Rencontre avec Bertrand Descudé, formateur à AMOS Bordeaux

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de votre expérience dans le domaine de l’éducation ?

J’ai travaillé 4 ans chez Décathlon et 7 ans chez Adrexo. J’étais responsable de rayon chez Décathlon et j’avais une « petite » casquette de formateur.

J’ai vraiment apprécié les valeurs proposées par la marque et cette première expérience m’a formé à la gestion d’équipe. Les formations qui m’ont été dispensées durant cette période chez Décathlon m’ont appris pas mal de choses et ont été le départ de l’intérêt grandissant que j’ai porté au métier de formateur. Mais c’était alors une pensée furtive, je ne pensais pas que ça serait un jour mon métier.

Pendant les 7 années passées chez ADREXO, j’ai été responsable d’un centre de distribution de publicité en boîte aux lettres. J’ai eu l’opportunité de gérer un centre de profit, et j’avais la responsabilité de 200 salariés.

Cette expérience a été très enrichissante, teintée de réussites et de difficultés. J’ai pu réellement progresser dans mon action managériale, sur les techniques de communication et améliorer en permanence les relations interpersonnelles au sein de mes équipes. J’avais à cette époque d’ailleurs refusé un poste de formateur à temps plein dans le domaine managérial. Offre que j’avais déclinée à contrecœur, car ma situation familiale ne me permettait pas d’aller vivre à Aix-en-Provence, siège de la société.

A l’issue de ces 2 expériences, je me suis dit qu’il était dorénavant intéressant pour moi de basculer dans le domaine de la formation. Ça faisait quelques années que cela devenait de plus en plus une évidence.

C’est donc en 2014 que j’ai commencé à me lancer en tant que formateur à plein temps sur des matières telles que la gestion d’équipe, la communication interpersonnelle, la gestion des conflits collectifs, et les techniques de prise de parole en public.

Comment avez-vous rejoint AMOS ?

J’ai rejoint AMOS, lors de la création du campus de Bordeaux. J’avais entendu parler de cette école et la possibilité d’intégrer une école spécialisée dans le Sport Business m’a séduit rapidement.

Après entretien et échange avec le premier directeur du campus de Bordeaux, j’ai intégré l’équipe de formateurs sur les techniques de vente et le management, à la rentrée scolaire 2015/2016.

Quelles sont les valeurs fondamentales qui guident votre approche en matière d’éducation dans le domaine du sport ?

La valeur première qui me guide en termes d’éducation dans le domaine du sport, c’est l’éthique. C’est à mon sens une valeur fondamentale que l’on se doit de porter et de transmettre au quotidien.

Évidemment l’ensemble des valeurs du sport me plaisent telles que le goût de l’effort, la coopération, l’esprit de compétition saine, le respect. J’intègre dès que possible l’ensemble de ces valeurs au sein des cours que je dispense chez AMOS.

En quoi consiste votre approche pédagogique en matière d’enseignement des techniques de vente et du management ?

Mon approche se base évidemment sur un peu de théorie, mais le retour d’expérience, expliquer ce qu’on a vécu sur le terrain, donner des exemples précis et concrets de la vie professionnelle est une base évidemment essentielle dans cette pédagogie. Je crois que l’on parle bien de ce que l’on connaît bien, que l’on traite des sujets abordant nos réussites mais aussi nos échecs. J’utilise beaucoup d’anecdotes, je raconte beaucoup de choses qui se sont passées dans mon passé professionnel, ça intéresse généralement les étudiants. Je fais aussi beaucoup de mises en situation, je leur donne beaucoup la parole, je crée des moments d’échanges. C’est important pour leur développement personnel. Ça leur permet de se projeter sur leur futur professionnel.

En quoi consiste votre vision du leadership et du management ?

Pour moi la notion de leadership est toujours un sujet délicat à expliquer, car beaucoup de managers se trompent sur cette définition. Pour moi être un bon leader, c’est d’abord être quelqu’un de vraiment respectueux des personnes que l’on a à manager au quotidien. Et c’est en cela que les valeurs du sport me plaisent beaucoup. C’est un peu comme un entraîneur présent en permanence, mais pas forcément sur le terrain, qui sait se mettre en retrait, qui donne un cap à toute une équipe, qui est là pour accompagner, diriger, construire l’esprit d’équipe de manière à ce que le collectif performe en atteignant des objectifs parfois ambitieux. C’est être humble mais donner un vrai cap et être suivi pour son exemplarité, savoir se remettre en question, et se dire qu’en cas d’échec la première chose qu’il faut analyser c’est son approche managériale pour mieux progresser et mieux faire performer l’ensemble de son équipe.

Comment l’appliquez-vous au sein de l’école ?

Là aussi dans l’ensemble des cours que je dispense, je fais en sorte d’être très explicite, en donnant des exemples concrets, en utilisant des notions contemporaines, des approches qui parlent aux étudiants, qui correspondent aussi à leur quotidien.

Comme l’apprentissage passe par l’expérimentation, comme je le disais précédemment, j’effectue beaucoup de mises en situation notamment dans le cours de management, ce qui permet aux étudiants de se tester dans leur approche managériale, en toute sécurité, qu’ils soient en situation de réussite ou non dans cet exercice. Les débriefings face au groupe permettent de rétablir une forme de « vérité », une méthodologie, quant à ce qui doit être fait sur le plan managérial notamment. Le but étant de s’entraîner.

Pourriez-vous nous décrire quelques-unes de vos expériences marquantes en matière de gestion et d’éducation au sein de l’école AMOS ?

Évidemment une des expériences les plus marquantes est mon premier cours chez AMOS avec la première promo de B1.

C’est un souvenir que je garde en mémoire, car le concept était novateur à cette époque sur Bordeaux, car c’était la première école de sport business, et il était important d’être à la hauteur des attentes des étudiants.

Je garde aussi en mémoire une mise en situation que j’avais faite avec des B1 il y a quelques années sur un cours les techniques de vente BtoB. J’avais opposé 2 équipes (classe de TD divisée en 2) sur quelques heures de cours, comme un mini jeu d’entreprise. Il y avait une entreprise Nike et une entreprise Intersport. Le but était de créer un appel d’offre dans lequel Nike devait répondre à Intersport. Les acheteurs (Intersport) devaient être exigeants, les vendeurs (Nike) devaient être à la hauteur. Chaque étudiant de chaque équipe à tour de rôle devait se rencontrer pour faire avancer la négociation. L’exercice a tenu en haleine les étudiants qui se sont vraiment investis à fond. C’était vraiment passionnant de les voir autant jouer le jeu. Le retour des étudiants avait été vraiment gratifiant, j’en garde un très bon souvenir. C’est une mise en situation que je fais depuis chaque année.

Comment adaptez-vous vos cours de techniques de vente et de management, pour l’école AMOS ?

Comme je le disais précédemment je suis issu des techniques de vente et du management selon la méthode Décathlon, qui est effectivement ce qui correspond totalement au sport business. De ce fait je n’ai pas eu à faire de grosses adaptations. Donner des cours chez AMOS, finalement, correspondait déjà plutôt bien au cahier des charges de l’école.

Évidemment ça ne m’empêche pas de mettre à jour l’ensemble de mes cours, notamment une fois de plus lorsque je fais des mises en situation, pour faire en sorte de coller au maximum au contexte et à l’évolution des tendances des techniques de vente et des approches managériales.

Comment gérez-vous les relations avec les étudiants, les parents et l’équipe pédagogique ?

En plus des cours dispensés, j’ai la chance d’avoir une casquette de professeur référent, ce qui me permet d’être un lien de plus entre les étudiants et l’administration.

Je fais en sorte d’être le plus disponible possible pour répondre à leurs questions, parfois leurs doutes, voire leurs inquiétudes pour certains. Il m’arrive parfois de faire l’intermédiaire avec certains parents, quand il le faut pour informer ou apaiser si besoin.

J’essaie de seconder au mieux une équipe pédagogique vraiment pertinente et performante. J’ai vraiment la chance de travailler au quotidien avec des personnes réellement compétentes et investies.

Avez-vous des anecdotes ou des exemples concrets qui illustrent votre façon d’enseigner et de former les étudiants en matière de vente ? Exemples d’adaptations.

Je trouve plutôt agréable, notamment sur les techniques de vente, lorsque chaque étudiant doit me vendre un des produits qu’ils ont choisis et pour lequel ils ont travaillé leur méthodologie de vente pour leur évaluation, de découvrir plus précisément les passions sportives de chaque étudiant.

On redécouvre au travers du partage de cette passion certains étudiants plutôt en retrait parfois lors du cours. Certains me vendent des raquettes de tennis, d’autres des ballons de rugby. On les voit alors s’animer et démontrer une nouvelle facette d’eux qui n’apparaît pas toujours forcément spontanément en cours.

Quels sont les principaux défis auxquels vous avez dû faire face en enseignant ces compétences dans le contexte sportif ?

À proprement parler je n’ai pas eu à faire face à divers défis dans la construction de mes cours. En effet comme dit précédemment, en tant qu’ancien manager chez Décathlon, je n’ai pas eu de difficulté à porter ces cours vers le contexte du sport business. Par ailleurs je m’intéresse toujours au sport et aux principales compétitions sportives. Ça alimente beaucoup l’ensemble de mes cours. Notamment dans les cours de management où je fais souvent le parallèle entre le management d’une équipe standard et celui d’une équipe dans le domaine du sport.

Enfin, quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent réussir dans le domaine du sport ?

Croyez toujours en vos capacités. Choisissez bien les secteurs d’activité vers lesquels vous voulez aller, et pour cela allez à la rencontre des professionnels qui pourront vous orienter, qui sauront partager avec vous leur passion. Ces années passées chez Amos sont vraiment l’occasion de créer un réseau. Mais tout dépendra de vous.A vous de saisir l’ensemble des opportunités que l’on mettra à disposition pour créer un avenir professionnel plaisant.

Osez rêver, et ayez le goût de l’effort afin de faire vivre vos rêves.