peux-tu te présenter ?
Je suis étudiant en 3° année à AMOS Sport Business School au sein du campus de Bordeaux. J’ai choisi le cursus Programme Grandes Ecole depuis la rentrée 2020 et suis actuellement en stage au service communication du CAB (Club Athlétique Béglais). Avec mon fort attachement au sport, je me suis intéressé à un univers bien précis en parallèle de l’école : l’esport. J’ai évolué en tant que joueur, manager et coach. J’ai réalisé différentes expériences au niveau compétitif dans cette pratique sportive. Le niveau compétitif est non professionnel mais on ne parle pas de niveau amateur. En 2017, j’ai rejoint l’équipe ORKS Grand Poitier en tant que joueur FIFA. L’année suivante, je suis devenu manager FIFA où j’ai coaché l’équipe et recruté de nouveaux joueurs. J’ai également été finaliste de l’Orange Eligue 1, soit le championnat de France en tant que coach en 2019. Durant cette période, j’ai pu participer deux fois à la Gamers Assembly en tant que joueur et une fois en tant que commentateur sportif. Aujourd’hui, je pratique l’eSport en compétition.
Tu nous as parlé d’équipe, peux-tu nous en dire davantage sur celle-ci ?
ORKS est une équipe comprenant environ 300 adhérents. On compte maintenant dix teams, dont chacune est positionnée sur un jeu, soit un total de 71 joueurs et 6 manageurs. Pour FIFA, il existe deux teams : celle sur FIFA Pro Clubs PC et celle sur PlayStation. En 2019, ORKS a participé à de nombreux événements sur tout type de jeu et dispose d’un palmarès intéressant. Elle a été dix fois Top 1 sur les jeux Heartstone, et Super Smash Bros. En e-Ligue 1, ils ont décroché une deuxième place et un Top 21. Les principaux résultats sont sur les jeux FIFA, Heartstone, Trackmania et Super Smash Bros. La démarche de l’équipe est de se positionner sur un maximum de jeux, d’événements et de plateformes telles Twitch, YouTube et Facebook grâce à leur live. Elle souhaite augmenter sa visibilité par leur constante présence sur ces dernières mais également sa notoriété par l’excellence des résultats. C’est une stratégie ambitieuse pour attirer un plus grand nombre d’athlètes.Quel est le fonctionnement d’ORKS Grand Poitiers ?
ORKS reçoit des subventions en numéraire et en nature. ORKS est une association financée par les aides publiques. En effet, la Communauté Urbaine du Grand Poitiers est notre sponsor principal. De même, l’équipe reçoit une subvention de la part de la Mairie de Poitiers. Généralement, pour les autres partenaires, ce sont des subventions en nature : ils vont nous fournir du matériel que l’on utilise pour les entraînements et les compétitions. Nous avons également d’autres sources de revenus avec :- Des campagnes de placement de produits : c’est-à-dire qu’ils donnent un code promotionnel aux joueurs d’ORKS que ces derniers partagent sur les réseaux sociaux. Ensuite à chaque utilisation du code promotionnel sur le site de nos partenaires pour une commande, une partie de la vente est reversée à ORKS ou au joueur qui a partagé la réduction ; c’est souvent entre 5 et 10 % du montant.
- Les « cash prize » des compétitions. A notre échelle, il existe des dotations pour les vainqueurs des compétitions auxquelles nous participons, soit un « cash prize » à partager pour les trois premiers. Le montant diffère en fonction de l’événement. L’engagement aux compétitions étant payant, il est logique que celles-ci rémunèrent les meilleurs de l’événement.
Quelles sont tes missions au sein de ORKS ?
Je suis devenu coach de l’équipe FIFA un peu par hasard à vrai dire. Un jour, j’ai supporté un ami lors d’une simple partie de jeu. Lorsqu’il s’est qualifié à une compétition, il m’a demandé de l’accompagner pour l’aider. C’est comme ça que l’aventure est née et ensuite j’ai recruté d’autres joueurs pour pouvoir l’accompagner. Cette expérience a été fondamentale pour la suite car après celle-ci j’ai continué à coacher. En tant que coach FIFA, je m’occupe des déplacements et du budget de l’équipe. Pendant les compétitions, j’accompagne mon joueur dans son match. Je l’aide à trouver les points faibles de son adversaire, je le soutiens. Mon rôle est de ne pas le laisser se déconcentrer face à n’importe quelle situation. Il faut avoir une approche pédagogique et psychologique. Concernant le recrutement, il existe trois axes d’activités. Le premier est de partager une offre de poste, notamment sur les réseaux sociaux pour avoir un maximum de visibilité. La seconde option est de répondre aux joueurs en quête d’un contrat. Et la troisième consiste à directement démarcher les joueurs ayant de bons résultats. J’ai notamment recruté et coaché l’athlète Florian Brunet, qui évolue actuellement au FC Nantes comme joueur FIFA officiel du club de football.Tu as également eu la possibilité de commenter une compétition en live, raconte-nous cette expérience ?
Après avoir été joueur, coach et recruteur, j’ai eu effectivement la chance d’avoir une expérience en tant que commentateur sportif. En 2018, J’étais bénévole sur la Gamer Assembly, à Poitiers, sur la Student Cup, le championnat de France des universités. Les organisateurs sont venus me chercher pour commenter les matchs des derniers jours. Je ne peux pas dire s’il y a une grande différence entre un commentateur d’esport FIFA et un commentateur « traditionnel ». Mon cas était différent car je ne commentais pas en cabine mais directement sur scène avec les joueurs et devant le public. Malgré ce cadre différent, ça semble être relativement similaire. Cette expérience a été très enrichissante pour moi. C’était la première fois que j’occupais le rôle de commentateur, j’étais tiraillé par plusieurs émotions : le stress, la peur de ne pas savoir m’exprimer, l’excitation et l’envie de découvrir une autre vision de l’eSport et de la compétition. Cette expérience m’a permis d’être encore une fois au cœur de l’événement, de faire des rencontres humaines et, encore une fois, d’éveiller ma curiosité.En général, nous entendons parler de Gaming ou d’eport, y’a-t-il une différence ?
Oui, bien-sûr ! Le Gaming est plutôt considéré comme le loisir de jouer aux jeux vidéo, tandis que l’eSport est assimilé à une pratique sportive. Par exemple, quand on va au city-stade avec des amis, on joue au football en s’amusant, mais quand on est dans un club, on s’entraine, on fait des matchs. C’est la même optique qu’un sport « traditionnel ». Personnellement, avant d’être dans l’eSport, je ne jouais pas de la même façon. Le divertissement évolue en recherche de performance lorsqu’on le pratique réellement. Il est même difficile de se divertir dans un autre jeu car il y a toujours cette quête de performance, nous ne sommes plus dans le loisir. Beaucoup pensent connaître l’eSport, mais peu se rendent compte de l’investissement personnel qu’il faut.Comment vois-tu l’avenir de l’eSport ?
L’eSport a un avenir très prometteur, il devient un secteur économique porteur et une branche en pleine croissance ! Des marques s’y intéressent de plus en plus, qu’elles soient issues ce domaine ou non. On voit la naissance de sponsors et de partenariats, des investissements presque aussi importants que dans les sports « traditionnels ». Il y a un véritable essor autour du esport, et dans les années futures, il prendra une place beaucoup plus importante sur le marché mondial. De plus, malgré la crise sanitaire que l’on connaît et son impact sur l’économie du sport aujourd’hui, le confinement a su profiter d’une certaine manière au développement et à la notoriété de l’esport. Les jeux vidéos sont apparus comme un excellent passe-temps pour les confinés et paradoxalement l’un des rares moyens de garder un lien social avec le monde extérieur. De même, beaucoup de sportifs se sont initiés à ce monde. Je fais référence à Neymar Jr et Antoine Griezmann notamment. Ils apportent une visibilité importante. L’esport a déjà une grande communauté, si une personnalité extérieure commence à venir jouer sur ce terrain, elle emmène avec elle sa communauté. Neymar Jr fait énormément de bruit grâce à ses live. Antoine Griezmann a développé une équipe qui devient de plus en plus importante au fil du temps. C’est une source d’argent et de notoriété pour l’esport. Est venue la question de son apparition aux Jeux Olympiques… Ceux de Tokyo ont été, pour l’instant, reportés et l’eSport devait s’y présenter. L’esport à Paris 2024 ? Je suis perplexe. Même si sa notoriété devient très importante, que c’est une pratique sportive à part entière, qu’il y a une recherche de performance et de réels athlètes, je suis plutôt conservateur des Jeux « traditionnels ». C’est une option discutable. Je suis plutôt favorable à la création d’un événement de même envergure mais dans le monde de l’esport. Je vois cette pratique à l’extérieur des Jeux car c’est un univers qui reste propre à lui-même. Pourquoi ne pas créer un événement comme les J.O avec tous les jeux esport ? On appellerait ça les Jeux Olympiques esport.Quel message souhaiterais-tu faire passer à nos étudiants d’AMOS ?
Tout d’abord, je soutiens chaque étudiant dans cette période délicate due à cette crise sanitaire. Sachant que nous sommes actuellement en confinement, si l’esport vous rend curieux, n’hésitez à vous renseigner dessus. Ce n’est pas seulement un monde de jeux vidéos. C’est un sport comme un autre avec des athlètes, des contrats, de l’argent en jeu. On est dans une recherche constante de résultats. Pour ma part, l’eSport m’a apporté énormément de choses, personnellement et professionnellement parlant. J’ai pu développer mon réseau grâce au nombre fulgurant de rencontres avec des professionnels, des entreprises, des amateurs. L’eSport est une « communauté » où l’on partage des valeurs communes.Article rédigé par Manon GIMET, étudiante en 3ème année Bachelor AMOS Bordeaux.
Joueur, coach et recruteur dans l’esport: Portrait d’Alexandre Duvignac
L’engouement pour l’esport connaît une croissance phénoménale et attire de nombreux acteurs économiques, créant ainsi de nouvelles opportunités en termes de métiers et d’emplois. Un exemple concret avec Alexandre Duvignac, étudiant en 3ème année au sein d’AMOS Bordeaux et véritable couteau-suisse de l’eSport qui nous dévoile ses expériences. A la recherche d’une dimension prestigieuse, l’eSport cache encore, sous son image « geek », un réel intérêt économique et sa croissance fulgurante en fait un acteur de plus en plus important. Le marché de l’eSport devrait atteindre d’ici 2030 près de 10,5 milliards d’euros selon l’agence française pour le jeu vidéo. Ce sport d’un nouveau genre attire des milliers de jeunes joueurs, comme le démontrent les fortes audiences de compétition en ligne. D’ici la fin de l’année 2020, l’audience online d’esport augmenterait de 7,4% par rapport à 2019, soit 92 millions d’amateurs en Europe. Il y a donc une véritable opportunité pour les marques de toucher leurs cibles en assurant leur visibilité sur des plateformes telles que Twitch ou YouTube ou via les compétitions sportives « LAN », compétitions où se retrouvent les joueurs pour s’affronter. La croissance du marché a créé une nouvelle dynamique et a ouvert ses portes à différents métiers en rapport avec l’audiovisuel, l’informatique, la production et l’organisation des compétitions, la communication et le management. De même, la pratique esport a récupéré aux autres disciplines certains métiers : coachs, manageurs, nutritionnistes, préparateurs physiques, coachs mentaux. C’est dans ce contexte que nous avons rencontré Alexandre Duvignac, étudiant AMOS Bordeaux et investi dans ce secteur d’activité. De joueur à commentateur sportif en passant par coach, c’est un véritable couteau-suisse qui nous partage son univers, dynamique et riche en expériences !
Alexandre, peux-tu te présenter ?
Je suis étudiant en 3° année à AMOS Sport Business School au sein du campus de Bordeaux. J’ai choisi le cursus Programme Grandes Ecole depuis la rentrée 2020 et suis actuellement en stage au service communication du CAB (Club Athlétique Béglais). Avec mon fort attachement au sport, je me suis intéressé à un univers bien précis en parallèle de l’école : l’esport. J’ai évolué en tant que joueur, manager et coach. J’ai réalisé différentes expériences au niveau compétitif dans cette pratique sportive. Le niveau compétitif est non professionnel mais on ne parle pas de niveau amateur. En 2017, j’ai rejoint l’équipe ORKS Grand Poitier en tant que joueur FIFA. L’année suivante, je suis devenu manager FIFA où j’ai coaché l’équipe et recruté de nouveaux joueurs. J’ai également été finaliste de l’Orange Eligue 1, soit le championnat de France en tant que coach en 2019. Durant cette période, j’ai pu participer deux fois à la Gamers Assembly en tant que joueur et une fois en tant que commentateur sportif. Aujourd’hui, je pratique l’eSport en compétition.
Tu nous as parlé d’équipe, peux-tu nous en dire davantage sur celle-ci ?
ORKS est une équipe comprenant environ 300 adhérents. On compte maintenant dix teams, dont chacune est positionnée sur un jeu, soit un total de 71 joueurs et 6 manageurs. Pour FIFA, il existe deux teams : celle sur FIFA Pro Clubs PC et celle sur PlayStation. En 2019, ORKS a participé à de nombreux événements sur tout type de jeu et dispose d’un palmarès intéressant. Elle a été dix fois Top 1 sur les jeux Heartstone, et Super Smash Bros. En e-Ligue 1, ils ont décroché une deuxième place et un Top 21. Les principaux résultats sont sur les jeux FIFA, Heartstone, Trackmania et Super Smash Bros. La démarche de l’équipe est de se positionner sur un maximum de jeux, d’événements et de plateformes telles Twitch, YouTube et Facebook grâce à leur live. Elle souhaite augmenter sa visibilité par leur constante présence sur ces dernières mais également sa notoriété par l’excellence des résultats. C’est une stratégie ambitieuse pour attirer un plus grand nombre d’athlètes.Quel est le fonctionnement d’ORKS Grand Poitiers ?
ORKS reçoit des subventions en numéraire et en nature. ORKS est une association financée par les aides publiques. En effet, la Communauté Urbaine du Grand Poitiers est notre sponsor principal. De même, l’équipe reçoit une subvention de la part de la Mairie de Poitiers. Généralement, pour les autres partenaires, ce sont des subventions en nature : ils vont nous fournir du matériel que l’on utilise pour les entraînements et les compétitions. Nous avons également d’autres sources de revenus avec :- Des campagnes de placement de produits : c’est-à-dire qu’ils donnent un code promotionnel aux joueurs d’ORKS que ces derniers partagent sur les réseaux sociaux. Ensuite à chaque utilisation du code promotionnel sur le site de nos partenaires pour une commande, une partie de la vente est reversée à ORKS ou au joueur qui a partagé la réduction ; c’est souvent entre 5 et 10 % du montant.
- Les « cash prize » des compétitions. A notre échelle, il existe des dotations pour les vainqueurs des compétitions auxquelles nous participons, soit un « cash prize » à partager pour les trois premiers. Le montant diffère en fonction de l’événement. L’engagement aux compétitions étant payant, il est logique que celles-ci rémunèrent les meilleurs de l’événement.