De l’ombre à la lumière : le vrai dépassement de soi

Quand on pense au sport, on imagine les podiums, les records, la compétition. Mais parfois, derrière l’athlète, il y a une véritable histoire de vie. Pas une histoire « parfaite », mais une histoire de galère, de force mentale, de volonté. Oristelle Marx et Miguel Garcia en sont la preuve. Ils n’ont pas eu le même parcours, ni le même sport, mais tous les deux nous ont démontré le véritable sens du mot « se relever ».
Et pour animer cette masterclass : Jacques Breda. À 68 ans, Jacques est une vraie figure à Toulouse. Ancien speaker du TFC, il a l’habitude de faire vibrer les stades mais cette fois, ce sont les cœurs qu’il a fait parler. Pour notre Masterclass “Dépassement de soi”, il a pris les commandes de l’animation avec son style à lui : simple, vrai, efficace. Il a su poser les bonnes questions, écouter avec attention, et surtout mettre en avant chaque intervenant avec respect. Grâce à lui, cette conférence avait une vraie vibe : humaine, touchante, inspirante.
Oristelle Marx : brisée à 14 ans, mais jamais éteinte
Double médaillée paralympique, Oristelle Marx n’a pas toujours vécu dans un fauteuil. À 14 ans, tout s’arrête net. Mais elle choisit de rebondir, guidée par une intime conviction : « Même assise, on peut faire des choses. » Le sport la rattrape, elle s’accroche, et finit par briller au plus haut niveau. Aujourd’hui encore, elle le rappelle avec force :« Le regard sur le handicap a évolué… mais pas assez. DÉDRAMATISONS ! »
Oristelle, c’était une jeune comme les autres. En pleine forme. Passionnée de gym, à fond dans les entraînements. À 14 ans, elle participe à un championnat de France. Mais une chute change tout. Elle tombe mal, se fracture la colonne vertébrale. Huit heures d’opération. Et après six mois… toujours aucune sensation dans les jambes. Le verdict tombe : elle ne remarchera plus.
C’est une période très sombre. Elle perd ses amis, son moral, ses repères. Elle aurait pu sombrer. Mais un jour, sa mère lui dit une phrase qui va la marquer à vie :« Même assise, tu peux faire des choses. » Et là, elle se dit qu’elle doit rebondir. Elle voulait être prof de sport, mais on lui interdit l’accès à STAPS. Elle s’oriente alors vers le management du sport, mais même là, c’est compliqué. Peu de personnes croient en elle. Mais elle tient bon. Et un jour, en jouant au tennis avec ses frères, elle réalise qu’elle a encore ça en elle. Elle s’inscrit dans un club, s’entraîne tous les jours, et commence à performer. Le sport lui manquait, elle le retrouve. Et elle le domine. Elle va deux fois aux Jeux Paralympiques, et revient avec deux médailles : Barcelone 1992 et Atlanta 1996. Respect.
Aujourd’hui, elle a une vie stable, une famille, un enfant, un job dans une mairie où elle gère les affaires sportives et les associations. Elle vit normalement. Mais elle n’oublie pas d’où elle vient. « Le regard sur le handicap a évolué, oui… mais pas assez. Il faut arrêter d’en faire un truc tabou. Il faut dédramatiser. » Elle le répète souvent : se faire confiance, vouloir, persévérer, et surtout bien s’entourer, c’est ce qui l’a sauvée.
Miguel Garcia, la rage au volant
À 27 ans, Miguel Garcia n’est pas juste un pilote de plus dans le championnat français Mitjet. Ce gars-là, il a une vraie histoire. Une histoire de force, de courage, de dépassement. Une histoire qui te fait comprendre qu’il ne roule pas juste pour le plaisir, mais pour sa vie.
Depuis tout petit, la vie lui a mis des bâtons dans les roues. Mais lui, il n’a jamais lâché. Chaque tour de piste, chaque virage, c’est une revanche. Il s’est construit avec des galères que peu de monde ne peut imaginer. Et malgré ça, il avance, il fonce, toujours à 100 %. Parce que pour Miguel, quand tu fais quelque chose, tu le fais à fond, ou tu ne le fais pas. Ce qu’il vit aujourd’hui, ce n’est pas un hasard. C’est le résultat d’un mental de guerrier, d’un amour sincère pour le sport, et d’un objectif clair : aller au bout de ses rêves. Peu importe les obstacles, il garde la tête haute. Et il inspire, sans forcer.
Miguel est né avec un souci au foie. À 3 mois à peine, il passe une opération. L’opération réussit, mais sa vie, pendant 22 ans, ce n’est pas celle d’un adolescent lambda. Tension, traitements lourds, médicaments à vie, fatigue constante… Tous les jours, il devait gérer son corps comme une chose fragile. Le sport ? Oui, mais jamais trop. L’école ? Avec les rendez-vous à l’hôpital en boucle. Et malgré ça, il a toujours gardé la tête haute. Mais à 22 ans, tout lâche. Son foie ne suit plus. Il est placé en urgence sur liste de greffe. Décembre 2017, il devient prioritaire. Mars 2018, une greffe arrive. Mais si ça ne prend pas, il lui reste un mois à vivre. Un mois. C’est violent. Heureusement, l’opération fonctionne. Derrière, six mois de convalescence, six mois pour se reconstruire.
Mentalement, physiquement. Pour Miguel, c’est une deuxième vie qui commence. Il l’a dit lui-même : cette greffe, c’est une deuxième naissance. Et il ne voulait pas la gâcher. Fils d’un ancien gardien de but de Nantes devenu coach en Ligue 2, il a toujours eu le sport dans le sang. Il a touché à tout : foot, tennis, équitation (qu’il a dû stopper à cause d’un choc à l’estomac), mais ce qui l’a vraiment appelé, c’est l’automobile. Il commence à s’intéresser sérieusement au sport auto. Il passe un diplôme de coaching, s’équipe, s’entraîne dur. Il débute en 2021 dans les compétitions, il finit 37enational. En 2022, une chance de dingue lui tombe dessus : on l’invite à participer à un championnat international. Mais là, il découvre la face cachée du milieu. Fermé, cher, très exigeant. On lui fait vite comprendre qu’il n’a pas sa place.
Certains n’hésitent pas à lui mettre une pression mentale : remarques sur son budget, sur les pièces qu’il ne peut pas se payer, comportements limites en course : des pilotes freinent exprès devant lui pour l’abîmer, ou le forcer à ralentir. Bref, on essaie de le faire craquer. Aujourd’hui, il roule toujours, il a monté une petite boîte de coaching en F4 et GT. Il veut continuer à progresser, mais aussi à transmettre. Il a compris un truc simple :« Il ne faut pas avoir peur d’être égoïste. Si t’as galéré, pense à toi, avance, vire les personnes qui ne servent à rien, garde ceux qui t’aident. »
Article écrit par Tevin AMASI-SAFI, étudiant en Bachelor première année sur le campus d’AMOS Toulouse.
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Un diplôme de niveau bac+5 est courant pour ce type de métier. Un bachelor associé à un master ou un Programme en 5 ans permet de développer des compétences diverses. En effet, en plus d’élargir ses connaissances sur le marché du sport, les étudiants se spécialisent dans le management, la communication et le marketing du sport.