• Regard de femme en Ovalie

    Regard de femme en Ovalie
     

    À propos du film « Beau Joueur, dans les coulisses de l’Aviron Bayonnais » Après plusieurs courts métrages et quatre films, Delphine Gleize nous propose en 2019 le film « Beau joueur », qui nous projette au cœur de l’Aviron Bayonnais le temps d’une saison (2016/2017). Alors que la saison 2015/2016 leur permet d’accéder au TOP 14, à l’élite du rugby, les résultats ne sont pas au rendez-vous et dès octobre 2016 l’équipe se retrouve dernière du classement. Malgré cela Delphine Gleize poursuit le tournage de son film au sein de ce groupe et capte tout au long de la saison, grâce à sa caméra, les moments de bonheur comme de tristesse des joueurs de l’Aviron Bayonnais, ce qui a pour résultat un film riche en émotions qui témoigne de l’impact de la performance sportive sur un club et de la façon dont une équipe fait face à cette déconvenue.

     

    Nous avons pu rencontrer Delphine Gleize à l’occasion du Festival Sport, Littérature et Cinéma à l’institut Lumière à Lyon, où son film a été diffusé en avant-première en 2019 ainsi qu’une nouvelle fois lors de l’édition 2020. Au cours de ces échanges, nous avons évoqué différents sujets comme la complexité de réaliser un film sur une équipe malgré des résultats sportifs peu satisfaisants.

    « Suite aux résultats du début de saison, un des objectifs a été de questionner l’idée d’un collectif qui doit tenir debout, coûte que coûte, parce qu’ils sont obligés. Et surtout ce qui m’a frappé dans cette équipe quand j’ai rencontré l’ensemble des joueurs, c’était qu’ils semblaient soudés, c’était un groupe qui n’explosait pas, c’était étonnant vu les circonstances. En France on a vraiment très peu l’habitude de se confronter à l’idée de l’échec, les Anglais et les anglosaxons le font très bien. Et eux (les joueurs) m’ont intéressé pendant 7 mois et demi parce qu’ils construisaient un collectif qui tenait debout, des joueurs qui ne trouvaient pas les réponses, sinon ils les auraient trouvés sportivement, mais en tout cas qui s’obstinaient et c’est très intéressant. »

    Nous avons également pu lui demander comment s’intégrer malgré les moments de tensions dans un vestiaire d’hommes en tant que femme.

    « Eh bien d’abord on ne se pose ni la question d’homme ou femme, ce qui est d’ailleurs à mon avis ce qui va sauver les rapports entre les hommes et les femmes, c’est de se dire qu’on a un film à faire, que ce qui nous lie c’est le goût de l’effort, le goût du travail et le corps au travail, c’est-à-dire qu’ils me voient toute seule avec ma caméra en se disant « Sérieux ? Elle fait un film alors qu’on perd ? Ça n’intéressera personne, sa caméra est trop petite… » au fond d’eux ils se disent « c’est super qu’elle soit là », mais en même temps « qu’est-ce que ça va donner ? » et moi je suis admirative de ces garçons qui tiennent debout. […] Ce qui nous lie vraiment c’est le temps passé, c’est-à-dire l’obstination. Pour eux il faut essayer de remonter un score et pour moi je dois revenir, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente et dire « on ne lâche pas ». »

    L’avenir s’annonce chargé pour Delphine Gleize qui travaille en ce moment sur plusieurs projets à différents niveaux d’implication, en tant que scénariste, co-scénariste et réalisatrice.
    Rédigé par Anne-Charlotte Meyer, Chargée de communication AMOS Lyon


    nos AMOSciens Lyonnais avec Delphine Gleize et Richard Choirat au festival Sport, Littérature et Cinéma.

     



     

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