• HORMADI ANGLET : De la glace sur le sable basque !

    HORMADI ANGLET : De la glace sur le sable basque !


    Rencontre avec Marie-Camille Giuggiola, diplômée du Master Business in Sport qui évolue au sein du club de hockey sur glace de l’Anglet Hormadi Pays Basque. En charge de la communication et du développement commercial, elle revient sur les spécificités et les enjeux de son poste.

    Traditionnellement marqué par la pratique du Rugby et du surf, le Sud-Ouest n’en demeure pas  moins un territoire ouvert sur les autres sports – Le football, évidemment, ou les sports de raquette, mais aussi… Le hockey sur glace ! Outre les Boxers de Bordeaux, la région accueille également l’Hormadi Anglet Pays Basque.

    Crée en 1969, Le club a fêté en 2019 ses 50 ans ! Porté par une histoire riche et mouvementée avec notamment des titres (Vice-champion en 2001 et participation à la Continental Cup en 2001/2002) et une rétrogradation en en Division 3 en 2007, la structure évolue aujourd’hui en Ligue Magnus, le plus haut niveau du hockey sur glace français !

    C’est dans ce contexte que nous avons rencontré Marie-Camille Giuggiola, ancienne étudiante d’AMOS Bordeaux, qui occupe le poste de chargée de communication et développement commercial au sein de l’équipe basque.

    Un poste à enjeux avec de fortes saisonnalités


    « Je poursuis le travail initié lorsque j’étais en alternance au sein du club.  Je suis aujourd’hui en charge de la communication de l’équipe avec la création des supports print et digitaux, la création de contenu et la gestion des réseaux sociaux. Je m’occupe également de la communication interne avec les joueurs, le staff technique et les employés du club ».

    Marie-Camille intervient également sur le développement commercial du club avec notamment la gestion d’un portefeuille client : « Le développement commercial comprend le BtoB et le BtoC. Concernant le grand public (BtoC), mon objectif est d’assurer les revenus billetterie et un taux de remplissage de la patinoire. Concernant les partenariats, le club a une stratégie commerciale spécifique. Je m’occupe de la fidélisation des partenaires actuels et gère les « petits » contrats, c’est-à-dire inférieurs à 10 000 €. Nos agents commerciaux, qui sont indépendants et se rémunèrent sur commission, développent une stratégie commerciale envers les prospects. Une fois que le partenariat est signé, je prends le relais et gère la mise en application de celui-ci ».

    Le poste de Marie-Camille témoigne aussi de la volonté des structures à rechercher des personnes polyvalentes et multitâches : « Effectivement, en dehors de cette double casquette, je travaille sur la logistique et la coordination opérationnelle les soirs de match : la préparation en amont des offres et prestations, liens avec les traiteurs, gestion des stocks et des bénévoles. Oui, c’est un poste où il faut être polyvalent ! »

    Ses missions s’articulent autour d’une saisonnalité bien définie. « L’intersaison marque la campagne de fidélisation ou d’acquisition des partenaires. Une fois la saison commencée, mes missions s’organisent autour de l’activation des partenariats, de la communication et de l’organisation des matchs ».

    Le profil du poste occupé par Marie-Camille est non seulement exigeant mais aussi d’une importance capitale ! Comment générer de nouvelles sources de revenus auprès de différentes cibles quand la culture sportive de la région est fortement marquée par le rugby ?

    « Le modèle économique du hockey en France reste très fragile, ce n’est pas un sport ancré dans nos mœurs. Afin de générer de la richesse pour le club, il faut penser de nouvelles stratégies et repenser les offres commerciales ».

    Hospitalité et offre « Oneshot »


    Repenser les offres commerciales car, avant de réintégrer la Ligue Magnus, le club jouait toutes les deux semaines en moyenne, offrant à chaque rencontre un aspect festif à la patinoire. « Nous avons un calendrier désormais plus étoffé avec 3 matchs par semaine en moyenne et la problématique était de continuer à attirer le public. Même si notre patinoire est l’une des plus petites du championnat, avec 1 100 places assises et 300 places debout, l’enjeu est de taille ! ». Il faut donc user d’ingéniosité pour capter le public et remplir la patinoire. La stratégie commerciale s’est donc axée sur :

    -Les campagnes d’abonnement : « Le club dispose d’un vivier historique d’abonnés fans de hockey, nous permettant de construire une base solide en termes de remplissage. Pour les autres, nous avons développé le système de ½ abonnement ou encore des jeu-concours avec places VIP et abonnements à gagner ! »

    -Les prestations d’hospitalité « oneshot » : « Nous travaillons de plus en plus sur des offres « oneshot » et proposons aux entreprises, via leur CE, des prestations de type sortie d’entreprise, repas de fin d’année ou autres. Nous avons remarqué que la notoriété du club est actée mais c’est à nous, via des actions marketing innovantes, à inciter les personnes à se rendre à la patinoire. »

    « Le déploiement de ces multiples actions nous permet d’atteindre un taux moyen de remplissage de 80%. Je prends aussi l’exemple de notre tribune partenaires qui était pleine sur les 3 dernières rencontres. Notre stratégie porte ses fruits mais il faut savoir se réinventer en permanence ! »

    Activation et personnalisation, les maîtres mots de la communication


    Si le club communique sur son ancrage territorial (Hormadi signifie « glace » en basque, le club s’est rebaptisé « Anglet Hormadi Pays Basque » il y a 2 ans, ou encore les couleurs distinctes de la région utilisées sur les maillots : vert, blanc et rouge), il offre une certaine flexibilité dans les activations possibles avec ses partenaires : « Les partenaires recherchent effectivement un retour sur image et nous font entièrement confiance sur les activations possibles. Nous communiquons sur l’aspect atypique et décalé du hockey à travers des activations originales et personnalisées en fonction de leurs besoins. Nous organisons par exemple la « semaine digitale » à travers laquelle nous valorisons le partenaire avec un habillage de nos réseaux sociaux à ses couleurs.

    Pour le Casino de Biarritz, par exemple, nous avons adapté nos visuels et avons communiqué le score du match comme une machine à sous ; nous avons organisé une visite surprise au Casino avec les joueurs habillés en tenue de match, que nous avons filmé et relayé sur les réseaux. Nous avons un autre partenaire dans l’agroalimentaire qui a proposé un burger au nom de notre mascotte.

    Voici des exemples montrant notre volonté de proposer des activations sur mesure et personnalisées, argument indispensable pour attirer les sponsors. Mais tout comme nos offres commerciales, nous devons nous réinventer en permanence. C’est un beau challenge ! »

     


    Propos recueillis par Laurent Tire, Chargé de communication d'AMOS Bordeaux

     

    Plus d'actus :