Joueur, coach et recruteur dans l’esport: Portrait d’Alexandre Duvignac

A la recherche d’une dimension prestigieuse, l’eSport cache encore, sous son image « geek », un réel intérêt économique et sa croissance fulgurante en fait un acteur de plus en plus important.
Le marché de l’eSport devrait atteindre d’ici 2030 près de 10,5 milliards d’euros selon l’agence française pour le jeu vidéo. Ce sport d’un nouveau genre attire des milliers de jeunes joueurs, comme le démontrent les fortes audiences de compétition en ligne. D’ici la fin de l’année 2020, l’audience online d’esport augmenterait de 7,4% par rapport à 2019, soit 92 millions d’amateurs en Europe.
Il y a donc une véritable opportunité pour les marques de toucher leurs cibles en assurant leur visibilité sur des plateformes telles que Twitch ou YouTube ou via les compétitions sportives « LAN », compétitions où se retrouvent les joueurs pour s’affronter.
La croissance du marché a créé une nouvelle dynamique et a ouvert ses portes à différents métiers en rapport avec l’audiovisuel, l’informatique, la production et l’organisation des compétitions, la communication et le management. De même, la pratique esport a récupéré aux autres disciplines certains métiers : coachs, manageurs, nutritionnistes, préparateurs physiques, coachs mentaux.
C’est dans ce contexte que nous avons rencontré Alexandre Duvignac, étudiant AMOS Bordeaux et investi dans ce secteur d’activité. De joueur à commentateur sportif en passant par coach, c’est un véritable couteau-suisse qui nous partage son univers, dynamique et riche en expériences !
Alexandre, peux-tu te présenter ?
Je suis étudiant en 3° année à AMOS Sport Business School au sein du campus de Bordeaux. J’ai choisi le cursus Programme Grandes Ecole depuis la rentrée 2020 et suis actuellement en stage au service communication du CAB (Club Athlétique Béglais).
Avec mon fort attachement au sport, je me suis intéressé à un univers bien précis en parallèle de l’école : l’esport. J’ai évolué en tant que joueur, manager et coach. J’ai réalisé différentes expériences au niveau compétitif dans cette pratique sportive. Le niveau compétitif est non professionnel mais on ne parle pas de niveau amateur.
En 2017, j’ai rejoint l’équipe ORKS Grand Poitier en tant que joueur FIFA. L’année suivante, je suis devenu manager FIFA où j’ai coaché l’équipe et recruté de nouveaux joueurs. J’ai également été finaliste de l’Orange Eligue 1, soit le championnat de France en tant que coach en 2019. Durant cette période, j’ai pu participer deux fois à la Gamers Assembly en tant que joueur et une fois en tant que commentateur sportif. Aujourd’hui, je pratique l’eSport en compétition.

Tu nous as parlé d’équipe, peux-tu nous en dire davantage sur celle-ci ?
ORKS est une équipe comprenant environ 300 adhérents. On compte maintenant dix teams, dont chacune est positionnée sur un jeu, soit un total de 71 joueurs et 6 manageurs. Pour FIFA, il existe deux teams : celle sur FIFA Pro Clubs PC et celle sur PlayStation.
En 2019, ORKS a participé à de nombreux événements sur tout type de jeu et dispose d’un palmarès intéressant. Elle a été dix fois Top 1 sur les jeux Heartstone, et Super Smash Bros. En e-Ligue 1, ils ont décroché une deuxième place et un Top 21. Les principaux résultats sont sur les jeux FIFA, Heartstone, Trackmania et Super Smash Bros.
La démarche de l’équipe est de se positionner sur un maximum de jeux, d’événements et de plateformes telles Twitch, YouTube et Facebook grâce à leur live. Elle souhaite augmenter sa visibilité par leur constante présence sur ces dernières mais également sa notoriété par l’excellence des résultats. C’est une stratégie ambitieuse pour attirer un plus grand nombre d’athlètes.
Quel est le fonctionnement d’ORKS Grand Poitiers ?
ORKS reçoit des subventions en numéraire et en nature. ORKS est une association financée par les aides publiques. En effet, la Communauté Urbaine du Grand Poitiers est notre sponsor principal. De même, l’équipe reçoit une subvention de la part de la Mairie de Poitiers.
Généralement, pour les autres partenaires, ce sont des subventions en nature : ils vont nous fournir du matériel que l’on utilise pour les entraînements et les compétitions.
Nous avons également d’autres sources de revenus avec :
- Des campagnes de placement de produits : c’est-à-dire qu’ils donnent un code promotionnel aux joueurs d’ORKS que ces derniers partagent sur les réseaux sociaux. Ensuite à chaque utilisation du code promotionnel sur le site de nos partenaires pour une commande, une partie de la vente est reversée à ORKS ou au joueur qui a partagé la réduction ; c’est souvent entre 5 et 10 % du montant.
- Les « cash prize » des compétitions. A notre échelle, il existe des dotations pour les vainqueurs des compétitions auxquelles nous participons, soit un « cash prize » à partager pour les trois premiers. Le montant diffère en fonction de l’événement. L’engagement aux compétitions étant payant, il est logique que celles-ci rémunèrent les meilleurs de l’événement.
Nous ne sommes donc pas professionnels, les joueurs ne sont pas salariés et rémunérés par l’équipe. Nous jouons sur une communication directe pour augmenter notre visibilité et attirer des sponsors et joueurs de qualité.
Quelles sont tes missions au sein de ORKS ?
Je suis devenu coach de l’équipe FIFA un peu par hasard à vrai dire. Un jour, j’ai supporté un ami lors d’une simple partie de jeu. Lorsqu’il s’est qualifié à une compétition, il m’a demandé de l’accompagner pour l’aider. C’est comme ça que l’aventure est née et ensuite j’ai recruté d’autres joueurs pour pouvoir l’accompagner. Cette expérience a été fondamentale pour la suite car après celle-ci j’ai continué à coacher.
En tant que coach FIFA, je m’occupe des déplacements et du budget de l’équipe. Pendant les compétitions, j’accompagne mon joueur dans son match. Je l’aide à trouver les points faibles de son adversaire, je le soutiens. Mon rôle est de ne pas le laisser se déconcentrer face à n’importe quelle situation. Il faut avoir une approche pédagogique et psychologique.
Concernant le recrutement, il existe trois axes d’activités. Le premier est de partager une offre de poste, notamment sur les réseaux sociaux pour avoir un maximum de visibilité. La seconde option est de répondre aux joueurs en quête d’un contrat. Et la troisième consiste à directement démarcher les joueurs ayant de bons résultats. J’ai notamment recruté et coaché l’athlète Florian Brunet, qui évolue actuellement au FC Nantes comme joueur FIFA officiel du club de football.
Tu as également eu la possibilité de commenter une compétition en live, raconte-nous cette expérience ?
Après avoir été joueur, coach et recruteur, j’ai eu effectivement la chance d’avoir une expérience en tant que commentateur sportif. En 2018, J’étais bénévole sur la Gamer Assembly, à Poitiers, sur la Student Cup, le championnat de France des universités. Les organisateurs sont venus me chercher pour commenter les matchs des derniers jours.
Je ne peux pas dire s’il y a une grande différence entre un commentateur d’esport FIFA et un commentateur « traditionnel ». Mon cas était différent car je ne commentais pas en cabine mais directement sur scène avec les joueurs et devant le public. Malgré ce cadre différent, ça semble être relativement similaire.
Cette expérience a été très enrichissante pour moi. C’était la première fois que j’occupais le rôle de commentateur, j’étais tiraillé par plusieurs émotions : le stress, la peur de ne pas savoir m’exprimer, l’excitation et l’envie de découvrir une autre vision de l’eSport et de la compétition. Cette expérience m’a permis d’être encore une fois au cœur de l’événement, de faire des rencontres humaines et, encore une fois, d’éveiller ma curiosité.
En général, nous entendons parler de Gaming ou d’eport, y’a-t-il une différence ?
Oui, bien-sûr ! Le Gaming est plutôt considéré comme le loisir de jouer aux jeux vidéo, tandis que l’eSport est assimilé à une pratique sportive. Par exemple, quand on va au city-stade avec des amis, on joue au football en s’amusant, mais quand on est dans un club, on s’entraine, on fait des matchs. C’est la même optique qu’un sport « traditionnel ». Personnellement, avant d’être dans l’eSport, je ne jouais pas de la même façon. Le divertissement évolue en recherche de performance lorsqu’on le pratique réellement. Il est même difficile de se divertir dans un autre jeu car il y a toujours cette quête de performance, nous ne sommes plus dans le loisir.
Beaucoup pensent connaître l’eSport, mais peu se rendent compte de l’investissement personnel qu’il faut.
Comment vois-tu l’avenir de l’eSport ?
L’eSport a un avenir très prometteur, il devient un secteur économique porteur et une branche en pleine croissance ! Des marques s’y intéressent de plus en plus, qu’elles soient issues ce domaine ou non. On voit la naissance de sponsors et de partenariats, des investissements presque aussi importants que dans les sports « traditionnels ». Il y a un véritable essor autour du esport, et dans les années futures, il prendra une place beaucoup plus importante sur le marché mondial.
De plus, malgré la crise sanitaire que l’on connaît et son impact sur l’économie du sport aujourd’hui, le confinement a su profiter d’une certaine manière au développement et à la notoriété de l’esport. Les jeux vidéos sont apparus comme un excellent passe-temps pour les confinés et paradoxalement l’un des rares moyens de garder un lien social avec le monde extérieur.
De même, beaucoup de sportifs se sont initiés à ce monde. Je fais référence à Neymar Jr et Antoine Griezmann notamment. Ils apportent une visibilité importante. L’esport a déjà une grande communauté, si une personnalité extérieure commence à venir jouer sur ce terrain, elle emmène avec elle sa communauté. Neymar Jr fait énormément de bruit grâce à ses live. Antoine Griezmann a développé une équipe qui devient de plus en plus importante au fil du temps. C’est une source d’argent et de notoriété pour l’esport.
Est venue la question de son apparition aux Jeux Olympiques… Ceux de Tokyo ont été, pour l’instant, reportés et l’eSport devait s’y présenter. L’esport à Paris 2024 ? Je suis perplexe. Même si sa notoriété devient très importante, que c’est une pratique sportive à part entière, qu’il y a une recherche de performance et de réels athlètes, je suis plutôt conservateur des Jeux « traditionnels ». C’est une option discutable. Je suis plutôt favorable à la création d’un événement de même envergure mais dans le monde de l’esport. Je vois cette pratique à l’extérieur des Jeux car c’est un univers qui reste propre à lui-même. Pourquoi ne pas créer un événement comme les J.O avec tous les jeux esport ? On appellerait ça les Jeux Olympiques esport.
Quel message souhaiterais-tu faire passer à nos étudiants d’AMOS ?
Tout d’abord, je soutiens chaque étudiant dans cette période délicate due à cette crise sanitaire. Sachant que nous sommes actuellement en confinement, si l’esport vous rend curieux, n’hésitez à vous renseigner dessus. Ce n’est pas seulement un monde de jeux vidéos. C’est un sport comme un autre avec des athlètes, des contrats, de l’argent en jeu. On est dans une recherche constante de résultats.
Pour ma part, l’eSport m’a apporté énormément de choses, personnellement et professionnellement parlant. J’ai pu développer mon réseau grâce au nombre fulgurant de rencontres avec des professionnels, des entreprises, des amateurs. L’eSport est une « communauté » où l’on partage des valeurs communes.
Article rédigé par Manon GIMET, étudiante en 3ème année Bachelor AMOS Bordeaux.
MASTERCLASS spéciale International : Londres, Tennis et Data
Crise sanitaire oblige, les rencontres entre les étudiants et les acteurs du sport se poursuivent à distance en visioconférence. Sur un format court et dynamique à l’accent international, les AMOSciens bordelais de 3e et 4e année ont échangé avec deux professionnels français expatriés à Londres autour de leur carrière dans le sport business. Retour sur ce partage d’expériences ! Traditionnellement inscrit dans l’ADN d’AMOS, la politique d’internationalisation de l’école se construit à travers le développement de partenariats universitaires, offrant de nombreuses possibilités de mobilité en Europe, en Amérique et en Asie ; mais elle se manifeste également par la construction d’un réseau professionnel proactif à l’étranger. C’est dans cette dynamique qu’AMOS Bordeaux a organisé, le 13 Janvier dernier, une MasterClass en visioconférence portée sur le sport business à l’international, l’idée étant de proposer aux étudiants de 3e et 4e année un retour d’expériences de professionnels.
Des invités à l’accent « Tennis »
Nous avons donc pris la « direction » de Londres puisqu’étaient invités les professionnels suivants : Charly Vignon : investi dans l’univers du sport et bénéficiant de nombreuses expériences à l’international, Charly a évolué au sein de l’ITF, l’International Tennis Federation en tant que Live Scoring Coordinator avant d’occuper le poste de Community Project Manager chez la plateforme de Streaming DAZN.

Londres, Tennis et data
Nos deux invités sont donc revenus sur leur poste au sein de l’ITF, l’organe directeur du tennis international régissant les 211 fédérations nationales, organisant certains tournois internationaux, codifiant les règles de jeu et gérant la politique antidopage. En tant que coordinateur commercial, Arnaud a la responsabilité de cibler, démarcher et attirer de nouveaux partenaires souhaitant associer leur image aux compétitions dont l’ITF à la charge. Positionné notamment sur l’une des épreuves phares, la Fed Cup, nouvellement nommée Billie Jean King Cup, Arnaud met son talent au service de la prospection commerciale afin de proposer aux futurs sponsors des activations marketing originales et percutantes : « J’interviens sur le process commercial avec le démarchage, la présentation de nos offres, la négociation et le calibrage des offres en fonction des besoins du prospect, la signature du contrat et la mise en place des activations marketing. Le nouveau format des compétitions nous oblige à travailler sur des collaborations à plus long terme avec nos partenaires, favorisant ainsi une cohérence et une continuité dans les relations » En complément de ces tâches, Arnaud a intégré l’équipe télévision pour travailler directement les soirs de matchs, en collaboration et coordination avec les diffuseurs locaux et internationaux et enfin pour veiller au bon déroulement de la diffusion de la rencontre : « J’ai par exemple supervisé une rencontre internationale à Seattle en février 2020. J’ai coordonné les besoins des diffuseurs concernés, à savoir des diffuseurs américains et lettons, assuré le lien avec les équipes de production et géré le bon déroulé du process. C’est prenant et très challenging ! » Charly, de son côté, est revenu sur son rôle au sein de l’ITF en tant que Live Scoring Coordinator à travers lequel il a assuré la gestion du flux de données entre les différents partenaires de la Fédération : « Sur certains tournois, Les juges arbitres utilisent des téléphones pour comptabiliser les points de la rencontre. Ces données sont ensuite récupérées par notre partenaire officiel, Sportradar, qui les propose à son tour à des structures telles que Winamax ou Bwin pour construire les côtes de leurs paris sportifs. Mo rôle était donc d’assurer la transmission des données entre ces différents acteurs ! ». Un métier technique tourné autour de la gestion de la Data qui lui a ouvert les portes de son poste actuel au sein de la plateforme de streaming DAZN. DAZN est un service de streaming sportif implanté dans de nombreux pays et comptant déjà 8 millions d’abonnés. Relativement jeune, la plateforme ambitionne de s’implanter dans plus de 200 pays, dont la France dès décembre 2020. Proposant du contenu Live et à la demande, DAZN dispose de droits TV étrangers avec notamment la NFL au Canada, la J.League au Japon ou encore la Bundesliga et la Serie A en Europe. Au sein de cette structure, Charly travaille au Beta Department dans lequel il assure la relation entre la communauté de betatesteurs et les équipes techniques de la plateforme : « On propose une version test à certains de nos abonnés afin de bénéficier de leurs retours d’utilisation et ainsi d’optimiser les fonctionnalités. On évolue entre le Customer service, l’équipe de développeurs de la plateforme et le Marketing Department. »Evoluer professionnellement à l’étranger
Après avoir échangé avec les étudiants sur leurs postes, nos invités ont livré leur analyse sur les spécificités du travail à l’étranger. Selon Charly, « en Angleterre, les rapports entre les salariés et les managers sont plus directs. On peut s’adresser beaucoup plus facilement à son supérieur qu’en France. Les informations sont plus claires, plus directes, on va droit au but quand on a un message à faire passer. Quelque part, c’est plus efficace. » Arnaud revient effectivement sur la proximité dans les relations de travail et insiste sur l’émulation positive, favorisée par la diversité culturelle : « A Londres, et à l’ITF, on travaille avec des personnes issues de pays et cultures variés et c’est enrichissant de pouvoir partager son expérience mais aussi apprendre des autres ! » A l’issue de cette conférence, les étudiants ont produit en groupe une note de synthèse rédigée en anglais, leur permettant ainsi de restituer les points forts et apprentissages de ces échanges tout en mettant à contribution leurs connaissances d’une langue étrangère.Article rédigé par Laurent TIRE, chargé de communication AMOS Bordeaux.
MASTERCLASS spéciale International : Londres, Tennis et Data
Crise sanitaire oblige, les rencontres entre les étudiants et les acteurs du sport se poursuivent à distance en visioconférence. Sur un format court et dynamique à l’accent international, les AMOSciens bordelais de 3e et 4e année ont échangé avec deux professionnels français expatriés à Londres autour de leur carrière dans le sport business. Retour sur ce partage d’expériences ! Traditionnellement inscrit dans l’ADN d’AMOS, la politique d’internationalisation de l’école se construit à travers le développement de partenariats universitaires, offrant de nombreuses possibilités de mobilité en Europe, en Amérique et en Asie ; mais elle se manifeste également par la construction d’un réseau professionnel proactif à l’étranger. C’est dans cette dynamique qu’AMOS Bordeaux a organisé, le 13 Janvier dernier, une MasterClass en visioconférence portée sur le sport business à l’international, l’idée étant de proposer aux étudiants de 3e et 4e année un retour d’expériences de professionnels.
Des invités à l’accent « Tennis »
Nous avons donc pris la « direction » de Londres puisqu’étaient invités les professionnels suivants : Charly Vignon : investi dans l’univers du sport et bénéficiant de nombreuses expériences à l’international, Charly a évolué au sein de l’ITF, l’International Tennis Federation en tant que Live Scoring Coordinator avant d’occuper le poste de Community Project Manager chez la plateforme de Streaming DAZN.

Londres, Tennis et data
Nos deux invités sont donc revenus sur leur poste au sein de l’ITF, l’organe directeur du tennis international régissant les 211 fédérations nationales, organisant certains tournois internationaux, codifiant les règles de jeu et gérant la politique antidopage. En tant que coordinateur commercial, Arnaud a la responsabilité de cibler, démarcher et attirer de nouveaux partenaires souhaitant associer leur image aux compétitions dont l’ITF à la charge. Positionné notamment sur l’une des épreuves phares, la Fed Cup, nouvellement nommée Billie Jean King Cup, Arnaud met son talent au service de la prospection commerciale afin de proposer aux futurs sponsors des activations marketing originales et percutantes : « J’interviens sur le process commercial avec le démarchage, la présentation de nos offres, la négociation et le calibrage des offres en fonction des besoins du prospect, la signature du contrat et la mise en place des activations marketing. Le nouveau format des compétitions nous oblige à travailler sur des collaborations à plus long terme avec nos partenaires, favorisant ainsi une cohérence et une continuité dans les relations » En complément de ces tâches, Arnaud a intégré l’équipe télévision pour travailler directement les soirs de matchs, en collaboration et coordination avec les diffuseurs locaux et internationaux et enfin pour veiller au bon déroulement de la diffusion de la rencontre : « J’ai par exemple supervisé une rencontre internationale à Seattle en février 2020. J’ai coordonné les besoins des diffuseurs concernés, à savoir des diffuseurs américains et lettons, assuré le lien avec les équipes de production et géré le bon déroulé du process. C’est prenant et très challenging ! » Charly, de son côté, est revenu sur son rôle au sein de l’ITF en tant que Live Scoring Coordinator à travers lequel il a assuré la gestion du flux de données entre les différents partenaires de la Fédération : « Sur certains tournois, Les juges arbitres utilisent des téléphones pour comptabiliser les points de la rencontre. Ces données sont ensuite récupérées par notre partenaire officiel, Sportradar, qui les propose à son tour à des structures telles que Winamax ou Bwin pour construire les côtes de leurs paris sportifs. Mo rôle était donc d’assurer la transmission des données entre ces différents acteurs ! ». Un métier technique tourné autour de la gestion de la Data qui lui a ouvert les portes de son poste actuel au sein de la plateforme de streaming DAZN. DAZN est un service de streaming sportif implanté dans de nombreux pays et comptant déjà 8 millions d’abonnés. Relativement jeune, la plateforme ambitionne de s’implanter dans plus de 200 pays, dont la France dès décembre 2020. Proposant du contenu Live et à la demande, DAZN dispose de droits TV étrangers avec notamment la NFL au Canada, la J.League au Japon ou encore la Bundesliga et la Serie A en Europe. Au sein de cette structure, Charly travaille au Beta Department dans lequel il assure la relation entre la communauté de betatesteurs et les équipes techniques de la plateforme : « On propose une version test à certains de nos abonnés afin de bénéficier de leurs retours d’utilisation et ainsi d’optimiser les fonctionnalités. On évolue entre le Customer service, l’équipe de développeurs de la plateforme et le Marketing Department. »Evoluer professionnellement à l’étranger
Après avoir échangé avec les étudiants sur leurs postes, nos invités ont livré leur analyse sur les spécificités du travail à l’étranger. Selon Charly, « en Angleterre, les rapports entre les salariés et les managers sont plus directs. On peut s’adresser beaucoup plus facilement à son supérieur qu’en France. Les informations sont plus claires, plus directes, on va droit au but quand on a un message à faire passer. Quelque part, c’est plus efficace. » Arnaud revient effectivement sur la proximité dans les relations de travail et insiste sur l’émulation positive, favorisée par la diversité culturelle : « A Londres, et à l’ITF, on travaille avec des personnes issues de pays et cultures variés et c’est enrichissant de pouvoir partager son expérience mais aussi apprendre des autres ! » A l’issue de cette conférence, les étudiants ont produit en groupe une note de synthèse rédigée en anglais, leur permettant ainsi de restituer les points forts et apprentissages de ces échanges tout en mettant à contribution leurs connaissances d’une langue étrangère.Article rédigé par Laurent TIRE, chargé de communication AMOS Bordeaux.
JO, Breakdance et Marketing Tribal
Annoncé début décembre, le Breakdance fera son entrée dans la grande histoire olympique lors des Jeux organisés à Paris en 2024. Une décision commentée par les acteurs du sport mais qui témoigne de la volonté des instances de lorgner vers la jeunesse. Et une occasion pour les marques de toucher celle-ci via des actions de Marketing Tribal. On en discute avec Alban Knoechel, intervenant à AMOS Bordeaux et Strasbourg.
Paris 2024 : jeune, moderne et paritaire !
Les Jeux Olympiques 2024 se voulaient ambitieux et modernes. Les premières décisions prises vont clairement dans ce sens puisque le CIO a décidé de reconduire l’escalade, le surf et le skateboard, déjà programmés à Tokyo, et d’y ajouter le Breakdance. Enfin, Paris 2024 accueillera autant d’athlètes femmes que d’hommes, faisant de ces JO la première édition totalement paritaire ! Revenons au Breakdance. Tony Estanguet, Président de Paris 2024, expliquait lors de la présentation des sports additionnels, en février 2019, vouloir intégrer le Breakdance afin de « parler à la jeunesse » avec surtout une capacité à être « partagées sur les réseaux sociaux ». Une nouvelle dynamique qui a fait réagir Alban Knoechel, intervenant AMOS sur les campus bordelais, toulousain et strasbourgeois et spécialisé dans le marketing et le product management : « C’est une manière pour le comité d’organisation d’affirmer un nouveau positionnement en ciblant une population plus jeune et aussi de s'associer au projet du gouvernement qui est de replacer le sport de façon centrale dans notre société. Miser sur la jeunesse, c’est investir dans une population dont la voix est de plus en plus forte et virale grâce aux réseaux sociaux. »
Breakdance : le marketing tribal au service des marques ?
Parler à la jeunesse. Voilà bien une opportunité marketing pour les marques de s’approprier les codes de cette discipline, faisant appel ainsi appel à l’approche « tribal » du Marketing, qui consiste à utiliser les comportements sociaux de certains groupes de consommateurs (tribus) pour promouvoir un produit ou un service. Pour Alban Knoechel, « Le principe même du marketing tribal est de s’intéresser à des groupes à l’intérieur desquels les profils individuels peuvent être radicalement différents mais qui partagent une même passion. Une manière de repenser le modèle de la segmentation classique ! ». Une opportunité se crée donc pour les marques de sport, notamment celles portées par les gammes streetwear, de s’associer à cette aventure olympique, offrant ainsi une fenêtre médiatique exceptionnelle (que l’on soit partenaire de l’évènement ou non grâce à la technique de l'ambush marketing) qui permet souvent des retombées en termes de notoriété et d’image de marque. Aussi, Alban revient sur le fort lien existant entre l’univers hip-hop et les marques puisque « les artistes hip-hop se sont accaparés les marques de sport qui ont mis du temps à comprendre l’intérêt que pouvait revêtir ces nouveaux ambassadeurs autres que des sportifs. Le phénomène est assez ancien puisqu'au début des années 70, la Puma Suède était plébiscitée par tous les B-Boys (nom donné aux breakdancers) et reste aujourd’hui pour beaucoup LA référence dans l’univers du breakdance. Adidas a été la première marque à utiliser l’univers du hip-hop comme levier de promotion marketing. En 1986, la marque signa le premier contrat d’un équipementier sportif avec des ambassadeurs … non-sportifs, le groupe Run-DMC. S’en suivit une exploitation commerciale bien pensée autour de collections de produits dont le fer de lance sera la chaussure Superstar, modèle encore très porté aujourd’hui. Les autres partenariats marquants furent Missy Elliot et adidas, Rihanna et Puma ou encore Jay-Z et Reebok. Si les breakdancers sont venus vers les marques pour trouver leur outil de travail (à savoir les chaussures), ce sont aujourd’hui les marques qui ’'utilisent'' les artistes hip hop en leur offrant des contrats mirobolants : Booba chez Puma, Kanye West et Pharell Williams chez adidas, Cardi B chez Reebok, Kendrick Lamar chez Nike, etc. » Autant d’exemples illustrant le lien entre les marques et cet univers hip-hop mais aussi la stratégie adoptée par ces dernières afin de toucher leurs cibles. Nous observerons ainsi avec attention les activations marketing des marques maintenant que la discipline est confirmée aux JO de Paris !

Article rédigé par Laurent Tire, chargé de communication AMOS Bordeaux.
JO, Breakdance et Marketing Tribal
Annoncé début décembre, le Breakdance fera son entrée dans la grande histoire olympique lors des Jeux organisés à Paris en 2024. Une décision commentée par les acteurs du sport mais qui témoigne de la volonté des instances de lorgner vers la jeunesse. Et une occasion pour les marques de toucher celle-ci via des actions de Marketing Tribal. On en discute avec Alban Knoechel, intervenant à AMOS Bordeaux et Strasbourg.
Paris 2024 : jeune, moderne et paritaire !
Les Jeux Olympiques 2024 se voulaient ambitieux et modernes. Les premières décisions prises vont clairement dans ce sens puisque le CIO a décidé de reconduire l’escalade, le surf et le skateboard, déjà programmés à Tokyo, et d’y ajouter le Breakdance. Enfin, Paris 2024 accueillera autant d’athlètes femmes que d’hommes, faisant de ces JO la première édition totalement paritaire ! Revenons au Breakdance. Tony Estanguet, Président de Paris 2024, expliquait lors de la présentation des sports additionnels, en février 2019, vouloir intégrer le Breakdance afin de « parler à la jeunesse » avec surtout une capacité à être « partagées sur les réseaux sociaux ». Une nouvelle dynamique qui a fait réagir Alban Knoechel, intervenant AMOS sur les campus bordelais, toulousain et strasbourgeois et spécialisé dans le marketing et le product management : « C’est une manière pour le comité d’organisation d’affirmer un nouveau positionnement en ciblant une population plus jeune et aussi de s'associer au projet du gouvernement qui est de replacer le sport de façon centrale dans notre société. Miser sur la jeunesse, c’est investir dans une population dont la voix est de plus en plus forte et virale grâce aux réseaux sociaux. »
Breakdance : le marketing tribal au service des marques ?
Parler à la jeunesse. Voilà bien une opportunité marketing pour les marques de s’approprier les codes de cette discipline, faisant appel ainsi appel à l’approche « tribal » du Marketing, qui consiste à utiliser les comportements sociaux de certains groupes de consommateurs (tribus) pour promouvoir un produit ou un service. Pour Alban Knoechel, « Le principe même du marketing tribal est de s’intéresser à des groupes à l’intérieur desquels les profils individuels peuvent être radicalement différents mais qui partagent une même passion. Une manière de repenser le modèle de la segmentation classique ! ». Une opportunité se crée donc pour les marques de sport, notamment celles portées par les gammes streetwear, de s’associer à cette aventure olympique, offrant ainsi une fenêtre médiatique exceptionnelle (que l’on soit partenaire de l’évènement ou non grâce à la technique de l'ambush marketing) qui permet souvent des retombées en termes de notoriété et d’image de marque. Aussi, Alban revient sur le fort lien existant entre l’univers hip-hop et les marques puisque « les artistes hip-hop se sont accaparés les marques de sport qui ont mis du temps à comprendre l’intérêt que pouvait revêtir ces nouveaux ambassadeurs autres que des sportifs. Le phénomène est assez ancien puisqu'au début des années 70, la Puma Suède était plébiscitée par tous les B-Boys (nom donné aux breakdancers) et reste aujourd’hui pour beaucoup LA référence dans l’univers du breakdance. Adidas a été la première marque à utiliser l’univers du hip-hop comme levier de promotion marketing. En 1986, la marque signa le premier contrat d’un équipementier sportif avec des ambassadeurs … non-sportifs, le groupe Run-DMC. S’en suivit une exploitation commerciale bien pensée autour de collections de produits dont le fer de lance sera la chaussure Superstar, modèle encore très porté aujourd’hui. Les autres partenariats marquants furent Missy Elliot et adidas, Rihanna et Puma ou encore Jay-Z et Reebok. Si les breakdancers sont venus vers les marques pour trouver leur outil de travail (à savoir les chaussures), ce sont aujourd’hui les marques qui ’'utilisent'' les artistes hip hop en leur offrant des contrats mirobolants : Booba chez Puma, Kanye West et Pharell Williams chez adidas, Cardi B chez Reebok, Kendrick Lamar chez Nike, etc. » Autant d’exemples illustrant le lien entre les marques et cet univers hip-hop mais aussi la stratégie adoptée par ces dernières afin de toucher leurs cibles. Nous observerons ainsi avec attention les activations marketing des marques maintenant que la discipline est confirmée aux JO de Paris !

Article rédigé par Laurent Tire, chargé de communication AMOS Bordeaux.
Servane Escoffier - Skipper, Directrice Générale de BE RACING
L’écurie Burton Escoffier baptisée BE Racing basée à Saint-Malo aura 10 ans en 2021. D’ores et déjà il y a 10 ans qu’une Route du Rhum courue par les deux navigateurs en solo a débouché sur une rencontre à l’arrivée et formé un duo dans leur vie privée : un départ sur leur route de Madison en quelque sorte… Le tandem de navigateurs va alterner course en double et participations à une épreuve, l’un en mer et l’autre à terre. L’édition 2020 du Vendée Globe s’inscrit dans ce dernier format, Louis en mer et Servane à terre. Dès 2007 Servane Escoffier avait commencé très fort en devenant la plus jeune femme à courir la Barcelona World Race en double sans assistance et sans escale (5ème) !Née dans le grand bain des courses et autres régates avec un père skipper de haut vol, Bob Escoffier, la Malouine décrochera la seconde place sur la Route du Rhum en 2006. En 2017 le duo finira 7ème de la Transat Jacques Vabre sur l’IMOCA à foils « Bureau Vallée 2», le bateau qui a gagné le dernier Vendée Globe avec Armel Le Cléac’h. Bateau qui est parti hier avec Louis Burton à la barre pour sa 3ème participation et supporté par les étudiants d’AMOS Rennes dont il est le parrain : Chans vat ! « Bonne chance » en Breton.
Une belle histoire et un beau palmarès avec comme partenaire principal Bureau Vallée. Quelle est cette collaboration ?
« Oui Bureau Vallée est un sponsor qui nous est fidèle, avec d’autres marques du même secteur. Clairefontaine, Apli Agipa, Exacompta, ,Fellowes, Quo Vadis, Bic sont aussi nos sponsors fidèles et officiels. Mais nous avons également développé un format original de « multisponsorisme » qui déborde des seuls cahiers, agendas ou stylos : comme Café de l’Ouest, Profurl, Thomas Cooper, Alpe-d’Huez, Fein etc. Nous sommes très attentifs aux retours pour tous ces partenaires techniques qui nous accompagnent dans la durée. Ainsi la seule préparation pour le Vendée Globe s’étale sur une campagne de 4 ans avec notamment des visites de magasins du réseau Bureau Vallée (330), ou encore des rencontres avec des écoles qui utilisent le kit pédagogique de Louis..
Vous êtes la Marraine de « Mer Entreprendre », pourquoi et pour qui ?
« Avec Louis nous avons créée en 2013 un club d’entreprises de la Région Bretagne « Mer Entreprendre » pour élargir leur réseau d’affaires et leur permettre de devenir partenaires de projets sportifs à forte résonnance médiatique. Ses membres se mobilisent pour renforcer la dynamique entrepreneuriale et égalitaire, afin de rendre la voile accessible permettant aussi à des PME /TPE d’entrer dans ce cercle. Entreprendre et ouverture sont deux dimensions inséparables pour notre communauté fédérée. Au cœur de ce club le « Projet Espoir » occupe une place singulière afin de créer une filière sportive régionale ouverte aux jeunes talents. Depuis 2014, 6 jeunes sportifs ont été sélectionnés pour des courses de « Class40 » (classe de voilier monocoque hauturier de course).Le stade d’après est de viser une forme d’Académie pour transmettre nos valeurs et gratifier des jeunes. Faire rêver par l’aventure inhérente à la voile certes, mais aussi activer leur enthousiasme et développer de la confiance en vivant des expériences uniques. Le métier de skipper est attractif mais il faut savoir qu’il est aussi très exigeant et a beaucoup changé depuis l’époque d’Eric Tabarly. qui était déjà en avance sur beaucoup de points techniques, mais aussi sur sa préparation physique intense. On ne mesure pas en voyant le bateau glisser sur l’eau avec facilité combien d’apprentissages et d’efforts répétés sont nécessaires pour tenir sur une épreuve comme le Vendée Globe. Louis fait du vélo et de la course à pied 2 à 3 fois par semaine, une équipe l’accompagne dans sa préparation mentale, un coach sportif et un nutritionniste complètent l’équipe, rien n’est laissé au hasard ! C’est ce qui permet de durer, de passer les épreuves et les unes après les autres, et donc de tenir 2 mois et demie en mer seul, sans escale et sans assistance pour l’épreuve sportive et la course la plus longue au monde. Le record aujourd’hui est de 74 jours et quand on voit que l’âge des vainqueurs du Vendée Globe est entre 32 et 65 ans, on se rend bien compte que tout est possible pour tout le monde et que chaque détail compte, c’est aussi ce qui fait la beauté et la magie de cette épreuve ! Et plus généralement, le succès de ces courses au large est aussi dû au fait qu’elles peuvent comporter plusieurs classements et plusieurs catégories au sein d’une même épreuve. Tous ces éléments ajoutés les uns aux autres contribuent pour beaucoup à la médiatisation de ces courses. »Combien êtes-vous à BE Racing ?
« Nous sommes 11 salariés dans l’entreprise tout au long de l’année avec des renforts temporaires pour préparer les courses. Nos métiers concernent la préparation des bateaux évidemment, mais aussi la rédaction de contenus, la réalisation de vidéos et le management dans l’organisation des évènements avec nos sponsors. Nous avons aussi des renforts momentanés mais cela concerne principalement des compétences techniques notamment au moment des préparations des grandes courses. »Et le projet « Louis Burton autour du Monde » s’adresse à qui ?
« Dans le même esprit d’ouverture que les autres actions de BE Racing pour promouvoir le nautisme, ses métiers, permettre sa découverte et faire accéder à sa pratique. « Louis Burton autour du Monde » se trouve être une activité médiatisée dans laquelle Louis s’est investi fortement depuis des années partout où il est invité. Depuis 3 ans, il propose gratuitement aux professeurs du CP au CM2 un Kit pédagogique "Je découvre le monde des océans avec Louis Burton". Une édition spéciale 2020 liée au Vendée Globe se traduit par la présence de Louis dans les écoles, des récits de la mer, des courses légendaires, avec des vidéos autour de l’univers marin. Toutes les facettes du nautisme sont intégrées avec la course au large. Y compris avec l’essor du numérique qui permet de concourir à des courses en virtuel : les étudiants d’AMOS se sont notamment inscrits en faisant un concours interne « Virtual Regatta – Vendée Globe 2020-2021 ». Manière de vivre l’aventure Vendée Globe, certes sans vivre l’expérience de la mer mais au moins de partager son imaginaire tout en faisant la course (virtuellement) avec Louis. Comme quoi, l’essentiel là encore en sport, est de participer ! »
Article rédigé par Alain Arvin-Bérod, Directeur du Conseil de Perfectionnement et des Publications AMOS.
Servane Escoffier - Skipper, Directrice Générale de BE RACING
L’écurie Burton Escoffier baptisée BE Racing basée à Saint-Malo aura 10 ans en 2021. D’ores et déjà il y a 10 ans qu’une Route du Rhum courue par les deux navigateurs en solo a débouché sur une rencontre à l’arrivée et formé un duo dans leur vie privée : un départ sur leur route de Madison en quelque sorte… Le tandem de navigateurs va alterner course en double et participations à une épreuve, l’un en mer et l’autre à terre. L’édition 2020 du Vendée Globe s’inscrit dans ce dernier format, Louis en mer et Servane à terre. Dès 2007 Servane Escoffier avait commencé très fort en devenant la plus jeune femme à courir la Barcelona World Race en double sans assistance et sans escale (5ème) !Née dans le grand bain des courses et autres régates avec un père skipper de haut vol, Bob Escoffier, la Malouine décrochera la seconde place sur la Route du Rhum en 2006. En 2017 le duo finira 7ème de la Transat Jacques Vabre sur l’IMOCA à foils « Bureau Vallée 2», le bateau qui a gagné le dernier Vendée Globe avec Armel Le Cléac’h. Bateau qui est parti hier avec Louis Burton à la barre pour sa 3ème participation et supporté par les étudiants d’AMOS Rennes dont il est le parrain : Chans vat ! « Bonne chance » en Breton.
Une belle histoire et un beau palmarès avec comme partenaire principal Bureau Vallée. Quelle est cette collaboration ?
« Oui Bureau Vallée est un sponsor qui nous est fidèle, avec d’autres marques du même secteur. Clairefontaine, Apli Agipa, Exacompta, ,Fellowes, Quo Vadis, Bic sont aussi nos sponsors fidèles et officiels. Mais nous avons également développé un format original de « multisponsorisme » qui déborde des seuls cahiers, agendas ou stylos : comme Café de l’Ouest, Profurl, Thomas Cooper, Alpe-d’Huez, Fein etc. Nous sommes très attentifs aux retours pour tous ces partenaires techniques qui nous accompagnent dans la durée. Ainsi la seule préparation pour le Vendée Globe s’étale sur une campagne de 4 ans avec notamment des visites de magasins du réseau Bureau Vallée (330), ou encore des rencontres avec des écoles qui utilisent le kit pédagogique de Louis..
Vous êtes la Marraine de « Mer Entreprendre », pourquoi et pour qui ?
« Avec Louis nous avons créée en 2013 un club d’entreprises de la Région Bretagne « Mer Entreprendre » pour élargir leur réseau d’affaires et leur permettre de devenir partenaires de projets sportifs à forte résonnance médiatique. Ses membres se mobilisent pour renforcer la dynamique entrepreneuriale et égalitaire, afin de rendre la voile accessible permettant aussi à des PME /TPE d’entrer dans ce cercle. Entreprendre et ouverture sont deux dimensions inséparables pour notre communauté fédérée. Au cœur de ce club le « Projet Espoir » occupe une place singulière afin de créer une filière sportive régionale ouverte aux jeunes talents. Depuis 2014, 6 jeunes sportifs ont été sélectionnés pour des courses de « Class40 » (classe de voilier monocoque hauturier de course).Le stade d’après est de viser une forme d’Académie pour transmettre nos valeurs et gratifier des jeunes. Faire rêver par l’aventure inhérente à la voile certes, mais aussi activer leur enthousiasme et développer de la confiance en vivant des expériences uniques. Le métier de skipper est attractif mais il faut savoir qu’il est aussi très exigeant et a beaucoup changé depuis l’époque d’Eric Tabarly. qui était déjà en avance sur beaucoup de points techniques, mais aussi sur sa préparation physique intense. On ne mesure pas en voyant le bateau glisser sur l’eau avec facilité combien d’apprentissages et d’efforts répétés sont nécessaires pour tenir sur une épreuve comme le Vendée Globe. Louis fait du vélo et de la course à pied 2 à 3 fois par semaine, une équipe l’accompagne dans sa préparation mentale, un coach sportif et un nutritionniste complètent l’équipe, rien n’est laissé au hasard ! C’est ce qui permet de durer, de passer les épreuves et les unes après les autres, et donc de tenir 2 mois et demie en mer seul, sans escale et sans assistance pour l’épreuve sportive et la course la plus longue au monde. Le record aujourd’hui est de 74 jours et quand on voit que l’âge des vainqueurs du Vendée Globe est entre 32 et 65 ans, on se rend bien compte que tout est possible pour tout le monde et que chaque détail compte, c’est aussi ce qui fait la beauté et la magie de cette épreuve ! Et plus généralement, le succès de ces courses au large est aussi dû au fait qu’elles peuvent comporter plusieurs classements et plusieurs catégories au sein d’une même épreuve. Tous ces éléments ajoutés les uns aux autres contribuent pour beaucoup à la médiatisation de ces courses. »Combien êtes-vous à BE Racing ?
« Nous sommes 11 salariés dans l’entreprise tout au long de l’année avec des renforts temporaires pour préparer les courses. Nos métiers concernent la préparation des bateaux évidemment, mais aussi la rédaction de contenus, la réalisation de vidéos et le management dans l’organisation des évènements avec nos sponsors. Nous avons aussi des renforts momentanés mais cela concerne principalement des compétences techniques notamment au moment des préparations des grandes courses. »Et le projet « Louis Burton autour du Monde » s’adresse à qui ?
« Dans le même esprit d’ouverture que les autres actions de BE Racing pour promouvoir le nautisme, ses métiers, permettre sa découverte et faire accéder à sa pratique. « Louis Burton autour du Monde » se trouve être une activité médiatisée dans laquelle Louis s’est investi fortement depuis des années partout où il est invité. Depuis 3 ans, il propose gratuitement aux professeurs du CP au CM2 un Kit pédagogique "Je découvre le monde des océans avec Louis Burton". Une édition spéciale 2020 liée au Vendée Globe se traduit par la présence de Louis dans les écoles, des récits de la mer, des courses légendaires, avec des vidéos autour de l’univers marin. Toutes les facettes du nautisme sont intégrées avec la course au large. Y compris avec l’essor du numérique qui permet de concourir à des courses en virtuel : les étudiants d’AMOS se sont notamment inscrits en faisant un concours interne « Virtual Regatta – Vendée Globe 2020-2021 ». Manière de vivre l’aventure Vendée Globe, certes sans vivre l’expérience de la mer mais au moins de partager son imaginaire tout en faisant la course (virtuellement) avec Louis. Comme quoi, l’essentiel là encore en sport, est de participer ! »