Sport : le rebond sera digital !

Comme tous les secteurs économiques, l’industrie du sport est bouleversée par la situation actuelle liée au COVID-19. Celle-ci agit comme un révélateur du véritable état de santé de l’écosystème sportif et l’heure sera bientôt à un diagnostic complet. Pour autant, le sport n’est pas tout à fait à l’arrêt, grâce au digital et à une capacité d’innovation qui lui permet de continuer à exister. Le contexte actuel offre l’opportunité au sport et à ses acteurs de se réinventer en profondeur et durablement.
Le sport mondial est en suspens. Les compétitions et les entraînements sont arrêtés. Les fédérations et ligues construisent des scénarios de reprise ou mettent fin de manière anticipée aux saisons. Les salaires des joueurs professionnels sont revus à la baisse. De nombreuses marques ont annulé ou retardé leurs investissements faute de visibilité. Les industriels voient leurs chaînes de production ralentir. Les médias sont sevrés de direct et de résultats. Les professionnels du tourisme sportif sont démunis. L’impact est d’ores et déjà colossal : -25% du CA pour la filière sport en France [1]et 50 000 salariés concernés par des mesures de chômage partiel[2].
Cette crise a mis en lumière plusieurs tendances de fond. Tout d’abord, l’impasse dans laquelle sont plongées la plupart des organisations sportives s’explique en grande partie par une santé financière déjà fragile avant la crise et par des modèles économiques précaires, avec une dépendance aux droits TV et sponsorings couplée à une masse salariale, charge fixe, souvent écrasante. Ceux qui présentent structurellement un endettement fort ou dont la source de revenus dépend en majeure partie des revenus liés au sponsoring sont doublement touchés. Quant au sport amateur, en France, il existe principalement grâce au financement des fédérations, des collectivités et des sponsors locaux, ces derniers se trouvant eux-mêmes affectés par la crise.
Une deuxième tendance concerne la maturité des acteurs du sport sur l’adoption du digital, mise à l’épreuve dans un contexte de pause du monde physique. On distingue trois catégories :
L’eSport explose plus que jamais au moment où le sport est à l’arrêt, confirmant une tendance déjà engagée avant la crise. Au moment où les stades sont vides, les arènes virtuelles ne désemplissent pas : +17% de fréquentation pour Twitch[3]. Les acteurs du sport déjà convertis à l’eSport ne sont pas en reste, leur permettant d’agrandir une communauté de fans pas forcément adepte de sport mais qui pourrait rester fidèle.
Le sport doit saisir l’opportunité de transformer ses modèles en s’inspirant des initiatives apparues pendant la crise.Pour maintenir sa capacité à rassembler tout d’abord. Les compétitions et grands évènements finiront par reprendre, mais sous quelles formes et conditions ? Il est difficile d’imaginer, avec les habitudes de distanciation prises, des enceintes sportives à nouveau remplies et gérées « comme avant ». Deux options se présentent. Soit répondre par des normes strictes de digitalisation des infrastructures pour garantir une gestion optimisée et sécurisée des spectateurs avec des systèmes connectés : biométrie, gestion des flux, IOT… Soit inventer une expérience du sport à distance mais suffisamment forte et « connectante » émotionnellement, par exemple en orientant les fans vers une expérience en continue dans laquelle le « matchday » ne serait plus le point culminant tant les points de contact digitaux entre les clubs, athlètes et fans seraient nombreux et intenses : tokens, VA/VR, contenus premiums, caméras embarquées… Maintenir la relation directe avec les fans et consommateurs sera essentielle et passera par une « pertinence digitale » forte, sous peine d’être désintermédié.
Pour s’assainir et s’affranchir financièrement ensuite. Cela passe par des modèles économiques durables et résiliant avec une diversification des sources de revenu : valorisation des données, services digitaux innovants, nouvelles activités… Par exemple, en devenant des marques les clubs pourront piloter un portefeuille d’activités varié au-delà du sport et réduire leur dépendance à l’aléa sportif. Maintenir un continuum entre sport et eSport permettrait de créer de nouvelles expériences pour cibler et fidéliser une communauté élargie. De nouveaux modèles de financement et de redistribution de la valeur doivent aussi être imaginés entre les acteurs privés et publics, avec un rôle clé du financement public et participatif.
Pour « tenir la distance » enfin. Les organisations sportives doivent se digitaliser dans le but d’exister « ATAWAD » (« any time, any where, any device » : partout, tout le temps, sur tous les canaux). L’objectif est de permettre aux administrateurs, entraîneurs et athlètes d’être connectés en permanence, de gérer des entrainements ou des transactions sécurisées (transferts, contrats) depuis n’importe où. Cela doit s’appuyer sur la mise en place d’un socle technologique moderne avec des plateformes de gestion des données performantes et scalables et le recours à des services Cloud, blockchain et IoT. Pour les acteurs marchands, il s’agira d’investir dans des solutions de e-commerce ou d’assurer une distribution sur des plateformes tierces.
Le monde du sport a aujourd’hui de vraies raisons de se transformer. Il doit le faire de manière ambitieuse et collective pour se relever de la situation critique dans laquelle il est plongé. A la phase de transition - qui pourrait être longue – devra succéder une phase de transformation pour se projeter sur le long terme. Le digital sera un levier majeur pour assurer le rebond. Un premier signe fort sera la reprise des compétitions, à tout niveau, que le monde du sport en manque d’émotions attend avec impatience.
[1] Ministère des Sports
[2] Union Sport & Cycle
[3] Twitch Tracker
Le souffle coupé
Le sport mondial est en suspens. Les compétitions et les entraînements sont arrêtés. Les fédérations et ligues construisent des scénarios de reprise ou mettent fin de manière anticipée aux saisons. Les salaires des joueurs professionnels sont revus à la baisse. De nombreuses marques ont annulé ou retardé leurs investissements faute de visibilité. Les industriels voient leurs chaînes de production ralentir. Les médias sont sevrés de direct et de résultats. Les professionnels du tourisme sportif sont démunis. L’impact est d’ores et déjà colossal : -25% du CA pour la filière sport en France [1]et 50 000 salariés concernés par des mesures de chômage partiel[2].
Cette crise a mis en lumière plusieurs tendances de fond. Tout d’abord, l’impasse dans laquelle sont plongées la plupart des organisations sportives s’explique en grande partie par une santé financière déjà fragile avant la crise et par des modèles économiques précaires, avec une dépendance aux droits TV et sponsorings couplée à une masse salariale, charge fixe, souvent écrasante. Ceux qui présentent structurellement un endettement fort ou dont la source de revenus dépend en majeure partie des revenus liés au sponsoring sont doublement touchés. Quant au sport amateur, en France, il existe principalement grâce au financement des fédérations, des collectivités et des sponsors locaux, ces derniers se trouvant eux-mêmes affectés par la crise.
Une deuxième tendance concerne la maturité des acteurs du sport sur l’adoption du digital, mise à l’épreuve dans un contexte de pause du monde physique. On distingue trois catégories :
- Ceux qui ne se sont pas assez transformés souffrent le plus. Il s’agit majoritairement d’acteurs historiques qui n’ont pas suffisamment modernisé leurs méthodes et infrastructures et qui n’ont pas de plan de continuité.
- Ceux qui ont su trouver un bon équilibre entre physique et digital parviennent à exister. Les clubs équipés en logiciels de gestion des athlètes maintiennent à distance une continuité d’entraînement. Les ligues et clubs ayant bâti des communautés de fans digitales leur proposent de nouveaux contenus, comme le fait la NBA. Les médias puisent dans leurs archives audiovisuelles pour maintenir un lien émotionnel avec les téléspectateurs. Les équipementiers ayant investi sur le e-commerce continuent de fournir les particuliers.
- Ceux qui sont nativement digitaux s’affirment. Il s’agit notamment des start-ups et PME du très dynamique tissu Sport Tech. Citons en exemple les fournisseurs de logiciel de gestion d’équipe, d’équipements technologiques, de plateformes de sport santé et de fitness, les médias Internet spécialisés, et les entreprises affiliées au eSport.
L’eSport explose plus que jamais au moment où le sport est à l’arrêt, confirmant une tendance déjà engagée avant la crise. Au moment où les stades sont vides, les arènes virtuelles ne désemplissent pas : +17% de fréquentation pour Twitch[3]. Les acteurs du sport déjà convertis à l’eSport ne sont pas en reste, leur permettant d’agrandir une communauté de fans pas forcément adepte de sport mais qui pourrait rester fidèle.
Opportunités de réinvention
Le sport doit saisir l’opportunité de transformer ses modèles en s’inspirant des initiatives apparues pendant la crise.Pour maintenir sa capacité à rassembler tout d’abord. Les compétitions et grands évènements finiront par reprendre, mais sous quelles formes et conditions ? Il est difficile d’imaginer, avec les habitudes de distanciation prises, des enceintes sportives à nouveau remplies et gérées « comme avant ». Deux options se présentent. Soit répondre par des normes strictes de digitalisation des infrastructures pour garantir une gestion optimisée et sécurisée des spectateurs avec des systèmes connectés : biométrie, gestion des flux, IOT… Soit inventer une expérience du sport à distance mais suffisamment forte et « connectante » émotionnellement, par exemple en orientant les fans vers une expérience en continue dans laquelle le « matchday » ne serait plus le point culminant tant les points de contact digitaux entre les clubs, athlètes et fans seraient nombreux et intenses : tokens, VA/VR, contenus premiums, caméras embarquées… Maintenir la relation directe avec les fans et consommateurs sera essentielle et passera par une « pertinence digitale » forte, sous peine d’être désintermédié.
Pour s’assainir et s’affranchir financièrement ensuite. Cela passe par des modèles économiques durables et résiliant avec une diversification des sources de revenu : valorisation des données, services digitaux innovants, nouvelles activités… Par exemple, en devenant des marques les clubs pourront piloter un portefeuille d’activités varié au-delà du sport et réduire leur dépendance à l’aléa sportif. Maintenir un continuum entre sport et eSport permettrait de créer de nouvelles expériences pour cibler et fidéliser une communauté élargie. De nouveaux modèles de financement et de redistribution de la valeur doivent aussi être imaginés entre les acteurs privés et publics, avec un rôle clé du financement public et participatif.
Pour « tenir la distance » enfin. Les organisations sportives doivent se digitaliser dans le but d’exister « ATAWAD » (« any time, any where, any device » : partout, tout le temps, sur tous les canaux). L’objectif est de permettre aux administrateurs, entraîneurs et athlètes d’être connectés en permanence, de gérer des entrainements ou des transactions sécurisées (transferts, contrats) depuis n’importe où. Cela doit s’appuyer sur la mise en place d’un socle technologique moderne avec des plateformes de gestion des données performantes et scalables et le recours à des services Cloud, blockchain et IoT. Pour les acteurs marchands, il s’agira d’investir dans des solutions de e-commerce ou d’assurer une distribution sur des plateformes tierces.
Le monde du sport a aujourd’hui de vraies raisons de se transformer. Il doit le faire de manière ambitieuse et collective pour se relever de la situation critique dans laquelle il est plongé. A la phase de transition - qui pourrait être longue – devra succéder une phase de transformation pour se projeter sur le long terme. Le digital sera un levier majeur pour assurer le rebond. Un premier signe fort sera la reprise des compétitions, à tout niveau, que le monde du sport en manque d’émotions attend avec impatience.
[1] Ministère des Sports
[2] Union Sport & Cycle
[3] Twitch Tracker
Par Arnaud Flanquart, directeur, et Lucas Lauret, manager Capgemini Invent - Équipe Tech for Sport
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23 Mar 2023
Témoignage Etudiant, Lilou Serrano, joueuse de rugby
« Come on girls »
En cette période de Tournoi des 6 Nations Féminin, Lilou Serrano, étudiante au campus AMOS Toulouse et joueuse de rugby, nous livre son histoire avec le ballon ovale, son ressenti en tant que femme dans un sport dit masculin mais aussi ses aspirations et sa vision. C’est une bouffée d’air frais, de détermination et d’optimisme à faire lire à toutes les futures AMOSciennes : « COME ON GIRLS! »Lilou, peux-tu te présenter s’il te plaît ? Et nous raconter ton histoire avec le rugby ?
Lilou Serrano, 21 ans, je suis actuellement en première année de Mastère à AMOS Toulouse. Connaisseuse du rugby à XV, c’est le XIII qui m’anime depuis maintenant 10 ans. J’ai commencé au Collège en UNSS en rugby à XIII. Ce sport m’a plu et, en plus de l’UNSS, j’ai intégré rapidement un club. Par la suite, j’ai continué en section rugby au Lycée en XV et toujours en club en XIII. Par ailleurs, j’ai effectué un service civique sur la pratique du rugby à XIII et le développement du fair-play pendant un an auprès de jeunes enfants. Petit à petit, ce sport a pris une place importante dans mon quotidien entre entraînements et compétitions.
Que penses-tu de la place des femmes dans le rugby et le sport business ? Est-ce que tu vois une différence entre les deux ?
Je suis une femme et je fais du rugby à XIII. Encore moins connu que le XV, le rugby à XIII est très peu médiatisé en France au-delà du débat des genres. Par conséquent, il y a peu de club féminin en rugby à XIII et peu de moyen pour faire connaître et développer ce sport. Néanmoins, ce n’est pas partout pareil. En effet, en Australie par exemple, le rugby à XIII est très développé et beaucoup d’équipes féminines sont professionnelles. Cela prouve bien qu’il est possible de professionnaliser les équipes féminines, ou dans un premier temps les valoriser. Pour parler un peu du XV, celui-ci est sur la bonne voie. En effet, la médiatisation a permis de faire connaître ce sport et de plus en plus de jeunes filles s’inscrivent en club et c’est génial. J’espère que le rugby à XIII aussi bien féminin que masculin arrivera un jour à être aussi connu et reconnu que le XV ! Dans le sport business c’est un peu la même chose, dans le sens où nous commençons tout juste à nous faire voir, entendre et respecter. Par chance, je pense faire partie de la bonne génération, le monde du travail et du sport en général commence à nous entendre et nous prendre au sérieux. Alors oui, les a priori ou stéréotypes sont toujours présents mais beaucoup moins systématiques. Les mentalités ont évolué, ainsi à l’heure actuelle, beaucoup de femmes occupent des postes importants, se lancent dans l’entreprenariat et n’ont pas peur de se positionner sur des postes dits pour les « hommes ». De par mon expérience personnelle, je trouve important de rajouter que beaucoup d’hommes se sentent concernés par ce combat et aident les femmes à atteindre cette égalité dans tous les domaines. Que cela soit dans le monde du rugby féminin ou dans le sport business, la place de la femme n’est pas encore totalement reconnue mais la situation évolue dans le bon sens.Quelles sont les valeurs que tu retrouves entre le rugby et le sport business ?
Les valeurs qui me viennent à l’esprit sont l’esprit d’équipe, la ténacité et le respect. Dans le rugby ou dans le sport business, je travaille directement ou indirectement en collaboration avec différentes personnes. Je pense qu’il est plus facile de réussir ensemble en unissant nos forces et nos compétences dans un but commun. La persévérance est aussi une valeur commune et qui est nécessaire dans ces deux secteurs. En effet, rien n’est jamais acquis facilement. Il ne faut « rien lâcher » et se battre pour réussir son objectif. Enfin, le respect de l’autre, des règles et surtout de soi-même !
Le rayonnement des femmes dans le sport est un enjeu fort pour nous. De ton côté, comment le perçois-tu ?
Il est vrai que chez AMOS Toulouse les femmes sont très bien représentées que ce soit dans l’équipe pédagogique, les intervenantes ou encore la directrice. Madame Naude, directrice du campus, est un exemple de femme qui réussit sa carrière professionnelle et sportive. Elle partage son expertise à travers par exemple des événements sportifs pour promouvoir l’égalité homme/femme dans toute l’agglomération toulousaine. Les intervenantes ont des parcours diversifiés, motivants et inspirants. Depuis trois ans, j’ai remarqué une augmentation de la présence de jeunes filles dans les promos.Quel conseil peux-tu donner à une future AMOScienne ou professionnelle du sport business ?
Je leur conseillerai d’aller au bout de leurs idées ou de leurs projets sans tenir compte des avis négatifs qui pourraient les entraver dans la poursuite de leurs objectifs. Je leur dirai aussi de ne pas se normaliser et de se battre contre les comportements sexistes et ou réflexions misogynes. Enfin, que ce soit pratiquer un sport ou évoluer dans le sport business, c’est la même chose, le plus important c’est croire en soi. Et pour finir, come on girls!Tu joues au rugby au Mans et tu es en alternance à l’Automobile Club de l’Ouest (24h du Mans) : 2 secteurs “dits” masculins : est-ce une force ?
Je ne sais pas si c’est une force. Je ne me suis pas posée de question. Je vis ma passion du rugby et je me sens bien dans ce milieu automobile où je m’épanouis professionnellement. Par ailleurs, les femmes pilotent depuis 1922 en France. Autre exemple, la 32ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles réunit 400 participantes cette année. Le monde automobile n’est plus un secteur uniquement masculin. Force ou non, je me sens bien dans ces deux secteurs et c’est le plus important pour moi.Est-ce que tu suis le Tournoi des 6 Nations Féminin ? As-tu un pronostic sur les vainqueures ?
Evidement que j’ai un faible pour l’équipe de France. C’est une très belle équipe qui monte en puissance et nous faire vivre des matchs de haut niveau. Ce sont des femmes méritantes et combatives. Il faut souligner qu’elles ne vivent pas du rugby. Elles ont toutes un métier à coté et mènent de front leur vie professionnelle, leur vie familiale ainsi que les entraînements et les compétitions.Un dernier mot pour finir ?
Je tiens à remercier Mathilde Lapeyre d’avoir pensé à moi pour cette interview. Pour finir, je suis optimiste quant au fait que la femme aura un jour la place qui lui revient sans devoir se justifier ou douter de sa légitimité. Merci à Lilou Serrano pour ses réponses et sa disponibilité. Crédit photo : Lilou Serrano23 Mar 2023
Témoignage Etudiant, Lilou Serrano, joueuse de rugby
« Come on girls »
En cette période de Tournoi des 6 Nations Féminin, Lilou Serrano, étudiante au campus AMOS Toulouse et joueuse de rugby, nous livre son histoire avec le ballon ovale, son ressenti en tant que femme dans un sport dit masculin mais aussi ses aspirations et sa vision. C’est une bouffée d’air frais, de détermination et d’optimisme à faire lire à toutes les futures AMOSciennes : « COME ON GIRLS! »Lilou, peux-tu te présenter s’il te plaît ? Et nous raconter ton histoire avec le rugby ?
Lilou Serrano, 21 ans, je suis actuellement en première année de Mastère à AMOS Toulouse. Connaisseuse du rugby à XV, c’est le XIII qui m’anime depuis maintenant 10 ans. J’ai commencé au Collège en UNSS en rugby à XIII. Ce sport m’a plu et, en plus de l’UNSS, j’ai intégré rapidement un club. Par la suite, j’ai continué en section rugby au Lycée en XV et toujours en club en XIII. Par ailleurs, j’ai effectué un service civique sur la pratique du rugby à XIII et le développement du fair-play pendant un an auprès de jeunes enfants. Petit à petit, ce sport a pris une place importante dans mon quotidien entre entraînements et compétitions.
Que penses-tu de la place des femmes dans le rugby et le sport business ? Est-ce que tu vois une différence entre les deux ?
Je suis une femme et je fais du rugby à XIII. Encore moins connu que le XV, le rugby à XIII est très peu médiatisé en France au-delà du débat des genres. Par conséquent, il y a peu de club féminin en rugby à XIII et peu de moyen pour faire connaître et développer ce sport. Néanmoins, ce n’est pas partout pareil. En effet, en Australie par exemple, le rugby à XIII est très développé et beaucoup d’équipes féminines sont professionnelles. Cela prouve bien qu’il est possible de professionnaliser les équipes féminines, ou dans un premier temps les valoriser. Pour parler un peu du XV, celui-ci est sur la bonne voie. En effet, la médiatisation a permis de faire connaître ce sport et de plus en plus de jeunes filles s’inscrivent en club et c’est génial. J’espère que le rugby à XIII aussi bien féminin que masculin arrivera un jour à être aussi connu et reconnu que le XV ! Dans le sport business c’est un peu la même chose, dans le sens où nous commençons tout juste à nous faire voir, entendre et respecter. Par chance, je pense faire partie de la bonne génération, le monde du travail et du sport en général commence à nous entendre et nous prendre au sérieux. Alors oui, les a priori ou stéréotypes sont toujours présents mais beaucoup moins systématiques. Les mentalités ont évolué, ainsi à l’heure actuelle, beaucoup de femmes occupent des postes importants, se lancent dans l’entreprenariat et n’ont pas peur de se positionner sur des postes dits pour les « hommes ». De par mon expérience personnelle, je trouve important de rajouter que beaucoup d’hommes se sentent concernés par ce combat et aident les femmes à atteindre cette égalité dans tous les domaines. Que cela soit dans le monde du rugby féminin ou dans le sport business, la place de la femme n’est pas encore totalement reconnue mais la situation évolue dans le bon sens.Quelles sont les valeurs que tu retrouves entre le rugby et le sport business ?
Les valeurs qui me viennent à l’esprit sont l’esprit d’équipe, la ténacité et le respect. Dans le rugby ou dans le sport business, je travaille directement ou indirectement en collaboration avec différentes personnes. Je pense qu’il est plus facile de réussir ensemble en unissant nos forces et nos compétences dans un but commun. La persévérance est aussi une valeur commune et qui est nécessaire dans ces deux secteurs. En effet, rien n’est jamais acquis facilement. Il ne faut « rien lâcher » et se battre pour réussir son objectif. Enfin, le respect de l’autre, des règles et surtout de soi-même !
Le rayonnement des femmes dans le sport est un enjeu fort pour nous. De ton côté, comment le perçois-tu ?
Il est vrai que chez AMOS Toulouse les femmes sont très bien représentées que ce soit dans l’équipe pédagogique, les intervenantes ou encore la directrice. Madame Naude, directrice du campus, est un exemple de femme qui réussit sa carrière professionnelle et sportive. Elle partage son expertise à travers par exemple des événements sportifs pour promouvoir l’égalité homme/femme dans toute l’agglomération toulousaine. Les intervenantes ont des parcours diversifiés, motivants et inspirants. Depuis trois ans, j’ai remarqué une augmentation de la présence de jeunes filles dans les promos.Quel conseil peux-tu donner à une future AMOScienne ou professionnelle du sport business ?
Je leur conseillerai d’aller au bout de leurs idées ou de leurs projets sans tenir compte des avis négatifs qui pourraient les entraver dans la poursuite de leurs objectifs. Je leur dirai aussi de ne pas se normaliser et de se battre contre les comportements sexistes et ou réflexions misogynes. Enfin, que ce soit pratiquer un sport ou évoluer dans le sport business, c’est la même chose, le plus important c’est croire en soi. Et pour finir, come on girls!Tu joues au rugby au Mans et tu es en alternance à l’Automobile Club de l’Ouest (24h du Mans) : 2 secteurs “dits” masculins : est-ce une force ?
Je ne sais pas si c’est une force. Je ne me suis pas posée de question. Je vis ma passion du rugby et je me sens bien dans ce milieu automobile où je m’épanouis professionnellement. Par ailleurs, les femmes pilotent depuis 1922 en France. Autre exemple, la 32ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles réunit 400 participantes cette année. Le monde automobile n’est plus un secteur uniquement masculin. Force ou non, je me sens bien dans ces deux secteurs et c’est le plus important pour moi.Est-ce que tu suis le Tournoi des 6 Nations Féminin ? As-tu un pronostic sur les vainqueures ?
Evidement que j’ai un faible pour l’équipe de France. C’est une très belle équipe qui monte en puissance et nous faire vivre des matchs de haut niveau. Ce sont des femmes méritantes et combatives. Il faut souligner qu’elles ne vivent pas du rugby. Elles ont toutes un métier à coté et mènent de front leur vie professionnelle, leur vie familiale ainsi que les entraînements et les compétitions.Un dernier mot pour finir ?
Je tiens à remercier Mathilde Lapeyre d’avoir pensé à moi pour cette interview. Pour finir, je suis optimiste quant au fait que la femme aura un jour la place qui lui revient sans devoir se justifier ou douter de sa légitimité. Merci à Lilou Serrano pour ses réponses et sa disponibilité. Crédit photo : Lilou Serrano23 Mar 2023
MasterClass Colosse aux pieds d’argile
COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE, UNE ASSOCIATION SUR TOUS LES TERRAINS
Dans le cadre d’une MasterClass à destination des étudiants en Bachelor et Mastère, le campus AMOS Toulouse a convié l’association Colosse aux pieds d’argile. Reconnue d’utilité publique, elle a pour missions : la sensibilisation et la formation aux risques de violences sexuelles, de bizutage et de harcèlement en milieu sportif ainsi que l’accompagnement des victimes. Cette venue a été sollicitée par deux étudiants, Lucas Monteil et Louis Fovet, soucieux d’aborder un sujet d’actualité mais aussi de découvrir l’univers associatif.
UNE « MASTER » MASTER CLASS
Organisée en trois temps, la MasterClass a débuté par un temps d’échange et de débat à l’Espace des Diversités et de la Laïcité de la Mairie de Toulouse en présence de Sébastien Boueilh, directeur et fondateur de l’association. Le deuxième jour était consacré à la réalisation d’ateliers autour de thématiques telles que la résilience par le sport, les victimes et victimes collatérales ou encore la relation athlète/entraineur. Ce fut l’occasion pour les étudiants de travailler en groupe, chapeauté par Simon Latournerie, directeur adjoint, Violaine Chabardes, responsable du pôle accompagnement des victimes et Sebastien Boueilh. Cette MasterClass s’est conclue au salon Prairie des Filtres du Stade Ernest Wallon avec la présentation des projets réalisés en ateliers. Devant 150 personnes, nos étudiants ont abordé avec brio des sujets pourtant difficiles et sensibles.
« IL FAUT PARLER »
« J'ai trouvé que c'était un sujet très intéressant, ce n'est pas un thème que l'on a l'habitude d'aborder surtout dans le milieu du sport. Les choses sont souvent étouffées. Le fait d'avoir eu un intervenant comme Mr Boueilh a fait ouvrir les yeux sur le sujet. Notamment sur le nombre de personnes atteintes d'agression sexuelle, qui était un nombre peu connu de beaucoup d'étudiants. Il faut parler ! » Emma Sernesi, etudiante en troisième année de Bachelor23 Mar 2023
MasterClass Colosse aux pieds d’argile
COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE, UNE ASSOCIATION SUR TOUS LES TERRAINS
Dans le cadre d’une MasterClass à destination des étudiants en Bachelor et Mastère, le campus AMOS Toulouse a convié l’association Colosse aux pieds d’argile. Reconnue d’utilité publique, elle a pour missions : la sensibilisation et la formation aux risques de violences sexuelles, de bizutage et de harcèlement en milieu sportif ainsi que l’accompagnement des victimes. Cette venue a été sollicitée par deux étudiants, Lucas Monteil et Louis Fovet, soucieux d’aborder un sujet d’actualité mais aussi de découvrir l’univers associatif.
UNE « MASTER » MASTER CLASS
Organisée en trois temps, la MasterClass a débuté par un temps d’échange et de débat à l’Espace des Diversités et de la Laïcité de la Mairie de Toulouse en présence de Sébastien Boueilh, directeur et fondateur de l’association. Le deuxième jour était consacré à la réalisation d’ateliers autour de thématiques telles que la résilience par le sport, les victimes et victimes collatérales ou encore la relation athlète/entraineur. Ce fut l’occasion pour les étudiants de travailler en groupe, chapeauté par Simon Latournerie, directeur adjoint, Violaine Chabardes, responsable du pôle accompagnement des victimes et Sebastien Boueilh. Cette MasterClass s’est conclue au salon Prairie des Filtres du Stade Ernest Wallon avec la présentation des projets réalisés en ateliers. Devant 150 personnes, nos étudiants ont abordé avec brio des sujets pourtant difficiles et sensibles.
« IL FAUT PARLER »
« J'ai trouvé que c'était un sujet très intéressant, ce n'est pas un thème que l'on a l'habitude d'aborder surtout dans le milieu du sport. Les choses sont souvent étouffées. Le fait d'avoir eu un intervenant comme Mr Boueilh a fait ouvrir les yeux sur le sujet. Notamment sur le nombre de personnes atteintes d'agression sexuelle, qui était un nombre peu connu de beaucoup d'étudiants. Il faut parler ! » Emma Sernesi, etudiante en troisième année de Bachelor23 Mar 2023
AMOS au cœur des paddocks de F1
Nos AMOSciens sur le terrain...
Au-delà des aspects sportifs de chaque Grand Prix de Formule 1, le bon déroulement de ces derniers représente l’enjeu majeur des rendez-vous automobile de la catégorie reine. C’est là qu’entrent en jeu nos AMOSciens, acteurs de ces événements d’ampleur internationale.AMOS au point de corde
Depuis plusieurs années, les AMOSciens ont joué un rôle de plus en plus important dans les Grands Prix de Formule 1. Le partenariat développé entre le GIP Grand Prix de France – Le Castellet et AMOS Marseille a permis à plus d’une centaine d’étudiants de pénétrer les coulisses du sport automobile. L’occasion pour eux d’être mobilisés sur un événement au rayonnement international et de mettre leurs compétences en pratique lors des événements de Formule 1. Leur rôle peut varier, certains étudiants participent à l'organisation de l'événement dans son ensemble, aidant à gérer les différentes équipes et départements nécessaires pour faire fonctionner une course. D'autres étudiants sont plus spécifiquement impliqués aux aspects commerciaux et marketing. Cela peut également inclure des événements promotionnels pour les sponsors de la course, des événements de charité ou des événements pour les médias.
Astrid et Axelle pied au plancher
Parmi les AMOSciens ayant pu prendre part aux différents Grands Prix de F1, Astrid et Axelle ont déjà vécu quatre événements de l’intérieur. Du Grand Prix d’Abu Dhabi, au Grand Prix de France en passant par Monaco, nos étudiantes de premières année du Global Sport Business Master ont pu apprécier différents aspects de l’événementiel au sein de la Formule 1. Le Grand Prix de Monaco leur a permis de connaître l’environnement entourant la course automobile, en travaillant dans un service organisationnel autour de la gestion des VIP. C’est au Castellet que ces dernières se sont trouvées au plus proche du quotidien de toutes ces personnes travaillant dans le sport automobile. Avec un rôle d’assistante média presse, elles ont notamment eu à accueillir les journalistes, et assister la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) lors des conférences de presse.
23 Mar 2023
AMOS au cœur des paddocks de F1
Nos AMOSciens sur le terrain...
Au-delà des aspects sportifs de chaque Grand Prix de Formule 1, le bon déroulement de ces derniers représente l’enjeu majeur des rendez-vous automobile de la catégorie reine. C’est là qu’entrent en jeu nos AMOSciens, acteurs de ces événements d’ampleur internationale.AMOS au point de corde
Depuis plusieurs années, les AMOSciens ont joué un rôle de plus en plus important dans les Grands Prix de Formule 1. Le partenariat développé entre le GIP Grand Prix de France – Le Castellet et AMOS Marseille a permis à plus d’une centaine d’étudiants de pénétrer les coulisses du sport automobile. L’occasion pour eux d’être mobilisés sur un événement au rayonnement international et de mettre leurs compétences en pratique lors des événements de Formule 1. Leur rôle peut varier, certains étudiants participent à l'organisation de l'événement dans son ensemble, aidant à gérer les différentes équipes et départements nécessaires pour faire fonctionner une course. D'autres étudiants sont plus spécifiquement impliqués aux aspects commerciaux et marketing. Cela peut également inclure des événements promotionnels pour les sponsors de la course, des événements de charité ou des événements pour les médias.
Astrid et Axelle pied au plancher
Parmi les AMOSciens ayant pu prendre part aux différents Grands Prix de F1, Astrid et Axelle ont déjà vécu quatre événements de l’intérieur. Du Grand Prix d’Abu Dhabi, au Grand Prix de France en passant par Monaco, nos étudiantes de premières année du Global Sport Business Master ont pu apprécier différents aspects de l’événementiel au sein de la Formule 1. Le Grand Prix de Monaco leur a permis de connaître l’environnement entourant la course automobile, en travaillant dans un service organisationnel autour de la gestion des VIP. C’est au Castellet que ces dernières se sont trouvées au plus proche du quotidien de toutes ces personnes travaillant dans le sport automobile. Avec un rôle d’assistante média presse, elles ont notamment eu à accueillir les journalistes, et assister la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) lors des conférences de presse.