• Le sport est un art à « La Piscine »

    Le sport est un art à « La Piscine »
    Connaissez-vous les célèbres douches du Vélodrome de Roubaix, celles embrumées du mythe cycliste Paris-Roubaix ? Sachez que ces douches à la forme carrée et en granit brut, possèdent chacune le patronyme d’un vainqueur de l’Enfer du Nord : Peter Sagan, Tom Boonen, Eddy Merckx, Fabian Cancellara… Si les décennies passent, les douches accompagnées de ses souvenirs restent. Un véritable lieu de culte. A Roubaix, une autre institution se dégage par son caractère hydrophile, mélange de sport, de culture et d’histoire : la piscine de Roubaix.

     

    Un lieu de rencontres

    Autrefois riche de son industrie textile, la ville de Roubaix décide d’ériger sa piscine en 1922. Implantée Rue des Champs, l’origine de sa construction est à attribuer au maire de l’époque Jean-Baptiste Lebas qui avait chargé l’architecte Albert Baert de construire la « plus belle piscine de France ». Considérée comme l’une des plus belles d’Europe, les métropolitains lillois aiment à s’y retrouver à partir de 1932, date à laquelle elle ouvre ses portes. Son style Art-Déco avec son entrée néo-byzantine font à l’époque, la fierté de toute une ville. A la fois piscine sportive avec un bassin olympique de 50 mètres et établissement public de bains-douches, le bâtiment propose alors un réfectoire, un salon de coiffure, de manucure et pédicure et une laverie industrielle.

    Dans les années 1970, la piscine commence à se dégrader mais reste ouverte au public. Quinze ans plus tard, elle ferme ses portes pour raisons de sécurité.

     

    Un lieu de culture


    En 1992, la ville de Roubaix accompagnée de quelques architectes, fait le pari fou de la démonter pour la restaurer… et transformer cet endroit jadis majestueux en un extraordinaire musée. A la suite d’un appel à projets international, le chantier est confié à l’architecte Jean-Paul Philippon. Coût du projet : 19,5 millions d’euros.

    Une convention est également signée entre l’Etat et la Ville de Roubaix qui permet le transfert des collections de l’ancien musée national à la ville de Roubaix : des œuvres du musée d’Orsay, du Musée National d’Art Moderne et du Fons National d’Art Contemporain s’y installent.

    La Piscine ouvre ses portes en octobre 2001. Depuis son ouverture, le succès médiatique et populaire ne cesse de croître.

     

    Un lieu international


    Les innombrables galeries de ce musée réparties sur 8 000m², recensent environ 200 000 visiteurs par an. Lorsque Lille devient capitale européenne de la culture en 2004, un pic est atteint à 250 000 personnes.

    Dans ce lieu chargé d’histoire se mêlent aujourd’hui des œuvres d’artistes régionaux, nationaux et internationaux. Telle la Joconde de Léonard de Vinci au Louvre, la Piscine de Roubaix détient son joyau :  La petite châtelaine de Camille Claudel.

    Côté régional, la peinture Combat de coqs en Flandre du roubaisien Rémy Cogghe (1889)  fait office de référence. Rappelons que les combats de coqs sont étroitement liés à l’histoire du Nord et du Pas-de-Calais et que la région dénombre encore aujourd’hui, une vingtaine de gallodromes.

    Vous l’aurez compris, la singularité de ce lieu est d’avoir réussi à assembler dans un même endroit de la connaissance, du bien-être, de la culture… et du sport !

     
    Propos recueillis par Thibaut Huvelle, directeur adjoint d'AMOS Lille

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