• Stéphane Guerquin Président du "Granville Surf Park"

    Stéphane Guerquin Président du "Granville Surf Park"
    Natif du bord de la Méditerranée, ce passionné du windsurf dès l’âge de 14 ans a choisi la côte Atlantique à Granville pour se lancer dans le projet d’une Vague artificielle « Grandville Surf Park ». Après son diplôme d’Ecole de Commerce sur Paris et son service militaire dans la marine à Brest, Stéphane Guerquin peaufine son parcours professionnel chez Toy’s « R » Us, puis dans les jeux vidéos, dans une agence BLCV avant de voler de ses propres ailes en 2005. Il crée deux structures, une liée à l’évènementiel qui va subir les affres de la crise de 2008, Deal Agence (évènementiel).  Il manage avec son fils l’agence Digitale DigiU.

    Le surf fait rêver par sa pratique comme par ses sites, il se démocratise tout en ayant acquis ses lettres de noblesse. Le surf est quasiment devenu une seconde nature chez lui et quand il apprend qu’un Appel d’Offres est lancé par la Mairie de Granville pour créer une vague artificielle il tente sa chance sans grand espoir. Et il gagne ! Stéphane Guerquin surfe sur cette vague qui porte en elle aussi de nouvelles promesses et de nouveaux emplois.

    Pourquoi Granville a-t-elle opté pour une vague artificielle ?


    « Pour offrir de nouvelles occasions de pratique sportive ludique dans un site remarquable, au regard du succès rencontré par le surf qui va devenir discipline olympique aux JOP de Paris 2024 après avoir été en démonstration à Tokyo 2021. En effet, la pratique du surf connaît un très fort engouement et représente un nouveau marché, notamment pour les avancées technologiques orientées loisirs.

    C’est ainsi que ce type d’équipement commence à voir le jour. Une vague est en cours d’ouverture à Lyon au Groupama Stadium (OL), une autre fonctionne à Grenoble en outdoor sur le lac de Tencin, une à St Gilles-Croix-de-Vie avec l’entreprise LECLERC et enfin à Piratland dans un parc à thèmes à Avignon. La présence à Granville d’une piscine Tournesol des années 80 (250 construites en France) devant faire l’objet d’une rénovation a été l’occasion pour les élus de rebondir. Ceci dans le cadre de la création d’un plateau des sports avec de nouveaux usages pour les clubs comme pour les pratiquants autonomes. Sont présents également le skate, le rugby avec cette nouvelle piscine et d’autres discipline à venir. L’accès est facilité par les transports en commun avec piste vélo, qui sont aussi des atouts pour cette vague installée dans un site classé et très apprécié des touristes. Désormais nous mettons en place le projet en lien étroit avec la Mairie de Granville mais aussi avec d’autres acteurs territoriaux dont des décideurs économiques. De plus nous avons programmé avec cette vague, un restaurant qui sera le seul sur le plateau des sports. Il va constituer un atout et un attrait supplémentaire ouvert à tous les pratiquants sportifs et les touristes. L’élargissement des offres contribue à sécuriser les équilibres financiers avec ce nouveau business model. »

    La France est-elle bien placée pour ces vagues artificielles ?


    « A ma connaissance, il y a une trentaine de vagues dans le monde dont 10 en Allemagne, outre le Japon, les USA, le Canada et des pays du Golfe. Nous sommes donc dans une phase de démarrage et de découverte de ce surf qui séduit beaucoup et va se développer. Car il est plus simple à pratiquer dans une température d’eau toujours maitrisée. Certes, ce n’est pas l’océan où il faut partir de la plage et nager à contre-courant, mais cette offre s’inscrit dans un mouvement de démocratisation de ce sport.  Pour la vague de Granville, sur le plan des travaux, nous devons désamianter et refaire le pourtour du bassin pour installer techniquement les dispositifs créant la vague. Nous avons fait le choix du partenariat technologique avec Hydrostadium (filiale d’EDF), très performant puisqu’elle a été choisie pour la construction des rivières artificielles des JOP de Tokyo 2021 ! Néanmoins, il existe depuis longtemps une technologie allemande fiable. Je précise que dans cette finalisation du « Granville Surf Park » nous sommes trois personnes au pilotage avec Ahmine Thevenin et Jean- Christophe Paturel »

    Quels sont les financeurs de la Vague ?


    « Le montage financier élaboré en étroite collaboration avec les élus granvillais s’appuie sur des financements publics des collectivités territoriales et des investisseurs privés.  Deux banques sont entrées dans cette phase et avancent à nos côtés, ce qui est un signe fort. Les prix actuels des récentes vagues comme à Lyon sont de l’ordre de 35 à 45 € pour une heure. L’investissement des pratiquants est réduit car nous fournissons planches et combinaisons. La location de 30 vélos VTT est facilitée par une voie venant du centre-ville et cette offre s’adresse aussi aux accompagnateurs des pratiquants.  Enfin la cible jeunesse est visée avec une possibilité éventuelle de Beach Volley. Tous ces éléments contribuent à crédibiliser le projet et à diversifier les ressources financières. »

    Vous avez enseigné les « Partenariats » chez AMOS, quels conseils donneriez-vous aux étudiants ?


    « Je conseillerai aux étudiants passionnés par leur sport d’explorer les zones inconnues de leurs pratiques et s’ils identifient un créneau, de ne rien lâcher pour atteindre leur but. Les obstacles sont nombreux et les occasions de créer ou de mettre en place une nouveauté sont faibles mais c’est comme cela que l’on fait avancer les choses et que l’on peut associer passion et projet professionnel. Qu’ils n’hésitent pas à me contacter pour avoir quelques conseils. »
    Articlé rédigé par Alain ARVIN-BEROD, directeur du Conseil de Perfectionnement et des Publications AMOS Group. Parution dans Sport Stratégies n°671 du 10 au 16 mai 2021.

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