• Pacé, présent et avenir

    Pacé, présent et avenir
    Le running pèse deux fois plus que le football en France. Mais qu’est-ce qui fait courir 13,5 millions de Français ? Les adeptes de la course à pied sont de plus en nombreux. En effet, ce sport est accessible à tous. Une paire de basket, une bonne dose de motivation, et voilà. La Bretagne ne déroge pas à la règle : il suffit de se rendre sur les bords de la Vilaine les soirs et le weekend pour constater qu’il faut parfois « jouer des coudes » durant son jogging. Et pour s’équiper, rien de plus simple grâce à l’émergence de magasins spécialisés comme Sohbi Sport, Endurance Shop, i-Run qui fournissent de chaussures de qualité avec des marques telles que Nike, Adidas, Brooks… Le marché du running est aujourd’hui évalué à environ 850 millions d’euros par an en France. Cette émergence des produits running résulte de l’explosion du nombre de courses (5, 10, 15 kms, semi-marathons, marathons). Plusieurs communes proposent leur course annuelle à leurs habitués comme les Métropolitaines de Saint-Grégoire, ou bien les 10 kms de Betton devenus des rendez-vous incontournables en début d’année dans le bassin rennais. Pour Pacé (petite ville de 11000 habitants), cet événement annuel a pris une toute autre dimension ces dernières années. Et a priori ce n’est que le début.

    Gaëlle et Loïc :  un duo d’enfer !

    Pour la quatrième année consécutive, le club « Pacé en courant », section locale du stade Rennais athlétisme, s’est vu confié par la Fédération Française d’Athlétisme l’organisation des championnats de France des 10000 m et des 30’ cadets et cadettes (l’événement devait avoir lieu le 11 avril 2020). A l’origine, le fameux duo Loïc Rapinel - Gaëlle Houitte, véritables pionniers du demi-fond et du fond du club pacéen qu’ils ont créés en 2003. Ils animent également la Métropole Rennaise sur le plan des organisations sportives avec les 10 km de l’hexagone en juin, le Cross national de Pacé Rennes Métropole en novembre et depuis 4 ans, les championnats de France des 10000 m ! «Les 10000 m étaient en train de végéter lorsque nous nous sommes déplacés, Gaëlle et moi en 2016 au stade de Charléty à Paris, pour assister au championnat de France. Pas de spectateurs, aucune ambiance et les performances se faisaient ressentir. En quittant Paris nous avons donc décidé de postuler pour l’organisation de ces Championnats et de créer des animations autour de ces courses de 10000 m. » raconte Loïc Rapinel. En effet, quoi de mieux que de ramener un événement national dans ce petit village gaulois afin de lui redonner des couleurs ! Pour ce faire, des relais 10X1000m sont créés en 2016, ouverts aux entreprises et à tous les clubs FFA, les associations, les collectivités et les familles. Dès la première année, c’est un gros succès. En effet, il est facile de monter une équipe ! Il suffit pour cela de trouver dix personnes capables de courir pendant un kilomètre (deux tours et demi sur la piste de 400 m du stade d’athlétisme de Pacé) et de se passer un relais. Ces relais 10*100m sont très prisés avec 30 équipes maximum au départ (répartis en des deux courses de relais). De plus, la fédération apporte son aide en créant les épreuves de durée pour les jeunes et un championnat de France réservé aux vétérans. L’instance décide également d’ouvrir ces courses aux coureurs étrangers et aux coureurs non licenciés, les minimas n’étant plus nécessaires pour participer : « C’était le succès assuré avec la participation de plus de 500 coureurs. » En 2018, les championnats de France des 30’ pour les cadets et les cadettes voient le jour en plus des 4 courses de 10000 m déjà courues.

     

    A la conquête de l’Europe

    Tout va bien en Bretagne donc. Enfin presque, car pour Loïc Rapinel et Gaëlle Houitte il faut en faut encore plus ! Le breton est têtu et afin d’améliorer encore l’organisation, le duo se rend en 2018 et en 2019 à Londres pour apprendre auprès des Anglais, déjà organisateurs de la coupe d’Europe des 10000m : « Nous avons pris goût à tel point que l’on s’est dit pourquoi ne pas faire en sorte de permettre à la Bretagne et à notre région d’organiser cette belle épreuve. La fédération nous a suivis et a postulé officiellement pour qu’on l’organise. La décision finale concernant le lieu des 3 prochaines années (2022,2023 et 2024) sera officiellement proclamée en septembre. Nous croisons les doigts ». Une superbe aventure qui permet de mettre en lumière cette petite ville bretonne et d’attirer le grand public. De quoi prendre la grosse tête ? Pas du tout. Lorsqu’on rencontre Loïc Rapinel, on se rend très vite compte de la sympathie du personnage au bout de quelques échanges.  Cet ancien (excellent) coureur de 1500 m a plus le profil d’Astérix que de Zlatan Ibrahimovic, avec des valeurs qu’il cherche à insuffler à son club et à son événement. Il n’y a qu’à regarder le journal présentant la course. Dans les encarts publicitaires commercialisés, on retrouve plutôt le garagiste ou l’électricien du coin qui cherche à aider le club de son village. Et ce sont bien ces vertus locales qui font de cet événement une grande fête. Avant un destin mondial ? Tout est permis.

     





     
    Propos recueillis par Tony Rolland, chargé de communication et développement AMOS Rennes

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