La fin d’une épopée : Emma Mariani termine son Mastère au sein de l’écurie DAMS Lucas Oil

Emma Mariani, ce nom vous dit sans doute quelque chose. En effet, durant tout son parcours au sein d’AMOS Sport Business School et plus précisément au sein d’AMOS Marseille, nous avons tenté de vous plonger dans son univers : le sport automobile. Son histoire est racontée à travers des articles retraçant son évolution, année après année. Et vous êtes actuellement en train de lire le dernier épisode sur l’incroyable destin d’Emma.
Un parcours unique, qui a commencé dès la première année de Bachelor au Grand Prix de France au circuit Paul Ricard. Et depuis, Emma a su saisir toutes les opportunités et se créer un véritable réseau dans ce milieu très fermé, prouvant ainsi qu’avec de la détermination et du travail tout peut être possible.
Une interview exclusive, qui, je l’espère, saura vous inspirer quel que soit votre souhait professionnel.
Hello Emma, j’espère que tu vas bien. Est-ce que tu peux revenir sur ton parcours académique au sein d’AMOS ? Mais également ton parcours professionnel ?
Salut Marion, j’ai intégré AMOS dès la première année de Bachelor, avec l’envie de travailler dans l’événementiel sportif et aussi l’objectif de partir étudier à l’étranger. J’ai eu la chance de réaliser ces deux projets : un semestre à Londres puis six mois en Autriche, ce qui m’a permis d’élargir mes horizons et de développer une vraie ouverture internationale.
Concernant mon parcours professionnel, je n’avais pas de sport prédestiné en arrivant à AMOS. Au fil de mes expériences, j’ai eu l’opportunité de me spécialiser progressivement dans le sport automobile. J’ai ainsi pu effectuer différents stages et alternances, notamment lors du Grand Prix de France, à la Winfield Racing School, avec l’Ultimate Cup Series, et aujourd’hui j’occupe le poste de Team Manager chez DAMS Lucas Oil dans les championnats FIA F2 et FIA F3.
Qu’est-ce que ça représente pour toi d’avoir effectué l’ensemble de tes expériences dans le sport automobile ? Est-ce que c’était un objectif ?
Honnêtement, au départ je ne m’y connaissais pas du tout en sport automobile. Quand je suis arrivée en première année à AMOS, je n’avais pas de discipline prédestinée, j’étais surtout attirée par l’événementiel sportif. J’ai eu l’opportunité d’effectuer mon tout premier stage au Grand Prix de France, et ça a été une vraie découverte. J’ai tout de suite été captivée par l’ambiance, l’énergie qui se dégage autour des circuits et de l’aspect très professionnel de ce milieu.
Pour mon deuxième stage, j’ai volontairement choisi de retenter ma chance dans ce secteur, et je dirais qu’ensuite c’est un peu un enchaînement de circonstances, de rencontres et d’opportunités qui m’a progressivement conduit à évoluer dans les sports mécaniques. Petit à petit, c’est devenu une véritable passion.
Être à mon poste en F2 et F3 à mon âge, c’est une étape importante pour moi et le résultat de toutes les expériences que j’ai pu accumuler depuis mon premier stage. C’est un milieu qui demande beaucoup, mais c’est aussi ce qui le rend passionnant.
Tu es aujourd’hui au sein de l’écurie DAMS Lucas Oil, comment as-tu eu cette opportunité de rejoindre cette écurie ?
En première année de Mastère, la recherche d’alternance a été un vrai défi. Le secteur du sport automobile est très compétitif et beaucoup de gens me conseillaient d’aller vers un autre domaine. Cependant, je savais que je voulais absolument rester dans cet univers. Même si c’était compliqué, j’ai continué à persévérer et j’ai finalement décroché une alternance à l’Ultimate Cup où j’ai pu développer de réelles compétences en organisation, en gestion d’événements et en relation avec les équipes.
C’est lors de cette expérience que mes compétences ont commencé à être remarquées. J’avais rencontré Louis Félicite plus tôt, lors de ma deuxième année de Bachelor, et quand il a intégré DAMS, il m’a parlé d’un poste qui se libérait. J’ai envoyé une candidature spontanée, en mettant en avant ce que j’avais appris et ce que je pouvais apporter à l’équipe. L’entretien s’est très bien passé et j’ai été recrutée, ce qui m’a confirmé que mes expériences et mes compétences acquises jusque-là avaient vraiment fait la différence.
J’ai appris par la suite qu’une personne de l’Ultimate avait également soutenu ma candidature. Ça illustre bien à la fois l’importance du réseau dans ce milieu et le fait que le travail accompli lors de chaque expérience peut avoir un vrai impact sur la suite du parcours.
Quelles sont tes missions au quotidien et qu’est-ce que tu aimes le plus ?
Mes missions sont assez variées, ce qui rend le poste particulièrement intéressant. Je m’occupe à la fois de la coordination logistique et administrative des équipes de F2 et F3. Je fais également le lien entre les différents pôles internes, et je gère de nombreux aspects opérationnels comme les accréditations, les vêtements, ou encore l’organisation de l’accueil des invités et partenaires sur les circuits.
Je contribue aussi à l’image de l’équipe, que ce soit à travers les vêtements, les cadeaux partenaires, l’expérience événementielle, mais aussi en apportant un soutien au pôle marketing, notamment pour la préparation des événements ou les produits dérivés. Enfin, je gère tout ce qui touche aux pilotes : leurs combinaisons, le design des livrées de voitures, et je m’assure qu’ils aient tout ce dont ils ont besoin pour se concentrer uniquement sur la performance.
On me décrit souvent comme un peu la “maman” du groupe, celle qui veille à ce que personne ne manque de rien. Ce que j’aime le plus, c’est justement cet aspect humain : fédérer des profils très différents, créer une vraie cohésion d’équipe et faire en sorte que chacun se sente bien, malgré les caractères et les différences de chacun. Pour moi, c’est ça qui fait la force d’une équipe.
Tu voyages beaucoup à travers le monde pour suivre le championnat. J’imagine que c’est à la fois une chance inouïe et qu’en même temps, il y a aussi une fatigue assez prononcée. Peux-tu nous parler de ton rythme ?
Voyager à travers le monde grâce au championnat est une énorme chance, c’est certain. Parfois, je l’oublie un peu parce que c’est devenu mon quotidien, mais avec du recul, je me rends compte que peu de gens ont cette opportunité. Cela dit, derrière l’image assez glamour qu’on peut avoir de l’extérieur, le rythme est extrêmement exigeant et la fatigue est bien réelle.
On compte environ 16 semaines de déplacements par an, et à chaque fois, ce sont des journées très longues avec des amplitudes horaires importantes. La plupart des trajets se font en minibus, ce qui ajoute une fatigue supplémentaire, surtout en fin de semaine. Le dimanche soir après une course est souvent le moment le plus dur : on sort de plusieurs jours très intenses, avec une grosse charge mentale, beaucoup de logistique à gérer et une attention permanente. Le retour se fait tard, parfois de nuit, et il faut vite enchaîner car le travail reprend presque immédiatement derrière.
Au final, on vit au rythme des courses et il est assez rare de pouvoir souffler. Quand on voyage, on voit surtout les circuits plus que les villes ou les pays où on se trouve. L’Australie a été une exception, parce qu’après le Grand Prix on a eu la chance de rester une semaine de vacances sur place, et c’est là que j’ai vraiment pris conscience de la chance que j’avais. Mais la réalité, c’est que la fatigue est constante, et qu’il faut apprendre à composer avec. C’est aussi ça le sport de haut niveau : beaucoup d’intensité, de sacrifices, mais au final une expérience incroyable.
Un conseil pour les étudiants qui souhaitent travailler dans l’univers des sports mécaniques ?
Le premier conseil que je donnerais, c’est de ne jamais se décourager. Le sport automobile est un univers très compétitif, parfois fermé, et on peut vite se sentir découragé face aux difficultés. Mais avec de la passion et de la persévérance, on finit toujours par trouver sa place. Il faut être exigeant avec soi-même, perfectionniste dans ce que l’on fait, ne pas compter ses heures et surtout maîtriser l’anglais, qui est une compétence indispensable pour évoluer dans ce milieu international.
Il faut aussi avoir conscience qu’il y aura des sacrifices à faire. Que ce soit sur le temps, sur la vie personnelle ou sur la stabilité géographique, il faudra accepter de bouger, de déménager parfois à l’autre bout du monde, et de sortir de sa zone de confort sans avoir peur de l’inconnu. Et surtout, il ne faut pas écouter ceux qui disent que ce n’est pas possible : beaucoup de personnes essaieront de décourager, mais au final, c’est la passion et la détermination qui ouvrent les portes.
Et puis, je pense qu’il est important d’ajouter que pour les femmes, c’est encore plus compliqué. Les préjugés sont toujours présents, et il arrive qu’on soit moins prise au sérieux au départ. Mais il ne faut surtout pas se laisser faire : il faut montrer ses compétences, prouver sa légitimité et ne pas hésiter à s’imposer. C’est parfois un combat supplémentaire, mais ça rend la réussite encore plus significative.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite de ta carrière ?
À la fin de mon contrat d’alternance, je reste chez DAMS pour la saison 2026. La première étape, c’est donc de continuer à grandir avec l’équipe et de viser un maximum de podiums et de victoires ! À plus long terme, ce qu’on peut me souhaiter, c’est de poursuivre mon évolution dans le sport automobile de haut niveau, pourquoi pas intégrer un jour la F1 ou occuper des postes à plus grande responsabilité. Mon objectif reste le même : repousser mes limites, apprendre chaque jour, et aider les équipes avec lesquelles je travaille à atteindre le plus haut niveau… avec, je l’espère, une belle collection de trophées à la maison.
Le dernier mot t’appartient :
Si j’avais un dernier mot, ce serait de rappeler qu’il ne faut jamais cesser de croire en ses projets, même quand ça paraît compliqué ou inaccessible. Avec de la passion, du travail et de la persévérance, on finit toujours par trouver sa voie. Bien sûr, de l’extérieur, le quotidien peut sembler assez glamour, mais la réalité c’est souvent entre un aéroport, un minibus et un circuit, il faut en être conscient avant de se lancer.
Je veux aussi remercier toutes les personnes qui m’ont fait confiance et qui m’ont soutenu sur ce chemin. Et surtout ma famille, qui a toujours été là, même dans les moments où ça paraissait impossible. Sans eux, je n’en serai pas là aujourd’hui.
Merci pour cet ultime retour Emma. Ça a été un honneur de te suivre durant tout ton parcours au sein d’AMOS Marseille. Tu es un exemple d’abnégation, de travail et d’humilité. Tout l’équipe d’Aix-Marseille est fière de toi et nous te souhaitons le meilleur dans la poursuite de tes objectifs.
Nul doute, qu’ils seront à la hauteur de ton investissement.
Tu es chez toi à AMOS Marseille, alors repasse nous voir.
#WeAreAMOS
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Un diplôme de niveau bac+5 est courant pour ce type de métier. Un bachelor associé à un master ou un Programme en 5 ans permet de développer des compétences diverses. En effet, en plus d’élargir ses connaissances sur le marché du sport, les étudiants se spécialisent dans le management, la communication et le marketing du sport.