• JO, Breakdance et Marketing Tribal

    JO, Breakdance et Marketing Tribal
    Annoncé début décembre, le Breakdance fera son entrée dans la grande histoire olympique lors des Jeux organisés à Paris en 2024. Une décision commentée par les acteurs du sport mais qui témoigne de la volonté des instances de lorgner vers la jeunesse. Et une occasion pour les marques de toucher celle-ci via des actions de Marketing Tribal. On en discute avec Alban Knoechel, intervenant à AMOS Bordeaux et Strasbourg.

     

    Paris 2024 : jeune, moderne et paritaire !


    Les Jeux Olympiques 2024 se voulaient ambitieux et modernes. Les premières décisions prises vont clairement dans ce sens puisque le CIO a décidé de reconduire l’escalade, le surf et le skateboard, déjà programmés à Tokyo, et d’y ajouter le Breakdance. Enfin, Paris 2024 accueillera autant d’athlètes femmes que d’hommes, faisant de ces JO la première édition totalement paritaire !

    Revenons au Breakdance. Tony Estanguet, Président de Paris 2024, expliquait lors de la présentation des sports additionnels, en février 2019, vouloir intégrer le Breakdance afin de « parler à la jeunesse » avec surtout une capacité à être « partagées sur les réseaux sociaux ». Une nouvelle dynamique qui a fait réagir Alban Knoechel, intervenant AMOS sur les campus bordelais, toulousain et strasbourgeois et spécialisé dans le marketing et le product management : « C’est une manière pour le comité d’organisation d’affirmer un nouveau positionnement en ciblant une population plus jeune et aussi de s'associer au projet du gouvernement qui est de replacer le sport de façon centrale dans notre société. Miser sur la jeunesse, c’est investir dans une population dont la voix est de plus en plus forte et virale grâce aux réseaux sociaux. »


    Breakdance : le marketing tribal au service des marques ?


    Parler à la jeunesse. Voilà bien une opportunité marketing pour les marques de s’approprier les codes de cette discipline, faisant appel ainsi appel à l’approche « tribal » du Marketing, qui consiste à utiliser les comportements sociaux de certains groupes de consommateurs (tribus) pour promouvoir un produit ou un service. Pour Alban Knoechel, « Le principe même du marketing tribal est de s’intéresser à des groupes à l’intérieur desquels les profils individuels peuvent être radicalement différents mais qui partagent une même passion. Une manière de repenser le modèle de la segmentation classique ! ».

    Une opportunité se crée donc pour les marques de sport, notamment celles portées par les gammes streetwear, de s’associer à cette aventure olympique, offrant ainsi une fenêtre médiatique exceptionnelle (que l’on soit partenaire de l’évènement ou non grâce à la technique de l'ambush marketing) qui permet souvent des retombées en termes de notoriété et d’image de marque.

    Aussi, Alban revient sur le fort lien existant entre l’univers hip-hop et les marques puisque « les artistes hip-hop se sont accaparés les marques de sport qui ont mis du temps à comprendre l’intérêt que pouvait revêtir ces nouveaux ambassadeurs autres que des sportifs. Le phénomène est assez ancien puisqu'au début des années 70, la Puma Suède était plébiscitée par tous les B-Boys (nom donné aux breakdancers) et reste aujourd’hui pour beaucoup LA référence dans l’univers du breakdance.

    Adidas a été la première marque à utiliser l’univers du hip-hop comme levier de promotion marketing. En 1986, la marque signa le premier contrat d’un équipementier sportif avec des ambassadeurs … non-sportifs, le groupe Run-DMC. S’en suivit une exploitation commerciale bien pensée autour de collections de produits dont le fer de lance sera la chaussure Superstar, modèle encore très porté aujourd’hui. Les autres partenariats marquants furent Missy Elliot et adidas, Rihanna et Puma ou encore Jay-Z et Reebok.

    Si les breakdancers sont venus vers les marques pour trouver leur outil de travail (à savoir les chaussures), ce sont aujourd’hui les marques qui ’'utilisent'' les artistes hip hop en leur offrant des contrats mirobolants : Booba chez Puma, Kanye West et Pharell Williams chez adidas, Cardi B chez Reebok, Kendrick Lamar chez Nike, etc. »

    Autant d’exemples illustrant le lien entre les marques et cet univers hip-hop mais aussi la stratégie adoptée par ces dernières afin de toucher leurs cibles. Nous observerons ainsi avec attention les activations marketing des marques maintenant que la discipline est confirmée aux JO de Paris !




    Article rédigé par Laurent Tire, chargé de communication AMOS Bordeaux.

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