• Masterclass : la féminisation du marché du sport en question

    Masterclass :  la féminisation du marché du sport en question
    Sous forme de visioconférence, les étudiants poursuivent les rencontres et échanges avec différents acteurs du sport. Les AMOSciens du campus de bordeaux de 1ère et 2ème année ont échangé avec deux professionnelles françaises sur le thème de la féminisation du sport. Retour sur leurs expériences et visions autour d’un sujet qui dépasse le simple cadre du sport.

     

    Pour ce nouveau rendez-vous autour du marché du sport, AMOS Bordeaux a décidé de mettre les femmes et le sport au cœur de leur actualité. Le 4 mars dernier, une Masterclass a été organisée en visioconférence, portant sur la féminisation du marché sportif. Pour les étudiants de 1ère et 2ème année de Bachelor, ce rendez-vous aura été une excellente occasion de débattre sur un sujet d’actualité aussi bien relayé par les médias que les instances sportives.

    Des invitées féminines au cœur du sport féminin


    Pour débattre sur ce sujet, nous avons eu le plaisir de recevoir en visio Hélène Watson et Valérie Domain.

    Hélène Watson : ancienne triathlète de haut niveau avec plusieurs titres de championne de France à son actif, elle est la première vainqueure féminine d’un Ironman (Gérardmer 2003). Hélène a figuré également comme entraineuse fédére de triathlon et monitrice d’équitation, mais aussi professeure d’EPS en collège et lycée.

    A l’issue de sa carrière sportive, Hélène a lancé une marque de textile pour le triathlon et le trail en 2003 avec son mari : la marque KIWAMI.

    Valérie Domain : Journaliste reconnue depuis plus de vingt ans, elle est aussi auteure d’une dizaine de livres, dont plusieurs titres à succès. Grand-reporter dans la presse écrite, elle a ensuite lancé gala.fr avant de rejoindre aufeminin.com puis nouvelobs.com à des postes de direction éditoriale. Elle a créé et dirige depuis cinq ans une agence de contenus à destination des médias (L’Équipe, Prisma Media, Le Parisien, Elle, Version Femina…).

    Valérie a créé en 2020 un média digital dédié au sport féminin : ABLOCK!.

    Des femmes et des métiers au sein de l’écosystème sportif


    Nos deux invitées ont présenté leur parcours et leur entreprise.

    En créant la société avec son époux néo-zélandais et également triathlète, Hélène Watson a voulu réaliser un savant mélange de culture pour le nom de l’entreprise : en référence au kiwi, espèce d’oiseau en voie de disparition en Nouvelle-Zélande et le mot « ami », soit la réelle signification « l’ami des kiwis ». Pour apporter une touche française à la marque, ils ont décidé d’intégrer un béret sur le logo. Kiwami représente leur idée du triathlon : international mais unique, plein de vie et de caractère, amical, sain et fier.

    Les deux athlètes se sont donc lancés dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Grâce à leur grande connaissance du milieu du triathlon, ils proposent un ensemble de produits textiles, techniques et haut de gamme pour les trois univers de la discipline (également celui du trail) et ciblent une catégorie de sportifs tournée vers la performance et le haut niveau.

    Portée par le souci du détail et l’exigence de la performance, la marque a su s’imposer avec des innovations majeures avant d’être légitimement récompensée à l’ISPO Munich, le plus grand salon international multisectoriel de l'industrie du sport. Kiwami est reconnue par l’industrie du sport comme porteur de nouveaux concepts et appréciée par les professionnels du secteur.

    Leurs principaux clients se trouvent en Europe, notamment en Allemagne, mais aussi aux États-Unis.

    Créée en 2003, Hélène et son mari ont d’emblée fait le pari de la commercialisation en ligne : un gros risque à l’époque puisque Internet n’était pas encore le canal marketing majeur qu’il est aujourd’hui ! Un pari réussi puisque Kiwami équipe aujourd’hui plus de 350 clubs et équipes dans le monde entier avec des tenues de triathlon techniques, confortables et de qualité.

    Quant à Valérie DOMAIN, dopée par les endorphines et la confiance d’entreprendre, elle va conjuguer son métier de journaliste et sa nouvelle passion vitale, le sport, pour créer le média digital ÀBLOCK!

    ÀBLOCK! n’est pas un énième média sportif traditionnel, pas de résultats ni de comptes-rendus mais la parole donnée à des femmes, championnes ou anonymes, plutôt issues de disciplines peu médiatisées, qui ont toutes en commun de vivre leur sport avec « leurs tripes ». Le sport y est traité comme un vecteur d’émancipation, une incitation à trouver la meilleure formule de soi-même !

    On y parle donc de sport mais de façon inédite avec une ligne sociétale assumée et constante, portée par des portraits, tribunes et interviews d’illustres championnes autant que d’illustres inconnues.

    Laissant de côté, le culte de la performance à tout prix, ÀBLOCK! est avant tout conçu comme un vecteur d’émancipation pour les femmes, avec un seul crédo : faire bouger les lignes ! Pour cette initiative, Valérie vient de recevoir le soutien du Ministère de la Culture (lauréat de la bourse Emergence et innovation dans les médias).

    Quel marché du sport féminin ?


    Suite à la présentation de leur structure, nos invitées ont débattu avec les étudiants sur l’évolution du marché sportif féminin, notamment à travers la médiatisation et le lien entre pratique sportive et commercialisation de produits sportifs féminins.

    Nous avons pu échanger avec Hélène sur la vision « business » et les opportunités économiques qu’offre la croissance de la pratique sportive féminine, notamment autour des sports d’endurance (running, vélo, triathlon), et encouragée par les instances fédérales, comme en témoigne le « Projet Mixité », lancé par la Fédération Française de Triathlon en 2012 puis 2017. Nous sommes revenus sur la stratégie marketing de la marque pour attirer et fidéliser une communauté de pratiquantes.

    Valérie est revenue sur la médiatisation du sport féminin et les freins au développement de la pratique. Selon elle, le manque de moyens alloués au sport féminin, notamment en termes de budget, d’infrastructures et de compétitions génèrent ces disparités dans le secteur sportif.

    C’est en mettant en valeur le sport féminin que l’on atteindra une plus grande reconnaissance et parité. C’est pour cela qu’ABLOCK! a vu le jour !

    Pour appréhender au mieux les idées développées au cours de cette conférence, les étudiants ont produit, en groupe, une note de synthèse et présenté un plan d’action pour la promotion du sport féminin à travers les structures Kiwami et ABLOCK ! Une mise en situation permettant de comprendre les enjeux du sport et ainsi être acteur des changements de demain.


    Article rédigé par Manon Gimet, étudiante en 3ème année Bachelor Métiers du Sport AMOS Bordeaux.

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