• QUAND PASSION DU SPORT ET CARRIERE SE RENCONTRENT

    QUAND PASSION DU SPORT ET CARRIERE SE RENCONTRENT
    Rencontre avec Jean-Manuel Toche, co-fondateur de la société S2C et intervenant chez AMOS en commercialisation de marque sportive et management opérationnel et humain.

     

    Bonjour Jean-Manuel. Vous êtes le co-fondateur de la société S2C, pouvez-vous nous la présenter ? Quel est votre rôle au sein de la société ?


    D'une part, S2C anime le site www.lemontshirt.com, qui propose un large catalogue de t-shirts logotés, pour les passionnés de tennis, squash, padel et badminton.

    D’autre part, S2C forme au quotidien différents acteurs qui évoluent pour la plupart d’entre eux, dans le secteur du RETAIL SPORT.

    Nous travaillons avec des magasins spécialistes, avec des GSS, avec des marques, des grossistes et avec des clubs.

    C’est l’activité principale de S2C. Nous essayons d’apporter notre pierre à l’édifice de la professionnalisation de notre industrie du sport !

     Quelles marques vous inspirent dans leur manière de communiquer ?


    Je ne citerai pas une marque en particulier car il y en a beaucoup qui m’inspire, et ce aussi bien au sein du monde du sport, que dans d’autres domaines d’activité.

    Globalement, j’aime les marques qui s’engage significativement dans ce que ce j’appellerai le marketing scientifique, et qui développent des dispositifs capables de recueillir et d’analyser positivement de la donnée.

    Je crois que notre industrie doit créer de la valeur ajoutée, de la valeur d’utilité et doit tendre vers l’équation du « sur mesure » : 1 produit = 1 client.

    C’est essentiel pour échapper à la bataille des prix engagée par les GSS et par les mastodontes du NET, et pour rétablir de belles marges !

    Le marketing des valeurs, de l’appartenance crée bien sûr de la différenciation, mais la véritable différenciation c’est de sortir d’un magasin avec 1 club de golf ou 1 paire de ski qui correspondent en tous points à notre niveau / notre technique / notre morphologie !

    Quelle place occupe le sport dans votre vie ?


    Mon quotidien professionnel est exclusivement connecté au sport, je joue au golf, au tennis et au padel, je passe de nombreuses heures au bord des terrains de foot pour encourager mes 2 garçons de 7 et 11 ans, et j’assiste à autant d’événements sportifs que possible ! La réponse est donc : « Quasiment toute la place » !

    Peter Drucker, un célèbre spécialiste de gestion, a déclaré qu’une “entreprise commerciale a deux fonctions principales : la commercialisation et l’innovation. Qu’en pensez-vous ?


    En phase avec Drucker qui décrit « l’imprévu » comme une puissante source d’innovation. Nous le constatons très fortement au cœur de la crise sanitaire que nous sommes en train de vivre.

    Pour compléter le propos, Pasteur disait que « le hasard ne favorise que les esprits préparés ».

    Il me semble donc que nous devons prioritairement préparer nos étudiants à comprendre le monde et ses perpétuelles évolutions. C’est à mon sens la meilleure des recettes, pour devenir de très bons professionnels !

    Pour répondre précisément à la question, dans le contexte actuel, je crois que l’entreprise doit avoir 3 fonctions principales :

    • La performance commerciale (rentabilité)

    • La performance sociale

    • La performance environnementale


    3 piliers incontournables pour construire des projets solides et durables qui remporteront aussi bien l’adhésion des collaborateurs en interne, que celle des clients à l’externe.

    Pourquoi l’image de marque est-elle si importante dans le sport ?


    Nous faisons du sport pour nous dépasser, pour notre bien-être, pour notre plaisir, pour nous connecter à la nature, pour développer du lien de social… La pratique sportive est donc une passerelle vers des expériences humaines fortes. Dans ce contexte, je crois que les marques doivent être à la hauteur de l’engagement émotionnel et physique des pratiquants et incarner elles aussi des valeurs fortes.

    Que pensez-vous du marketing d’influence ?


    En préambule, il me semble que contrairement à d’autres secteurs, les marques sportives ont toujours pratiqué le marketing d’influence, dans sa version « off line », incarnée par des prescripteurs comme les enseignants, les clubs partenaires…

    Dans sa version « on line », j’aime l’idée que des sportifs amateurs passionnés puissent à l’instar d’athlètes reconnus, devenir eux aussi de puissants déclencheurs d’achat.

    Comme le management, le marketing s’horizontalise et les consommateurs prennent de plus en plus le pouvoir !

    Le marketing d’influence n’est pas seulement un déclencheur d’achat. C’est pour les marques, un outil idéal pour développer du story telling, pour booster leur notoriété, pour crédibiliser leurs produits et pour construire des canaux de recommandation, pilotés aussi bien par des athlètes professionnels que par des pratiquants amateurs.

    Quels sont selon vous fondements d’une image de marque réussie ?


    L’image de marque repose sur un socle de valeurs. Le travail des marketeurs et des communicants consiste à transmettre massivement et efficacement ses valeurs à l’ensemble des acteurs du marché.

    Il s’agit en quelque sorte « d’évangéliser » le marché !

    Mes étudiants ouvrent de grands yeux quand je leur parle d’évangélisation ! Il s’agit pourtant bien de « convertir » vos interlocuteurs aux idées / projets développés par votre marque.

    Je profiterai de cette question pour souligner que l’image de marque se construit « dans les bureaux » au sein des départements marketing et communication, mais qu’elle s’incarne, se construit et grandit grâce aux hommes et aux femmes, qui évoluent au quotidien sur le terrain, et qui sont des « évangélisateurs » de proximité.

    Enfin, je crois qu’il faut s’astreindre à développer/renforcer l’image de marque aussi bien en B to C, qu’en B to B. Et ce sont 2 démarches bien distinctes.

     Selon vous, quel rôle joue le digital dans la construction de l’image de marque ?


    Un rôle très positif quand il s’agit comme on le disait précédemment de transmettre massivement et instantanément des messages et un positionnement, à des clients ou à des prospects bien identifiés.

    Un rôle moins positif si l’on considère que les marques n’ont plus la maîtrise de la totalité de leur communication.

    Sur la toile, le grand public peut s’exprimer librement et prendre le pouvoir à tout moment.

    Le nombre de followers des comptes Twitter ou Instagram des athlètes, dépasse très fréquemment le nombre de followers des comptes des marques qui les sponsorisent. Pour le meilleur ou pour le pire !

    Pour exemple, le très fort discrédit jeté sur Djokovic suite à l’ADRIA TOUR et massivement relayé sur l’ensemble des réseaux sociaux, est un événement dont LACOSTE, HEAD et ses autres sponsors se seraient bien passés !

     
    Propos recueillis par Melek MESTIRI, chargée de communication AMOS Toulouse

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